Hollande : la sortie de crise passe par la société civile

par Henry Moreigne
lundi 8 avril 2013

Dire que la neurasthénie règne au gouvernement est un doux euphémisme. Penser que c'est du parti socialiste que viendra le salut ressemble à un vœu pieux tant celui-ci a des aspects d'astre mort. C'est donc dans la société civile et non dans un Modem en embuscade que François Hollande doit aller chercher la solution à la crise actuelle.

L'effondrement intellectuel de la classe politique française est saisissant. Sur l'échiquier politique aucune formation politique n'est porteuse d'alternatives innovantes ou simplement de fraîcheur.

A gauche le Front de Gauche est totalement inaudible derrière les aboiements répétés de Jean-Luc Mélenchon. Les écologistes ont pour leur part perdu leur âme dans les accords passés avec le PS pour obtenir maroquins er représentation parlementaire. Le comble du calcul politicien a été atteint avec la modification des règles au Sénat pour permettre la constitution d'un groupe "cabine téléphonique". Seulement 5 sénateurs mais tous les moyens financiers alloués aux groupes. EELV a désormais une représentation politique intéressante mais paradoxalement n'est plus porteur d'une approche écologiste de la société.

A droite, rien de nouveau. Le centre, invisible, n'en finit pas de se chercher et ressemble plus à un club de notables de province que de parti politique populaire. L'UMP, profondément déchirée est en recomposition. Jean-François Copé, mouillé jusqu'au cou par son passage dans la piscine de Takkiédine a fini de perdre toute crédibilité par son coup de force et ses méthodes de général putschiste sud américain au sein de sa propre formation.

Le Front National ? A part cristalliser colères et exaspérations, il n'incarne pas une alternance crédible à l'UMPS.

Que reste-t-il donc aujourd'hui entre le pouvoir politique et la rue ? La société civile et les mouvements citoyens. Il ne s'agit pas de faire comme en Italie, d'aller chercher comme chef de gouvernement un technocrate mais de composer un gouvernement de combat, ramassé, incluant des personnalités issues de la société civile, reconnues par leur intégrité et leur engagement. Le défi est de taille : faire émerger de nouvelles têtes qui ne soient pas des poulets d'élevage. Des énarques ou assimilés dont le parcours s'est toujours effectué dans le sillage de la politique.

Il est temps que notre pays sorte de son hiver politique pour nous offrir un printemps prometteur et ensoleillé. Il est temps que "le pouvoir" renoue avec la vraie et ne soit pas détenu par des gens qui vivent en vase clos. La France est riche de personnalités compétentes, inventives. Un terreau qu'il faut mélanger avec des terres devenues au fil du temps stériles. Monsieur le Président, ne tentez pas de faire du neuf avec du vieux. Ouvrez portes et fenêtres. En un mot : surprenez-nous !


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