Il n’y a pas de révolution sans révolution, Monsieur Laurent

par lessanglotslongs
mardi 24 décembre 2013

L'heure est grave. Je suis adhérent au Parti de Gauche de Jean-Luc Mélenchon et Martine Billard, et ne peux rester indifférent face à ce qui se passe actuellement.

Au PG nous connaissons et comprenons les raisons qui ont poussées Pierre Laurent et d'autres dirigeants communistes à s'allier au PS pour les municipales, mais selon nous c'est une erreur stratégique majeure.

Nous comprenons la nécessité, pour le PC, de gagner ou de garder un maximum de municipalités, c'est dans notre intérêt à nous aussi. Nous admettons sans problème que les têtes de liste aux élections municipales soient presque toutes communistes, après tout nous devons à leur Parti l'essentiel de notre logistique. Nous aurions à la rigueur admis que des alliances avec le PS soient étudiées au second tour, au cas par cas, mais surtout pas au premier tour, et surtout pas avec le logo du FDG alors que cette décision n'a pas été prise en commun ! Ce dernier point est inacceptable à nos yeux, il aurait fallu qu'apparaisse clairement « PS-PCF » sur les listes d'alliance.

L'erreur de fond, selon nous, la voici. Plus personne n'ignore que les gens n'en peuvent plus du PS. Si le PG s'était allié avec lui, ne serait-ce que le temps d'une seule élection, il aurait perdu toute crédibilité. Après tout ce que nous en avons dit, et après nous être affirmé avec autant d'énergie comme une force conquérante, autonome et résistante, allions-nous tout gâcher ? Quel dommage ! Les gens n'auraient plus rien compris et auraient dit alors : « PG, PS, UMP etc, tous les mêmes ». Si c'est pour ressembler à Europe-Ecologie (je parle des dirigeants), pourquoi s'être donné tant de mal ? Où est le beau sermon de la Porte de Versailles ?

Le PG refuse d'afficher le moindre début d'une connivence avec le PS, et ne s'alliera jamais avec lui tant que ce dernier n'aura pas donné les preuves d'un changement radical d'orientation et agit concrètement en ce sens. Si cela devait arriver un jour, je rendrai ma carte d'adhérent sur le champ.

Ainsi, ni nos adversaires politiques ni les journalistes ne pourront utiliser contre nous l'argument du « tous complices ». Déjà qu'ils passent leur temps à désinformer les gens en mentant sur notre programme, et en le cachant au prix des pires calomnies.

Le PG a donc décidé de rompre avec le Front de Gauche jusqu'aux Européennes, afin d'afficher clairement son désaccord avec le PC sur cette question précise. C'est une décision sage et heureuse, claire et nette. Au moins notre ligne reste ce qu'elle a toujours été, intransigeante et incorruptible.

C'est bien parce que nous nous étions montrés jusque-là intraitables, que nous avions gagné autant de voix, et que nous en espérions tant d'autres. Souvenons-nous des scores du PC avant la mise en place du FDG. Nombre de personnes qui ne faisaient plus de politique - désespérés, déçus, confus - ont cru en nous. C'est impossible de les décevoir, et pour que d'autres nous rejoignent encore, nous devons maintenir le cap coûte que coûte.

Bien sûr nous serons bien contents de retrouver nos camarades communistes après les élections, car là est notre grande force, ce rassemblement des gens de gauche à chaque manifestation, à chaque marche. C'est ainsi que nous avançons, et c'est par notre fraternité et notre union que nous maintenons l'espoir.

Je pense à tous nos amis communistes. Ce n'est pas contre eux que nous réagissons, nous avons marché fièrement à leurs côtés le 1er décembre, et nous marcherons encore. Au contraire, nous aspirons à les défendre, comme l'a si bien fait Jean-Luc Mélenchon jusqu'à présent, au point d'être assimilé au PC.

J'ai de la peine pour beaucoup d'entre eux qui admettent mal le choix fait par certains de leurs dirigeants. Pourtant l'idéal communiste est si beau et se prête très bien à la situation actuelle. A ceux qui le critiquent, je leur dis : tout dépend de ce que l'Homme en fait. Il a été souvent sali par le passé, c'est vrai, comme le Christianisme l'a été, par exemple. Est-ce une raison pour vouloir le faire disparaître ?

Et, bien entendu, nous n'avons rien contre l'homme Pierre Laurent. C'est contre ses décisions que nous nous élevons, car elles engagent notre avenir à terme. C'est pour les raisons évoquées ci-dessous, mais aussi parce qu'il a ajouté une goutte d'eau en trop en rejetant l'Ecosocialisme au Congrès de PGE, que ne pouvons accepter qu'il soit notre représentant français au niveau européen, et que nous quittons temporairement le FDG.

On ne peut pas laisser passer, on n'a pas le choix. Pour beaucoup, le FDG est leur dernier espoir. Ce n'est pas autrement qu'on réalisera la révolution citoyenne à laquelle nous aspirons. « Il n'y a pas de révolution sans révolution ».

Jusqu'à présent, le PG ne m'a pas déçu. Mélenchon et son équipe ont été en première ligne de toutes les campagnes, essuyant les coups. Nous sommes plus que jamais fiers de marcher derrière eux.


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