« Il n’y a plus de communiste en France » : Explication de texte

par Pelletier Jean
jeudi 16 février 2012

Moi aussi j’ai bien lu les propos que l’on rapporte à François Hollande dans le journal britannique « le Guardian ». Mélenchon en a fait grand bruit dénonçant l’attitude supposée de hautaine et méprisante du candidat socialiste qui a eu le culot de déclarer « il n’y a plus de communiste en France ». Certes c’est de bonne guerre, nous n’en sommes qu’au 1er tour et tout est bon pour tenter de détourner sur les quelques 30% de suffrages accordés par les instituts de sondage à François Hollande, quelques pourcents qui viendrait gonfler les 7 à 8 % que les mêmes instituts accordent depuis des semaines à Jean-Luc Mélenchon.

Mélenchon n’est pas sans lettre, titulaire d’une licence de philosophie et fort de son expérience de professeur de français dans un lycée technique, il se doit de « peser » les mots et d’en « soupeser » le sens. Enfin il n’ignore rien de l’art du contexte, du moins me semble-t-il.

Donc, le mot « communist » n’a pas le même sens à Paris et à Londres. Pour les anglo-saxons les « communists » qui n’ont jamais pu s’implanter d’une manière tangible chez eux, sont l’épouvantail à moineaux du stalinisme. Donc je confirme que François Hollande ne fait qu’énoncer une vérité qu’il n’y a plus aujourd’hui de « communists » en France au sens anglo-saxon, c’est à dire stalinien. Ne perdons pas de vue qu’il s’adresse à un média britannique « the Gardian ».

Pour les communistes français qui se sont indignés de cette déclaration je me permet de reprendre cette citation sur le site de Lutte Ouvrière : « le concept de communisme se définit par la volonté de briser la propriété privée des moyens de production, c'est-à-dire d’arracher des mains des capitalistes la gestion des usines, des banques, des mines, des terres, de l’énergie et des transports. Et de faire en sorte qu’ils appartiennent à la collectivité et soient gérés par elle. ». Il ne me semble pas que le candidat du Front de Gauche qui s’autoproclame le candidat des communistes ait fait sienne cette proclamation. Malgré sa dénonciation des puissances de l’argent, il ne préconise pas pour autant la collectivisation de l’ensemble des moyens de production en France.

Ces mêmes communistes, membre du front de gauche, ont participé à des gouvernements avec les socialistes, Mme Buffet entre autre, excellente Ministre de la jeunesse et des sports sous Jospin. Et je n’ai pas souvenir en l’état qu’ils aient revendiqué autre chose que plus de justice sociale, mais en aucune manière une collectivisation généralisée de l’économie.

Donc Jean-Luc Mélenchon, ces mêmes anciens ministres communistes et François Hollande peuvent dire à l’unisson qu’au sens anglo-saxon et dans son contexte historique il n’y a plus de « communists » en France.

C'est-à-dire, tout simplement, et ce n’est pas la peine de hausser le ton, nous appartenons tous depuis quelques décennies à la famille politique qui s’est recomposée en social-démocratie avec des branches plus ou moins différenciées. Si nous faisons un tour en province nous verrons que nombre de grandes villes, de départements et de régions sont gouvernés par cette même famille et géré on ne peut plus selon les lois de la social-démocratie et certainement pas du communisme. Enfin allons donc au parlement européen et nous verrons que les représentants du parti communistes qui y figurent cogèrent avec les socio-démocrates les intuitions européennes.

Remisons au placard les insultes et les faux grands airs de circonstances et ajustons nos manteaux à plus d’humilité et de sincérité.


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