Identité nationale et immigration, une erreur historique !

par la fee viviane
lundi 21 décembre 2009

Première partie : étrangers, immigrés d’où viennent ces notions ?

Le terme immigration désigne à la fois un mouvement et le résultat de ce mouvement. Français, immigrés, étrangers, tous appartiennent à la population française, mais sont tantôt confondus, tantôt distingués à tort.
 
Si par définition, l’immigré est celui qui est "venu de l’étranger", dans le langage courant il est celui que l’on croit reconnaître d’après une nationalité supposée, un statut social, une couleur de peau... Par exemple, un cadre supérieur américain du nord travaillant en France sera plus rarement qualifié d’immigré qu’un jeune chômeur, né en France de parents algériens. Hors le premier est un immigré étranger, l’autre, français de naissance, n’est pas venu du pays d’origine de ses parents !
 
Au carrefour de l’Europe, la France s’est constituée par vagues successives de populations qui se sont fondues dans un ensemble commun. 
 
Il y a deux millions d’années les premiers habitants qui ont peuplé la France dans ses frontières actuelles étaient déjà des immigrants, issus du continent africain. Plus tard au premier millénaire avant notre ère, les Celtes partis d’Orient, voire d’Asie mineure, s’imposent et donnent naissance au peuple gaulois. la légende en fera "nos ancêtres". Mais dans les faits, les descendants de Vercingetorix, se perdent dans des vagues de multiples invasions qui vont se suivre. 
 
A la suite des romains, les "barbares", vont se succéder à partir du quatrième siècle : les Francs, les Alamans, les Wisigoths, les Burgondes, les Huns venus de Chine, enfin au neuvième siècle, les Hongrois, les Sarrasins (arabes chrétiens et musulmans)) et les Normands envahissent l’empire de Charlemagne. Depuis la préhistoire, ces vagues de peuplement ont façonné la diversité régionale de la population française.
 
Au onzième siècle, les grandes migrations sont plus rares. La France est peu à peu unifiée par le christianisme et au moyen âge elle devient une vraie mosaïque de peuples qui s’enracinent localement en préservant chacun leurs coutumes et leurs langues (patois corse, breton, provençal, etc...) L’étranger littéralement "celui qui est extérieur au pays", "pays" qui se limite à une région, ou même un simple bourg ou village ! Au quinzième siècle, louis onze protège les marchands étrangers qui apportent de nouvelles techniques. L’Europe défile à la cour de France où mariages et alliances se font et défont sans tenir encore compte de frontières bien floues. Artistes italiens, drapier hollandais, imprimeurs germaniques, mercenaires suisses ou espagnols se succèdent auprès des rois. Certains d’entre eux marqueront l’histoire de France comme le Cardinal de Mazarin, le compositeur Lully, italiens tous les deux ou Jean-Jacques Rousseau, un suisse né à Genève en 1712 !
 
Du seizième ou dix-huitième siècle la France est plutôt une terre de départ vers le reste du monde, plus qu’une terre d’arrivée. Dans les campagnes on se dit picard, normand, alsacien, basque ou breton plutôt que français ! Il n’est pas si loin le temps des séparatistes bretons ou corses et au pays basque la résistance est toujours présente. Dans les villes les étrangers font surtout partie de l’élite cosmopolite attirée par les riches pour leurs talents.

C’est la révolution de 1789 qui va avec ses idéaux de liberté et d’égalité, confirmer l’état de fait que les étrangers ont les mêmes droits que les Français. Mais la guerre contre l’Autriche, la Prusse et l’Angleterre menace bientôt l’unité de la république et ses frontières. Une suspicion s’installe vis à vis de ceux qui n’appartiennent pas à la république. L’idée de nationalité s’impose alors face à l’étranger. les droits publics et politiques deviennent un attribut exclusif de la citoyenneté française !

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