Hollande ou « l’optimisme effectif »

par Idir Hamitouche
mardi 6 mai 2014

Après la fameuse inversion de la courbe du chômage qui n’a pas eu lieu, Hollande réitère ses prévisions risquées en parlant de retournement de la situation économique.

(Fred Dufour – AFP)

François Hollande a quelque chose d’exaspérant. Sa bonhommie, son rire toujours au rendez-vous, sa rondeur, son " intuition " féminine, son " machiavélisme " de petit chef d’état, sa normalité proclamée et assumée font de lui maintenant une personne mieux connue des français. Et il faut le dire, très peu lui accordent leur confiance – voir les sondages les plus mauvais de toute la Ve république.

Ce qui le caractérise c’est ce que en disent ses amis ou ceux qui l’ont côtoyé : sa baraka, ou sa chance. Apparemment cette dernière serait son alliée depuis toujours et elle ne le quitterait pas. Alors c’est sans doute de là que lui vient ce que l’on peut appeler son optimiste voire même pour être plus précis et se risquer à une oxymore, son " optimiste effectif ". C’est ce dernier qu’il a pratiqué lors de sa campagne présidentielle voyant que Nicolas Sarkozy était perdant et donc qu’il était le favori. On voit la victoire arriver, on y croit durement, et on met tout en œuvre pour accroître son effectivité : c’est ça l’optimisme effectif : on est optimiste, cet optimiste croît de jour en jour, donc devenu effectif on recroît davantage. C’est cette mentalité qui lui a inspiré son fameux slogan de campagne, le changement, c’est maintenant.

Et il nous refait le coup depuis son inversion de la courbe du chômage à la fin de l’année qui n’a pas eu lieu et maintenant le non moins remarquable retournement. Tu parles ! L’optimisme effectif un jour, l’optimisme effectif toujours ! Parce qu’il voit que l’ on s’éloigne de plus en plus de la crise, et que la croissance mondiale risque de repartir, qu’il nous annonce qu’on est à la veille d’un retournement qu’il voit poindre mais qu’il espère tant.

C’était d’ailleurs son pari lors de la campagne présidentielle et qu’il a réitéré dernièrement en mettant en jeu sa réélection en fonction de la baisse du chômage. On voit mal comment après la montée ininterrompue du chômage après la crise il ne fera que progresser éternellement ; à un moment donné il est logique pour un pays comme la France qu’il n’atteigne pas celui de l’Espagne, du Portugal ou de la Grèce, donc fatalement il ne prend pas tellement de risque en faisant cela.

Alors cela exaspère chacun d’entre nous, mais celui qui doit se mordre les doigts par rapport au calendrier historique c’est bien l’ancien chef d’Etat Nicolas Sarkozy dont le quinquennat s’est déroulé au moment de la tourmente et s’est terminé peu de temps avant que les choses ne s’améliorent ; au bénéfice de qui ? " du plus chanceux d’entre nous ", François Hollande.

I.H.


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