Il était si tranquille De Gaulle avec son ORTF

par gruni
lundi 7 janvier 2013

Un article de Thomas Legrand de France inter touche peut-être du doigt ou d'un clic, les causes de l'impopularité de Jean-Marc Ayrault, mais aussi dans un passé récent de Nicolas Sarkozy. En fait selon lui, ces deux personnalités n'auraient tout simplement pas intégré l'exigence des nouveaux médias, internet et le numérique. Hier le peuple de France écoutait et regardait le Général par la seule petite lucarne de l'ORTF, De Gaulle a d'ailleurs très vite compris que la télévision allait devenir un outil essentiel de la communication politique. Il semblerait que certains de ses successeurs soient moins doués pour la réflexion.

Combien sont-ils nos décideurs politiques à s'exprimer sur les réseaux sociaux, en 2009 selon une étude de Human to Human 31 sur 38 membres du gouvernement Fillon sont actifs sur Tweeter et Facebook. Mais cela a-t-il un réel intérêt, n'est-ce pas plutôt un passage obligé pour donner une image de modernité. Si vous lisez la page Facebook de notre 1er ministre vous constaterez que c'est soit un défouloir pour les opprimés de l'UMP ou un crachoir pour les frustrés du PS. Enfin bref, il ne faut pas généraliser, toutes les pages de nos politiques ne sont tout de même pas des dépotoirs, mais si c'est le cas, où sont les idées et les critiques constructives.

Toujours selon le chroniqueur radio, Nicolas Sarkozy subissait la salutaire tyrannie de la cohérence imposée par internet, comme c'est bien dit ! En fait pour traduire, l'ex Président un jour disait blanc et le lendemain sur le même sujet pouvait prétendre que c'était noir, un privilège qui n'est pas une exclusivité sarkozyste et que s'accorde d'ailleurs l'ensemble de la classe politique. Seulement le net est un monstre à plusieurs têtes, il voit tout, entend tout, et sa mémoire est infinie, il est donc facile de retrouver une déclaration passée et de souligner la contradiction. Rien de plus néfaste pour un politique que d'être mis devant ses responsabilités, pas facile de trouver la parade et l'opinion n'est pas dupe.

Pour autant est-ce suffisant pour prétendre que Ayrault ou Sarkozy n'ont pas suffisamment mesuré l'impact des nouveaux médias, seraient-ils complètement aveugles et stupides, n'ont-ils pas tout une batterie de conseillers en communication pour les informer et les aider ainsi qu'une longue expérience derrière eux. Certes la télé gaulliste à ses débuts c'était le fusil à un coup, aujourd'hui les médias grâce à internet c'est plutôt la mitrailleuse, elle fait mouche et ça peut faire très mal.

En fait même si le rôle et l'influence des médias et de la toile est incontestable, on ne peut prétendre qu'ils sont responsables le l'impopularité de Sarkozy, d'Ayrault ou d'autres encore, même si les informations que nous recevons à haute dose et de partout sont parfois, tronquées ou orientées ou encore non vérifiées.

La vraie raison de la disgrâce d'un dirigeant aux yeux du citoyen serait plutôt du même ordre que la sentence d'un jury, c'est à dire liée à l'intime conviction. La sensation d'être trompé et floué. Il y a et cela est certain, une vraie perte de crédibilité de nos hommes et femmes politiques, est-ce seulement la responsabilité du net, des médias et des nouvelles technologies ?

Si le premier Président de la cinquième République était au pouvoir aujourd'hui, qui pourrait l'imaginer pianotant sur son mobile pendant l'une de ses nombreuses conférences de presse. Enfin les temps changent.


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