Hollande : vers un possible retour ?
par Fergus
lundi 27 août 2018
Telle est l’une des questions majeures que se sont posées journalistes et éditorialistes en ce mois d’août propice non seulement aux chroniques tartinées de crème solaire et aux échappées ludiques, mais également aux élucubrations politiques. Parmi ces dernières : Quel avenir pour l’ex-président ? Essayons d’y voir plus clair avant que les choses sérieuses ne reviennent au cœur de l’actualité, et notamment la dure réalité des régressions sociales annoncées le samedi 26 août par le Premier ministre dans les colonnes du Journal du Dimanche...
« Ce qui est important aujourd’hui, et je le vois quand on sort, c’est qu’il y a une vraie attente, beaucoup de gens espèrent son retour », a récemment déclaré, à propos de son replet compagnon à lunettes, la comédienne Julie Gayet dans une interview accordée au quotidien Le Parisien. A-t-elle dit cela sur le ton de la plaisanterie ? Que nenni : la dame du 20 rue du Cirque* était on ne peut plus sérieuse, et ne semblait même pas affectée d’une ébriété de nature à lui embrumer le cerveau.
Manifestement, l’actrice souffre d’un grave problème ophtalmologique. Et si tel n’est pas le cas, c’est qu’avec son « capitaine de pédalo* », elle ne fréquente que des faux-culs dans les pince-fesses où le couple est invité par des membres éminents de la Jet Set. Des gugusses probablement émoustillés par les saillies drolatiques de M. Petites Blagues ou par les possibles flèches décochées en direction du locataire actuel de l’Élysée, cet intriguant de Macron auquel Hollande a mis le pied à l’étrier avant d’être poignardé par ce Brutus dénué de tout scrupule.
Il est vrai que, comme sa bonne amie du moment, l’Ex croit lui-même dur comme fer qu’il a de réelles chances d’effectuer un come-back victorieux en 2022 lorsque – Hollande en est persuadé – les Français renverront Macron au monde de la Finance. Un espoir chevillé au corps qui s’est progressivement forgé au fil des rencontres avec des courtisans chafouins et des lecteurs tout aussi patelins venus acheter son bouquin – Les leçons du pouvoir – pour y puiser matière à ragots croustillants, à moins que ce ne soit pour obtenir une dédicace égrillarde, du genre : « Toute ma sympathie à Pierrette Bonichon, elle qui a de si beaux... yeux ! ».
Hélas ! pour l’ami personnel de Leonarda et son égérie cinématographique, un sondage réalisé par l’Ifop pour le compte du quotidien Le Figaro est venu doucher le 22 août cet enthousiasme du couple qui se voyait déjà batifoler dans la piscine du fort de Brégançon, reprise de haute lutte électorale aux Macron : seuls 17 % des Français – dont 4 % « tout à fait sûrs », une misère ! – souhaitent que celui que ses amis socialistes surnommaient naguère « Culbuto » soit candidat en 2022.
Dur pour un personnage politique de cette trempe d’être ainsi confronté à l’ingratitude de ses contemporains quand, entre autres avancées, l’on a permis à Marcel et Roger, mais aussi à Estelle et Juliette, de convoler en justes noces. Dur, mais sans doute salutaire pour peu que l’Ex soit capable de regarder la réalité en face au lieu de se bercer d’illusions entretenues par un entourage complaisant. À cet égard, l’exemple de Sarkozy devrait suffire à le dissuader de provoquer le destin électoral.
Rappelons-nous les faits : après avoir été battu par celui qu’il qualifiait de « nul » à la présidentielle de 2012, l’Agité de Neuilly s’était engagé à prendre sa revanche en 2017. Et comme Hollande après lui, il avait été conforté par les excellentes ventes de son livre – Tout pour la France – et les déclarations enflammées des vieilles dames venues à ses séances de dédicaces. Rendu aveugle et sourd aux attentes de nos compatriotes, il s’était alors aligné dans la primaire de la droite et du centre, persuadé d’« écraser » ses adversaires. Le résultat est resté dans toutes les mémoires, excepté celle de Hollande : Sarkozy a pris une cuisante raclée, très largement éliminé dès le 1er tour de scrutin par les électeurs de son propre camp au profit de deux minus habens, ceux-là même que, quelques mois auparavant, il nommait encore « Durien » (Fillon) et « Ducon » (Juppé).
Hollande, ex-roi désormais nu car privé de tout appareil politique sur fond de ruines du Parti Socialiste, ferait à l’évidence mieux de prendre une carte AAPMA en vue de rejoindre Les pêcheurs de Tulle pour aller taquiner en leur compagnie la truite et le saumon dans les eaux de la Corrèze ou de la Vézère. Pas de place là pour les valets serviles et les thuriféraires hypocrites, mais pour des amis francs du collier qui savent profiter de la vie autour d’un milhassou arrosé comme il se doit d’un généreux corrèze.
Hélas ! il a souvent été démontré que le pouvoir rend fou. Au point de rendre totalement stupides ceux qui l’ont perdu et n’aspirent qu’à en retrouver l’ivresse sous les lambris dorés des palais de la République, y compris lorsque cela ressemble à un impossible défi. Hollande, vers un retour gagnant en politique ? Les adolescents ont un acronyme pour symboliser ce que cette hypothèse inspire : LOL ! Et les adultes un sigle équivalent : MDR !
* Le surnom avait été donné à Hollande par Mélenchon.
** Adresse présumée des rencontres de François Hollande avec Julie Gayet dans un appartement prêté par l’actrice Emmanuelle Hauck.
Addendum : Outre le légitime combat politique qu’a suscité la gouvernance de Hollande, force est de reconnaître que le personnage a souvent prêté à sourire comme le montrent ces articles commis durant son mandat :
L’escapade brésilienne de Hollande (juillet 2014)
Le nègre de Hollande (février 2014)
Hollande au ski (mars 2013)
Hollande au cœur de la volière (décembre 2013)
Le rêve de Hollande (février 2013)
Criminalité dans le sud : réunion de crise à l’Élysée (décembre 2012)