#Hollande déclare la guerre… aux socialistes !

par syd93
lundi 23 juin 2014

Avec François Hollande président, la guerre à la finance n’aura pas lieu. Inutile de démontrer, inutile de polémiquer. Il suffit de regarder la politique économique et sociale conduite par notre président élu à gauche et qui dirige finalement à droite toute. En revanche, il y a bien une guerre menée par le général François. Cette guerre, il la mène avec conviction, avec acharnement depuis longtemps. Cette guerre ne l’oppose pas à la spéculation, au Cac 40 et aux prédateurs financiers. Cette guerre l’oppose à la gauche en général, et aux derniers socialistes frondeurs, affligés et « sursauteurs » qui peuplent le PS. Là encore, inutile de démontrer, inutile de polémiquer pour s’en convaincre. Il suffit d’entendre les déclarations de ses lieutenants, petits ou grands.

Commençons par les propos du premier d’entre eux, Manuel Valls. Sa seule nomination au poste de premier ministre constitue, en soit, une provocation, une grande manœuvre, un fait qui atteste nos propos. Mais la récente déclaration de notre premier ministre, craignant pour la survie de la gauche si, d’aventure, elle ne poursuivait pas la politique de l’offre et autres exonérations de cotisations préconisées par le Front National lui même, fait office de déclenchement des hostilités. Car ce qu’il sous entend, derrière son attaque éclaire, lors du dernier conseil national du PS, n’est rien d’autre que la validation totale et sans condition de toutes les thèses libérales du moment. En clair, pour que la PS Made In Solférino ne périsse pas, il faut qu’il se transforme en un énième parti de droite.

 


Quand #Valls fait les poubelles du #FN par sydne93 Raison pour laquelle, dès le lendemain du commencement des hostilités contre les quelques récalcitrants « sursauteurs », frondeurs et affligés du PS, le premier secrétaire du parti socialiste, Jean-Christophe Cambadélis, fraîchement déposé à la tête des troupes de la rue de Solférino sans vote et sans concertation, les menace de scission, donc de manière à peine volée d’exclusion. Leur crime ? Défendre une gauche socialiste plutôt que libérale, productiviste et contre réformiste.

 

Puis, le président de l’assemblée nationale, Claude Bartolone, un « Aubryste » de la première heure, menace à son tour. Le budget on le vote ou alors on bascule dans l’opposition. A l’aide de propos totalement infantilisants à l’égard des adeptes du sursaut, il affirme que la fronde des affligés ne poursuit qu’un seul but. Sauver, ça et là, une circonscription, un siège dans une région ou un département. Dit autrement et sans décodeur, il remet en cause la sincérité de cette centaine de députés qui aspire à un PS socialiste. Le coup est dur, la frappe chirurgicalement administrée.

Enfin, Jean-Marie Le Guen lance l’assaut frontal. Le secrétaire d’état, proche du général François, ne veut plus de gauchiste au PS. Du reste, « il n’y a pas d’alternative politique à gauche, pas de poussée électorale » précise-t-il. Pour gagner donc, le PS doit être de droite et débarrassé d’une gauche qui conduirait à la défaite. Le coup est direct et n’appelle aucune autre interprétation possible : le PS on l’aime à droite ou on le quitte ! Les frondeurs affligés ne doivent plus se contenter de sursauter. Maintenant ils doivent choisir leur camp !

Toutefois, disons le sans détour ; les premiers assauts contre la gauche socialiste ont, en vérité, été menés par les frondeurs affligés et « sursauteurs » eux mêmes. En s’abstenant pour certains, en votant favorablement pour d’autres, toute une série de textes voulue par le général François, ils ont considérablement affaibli le camp de la gauche au profit des adeptes de la politique de l’offre libérale :

Mais depuis les municipales sont passées par là et beaucoup de frondeurs « sursauteurs » affligés se sont mis à craindre le pire. Le PS de leur général en chef ne les protège plus. Beaucoup ont perdu leurs sièges comme les Français perdent leur boulot, c’est à dire soudainement et brutalement. Alors, choqués et enfin confrontés au principe de réalité, ils craignent plus que jamais de disparaître définitivement. Ils osent donc la fronde. Ils se sentent tout à coup affligés. Ils sursautent !

Ils menacent de ne pas voter le budget. En retour, on leur rappelle que le rejet d’un budget revient à rejeter une majorité. Dans les faits, en politique, voter contre ou s’abstenir sur un tel vote revient à se placer dans l’opposition. Les frondeurs passeront-ils de l’affliction à l’action ? Passeront-ils des sautillements sur place à la construction d’une gauche recomposée ? Oseront-ils finalement franchir ce pas qui consisterait à quitter un parti qui ne veut plus d’eux, qui les maltraite, qui les insulte et qui, par dessus tout, ne souhaite plus d’une gauche socialiste ? Comprendront-ils ou non que la guerre menée par François Hollande, depuis qu’il a accédé aux commandes du Parti Socialiste en 1997, n’a d’autre but que de les éradiquer de l’intérieur ? Et sa tactique fonctionne. Au dernier congrès de Toulouse, les futurs frondeurs pesaient 20% en comptant très large. Deux fois moins que 10 ans auparavant.

Alors pour ne plus trahir l’idéal socialiste, il faut certes ne pas voter le budget. Mais il ne faut pas se laisser aspirer par une spirale libérale sans fin qui, si elle devait se poursuivre en l’état, nous conduirait dans le mur F Haine en ligne droite et à pleine vitesse. Ne plus fronder mais choisir. Ne plus sursauter mais sortir pour construire avec beaucoup d’autres un nouveau pacte de gauche. Dans une guerre, on ne peut pas appartenir à l’armée que l’on combat. Il faut choisir son camp. Quitter l’affliction pour passer à l’action.



Le PS, « tu l'aimes ou tu le quittes » ? par liberation

Sydne93


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