Il y a de quoi se mettre en pétard

par C’est Nabum
mardi 7 janvier 2014

La culture du mensonge ...

Hypocrisie d'état

Une fois encore le sujet revient sur le tapis. Légaliser ou pas, changer les règles du jeu ou continuer à faire les gros yeux sur un dossier ou règnent en premier lieu l'hypocrisie et le mensonge d'état. Le cannabis n'en finit pas de délier les langues, d'autant que des états ou des nations choisissent d'autres voies que la pénalisation à la française.

Les uns s'indignent, les autres se drapent dans le prétexte de la santé publique. La police fait la chasse au trafic, c'est du moins la version officielle et, de temps en temps, de pauvres bougres prennent une peine de principe pour avoir fait comme beaucoup d'autres qui ne seront jamais inquiétés : avoir tiré sur un joint !

On est au cœur des belles lois à la française qui ne servent qu'à habiller les bonnes intentions. La pénalisation de la consommation est l'expression la plus délirante de cette société à multiples vitesses. Quelques gamins se font prendre la main dans la barrette ; ils sont les faire-valoir d'une justice qui montre ses biceps quand elle s'attaque aux plus vulnérables.

Pendant ce temps, sûrs de l'impunité, les enfants de nos chers gouvernants appartiennent à coup sûr à l'immense cohorte des consommateurs occasionnels ou réguliers. Il se peut même que quelques notables fassent aussi partie de la joyeuse bande même si, dans les allées du pouvoir, on préfère la cocaïne et d'autres substances plus hallucinantes. Mais là encore, nulle inquiétude à avoir : la loi ne s'applique jamais à ce niveau. Qui plus est, dans les milieux artistiques, point n'est besoin de se cacher, la fumette est ostentatoire et cette fois encore, pas de problème pour le contrevenant ...

Une loi qui se permet de choisir son gibier n'est pas digne de la République et ce seul fait devrait faire bouger les lignes dans une véritable démocratie égalitaire. Mais là n'est pas le pire de ce dossier qui se moque comme de l'an quarante des préoccupations de santé publique. Ce n'est absolument pas ce qui est en jeu en la matière.

Le trafic du cannabis est une nécessité vitale pour maintenir l'économie souterraine et permettre ainsi de ne pas s'aliéner les cités de non-droit. Permettre la vente de cette drogue à l'instar du tabac sous la responsabilité d'un réseau d'état, c'est immédiatement mettre le feu aux caves. Le petit commerce qui pourrit la vie des résidents, qui favorise la sélection des petits caïds comme à Marseille, qui transforme les entrées d'immeubles en véritables coupe-gorge, est la pierre angulaire de la paix sociale.

On découvre ainsi que l'argent de ce trafic permet à la fois de maintenir à flot des familles ou plus personne ne travaille honnêtement, tout en favorisant la réinjection de cet argent dans des circuits officiels qui en profitent sans se pincer le nez. Les vendeurs de belles voitures se frottent les mains en recevant de l'argent liquide pour paiement d'une berline puissante, la Française des jeux accueille complaisamment des clients réguliers qui viennent jouer de grosses sommes afin de gagner quelquefois mais surtout blanchir ainsi des ressources occultes …

Les exemples sont multiples de la perméabilité des économies souterraines et légales. L'argent qui n'a pas d'odeur, prétend-on, est bien cette poudre au yeux qui permet tant de compromissions en ce domaine ; celui du trafic de drogue n'échappe pas à cette règle. Les gouvernants le savent parfaitement et se montrent fidèles à leur bonne foi habituelle dans bien d'autres domaines. On ne change rien car tout le monde en profite peu ou prou. C'est que le courage manque cruellement dans ce pays pour affronter véritablement les sujets brûlants.

N'attendons pas de ce gouvernement comme des autres, passés ou à venir, la moindre inflexion sur ce dossier épineux. On va continuer à jouer les vierges effarouchées, on va encore se fendre de belles déclarations d'intentions ! Il se peut même qu'un haut responsable vienne nous rejouer un couplet sur l'impérieuse nécessité de mener une lutte impitoyable contre les trafics et, pour bien enfoncer le clou, l'édification du bon peuple étant un art dans lequel excellent les politiques, on va mettre en scène, devant les caméras de télévision, un joli coup de filet dans les milieux des trafiquants. Puis, tout reprendra tranquillement, parce que c'est ce qui arrange tout ceux qui ont intérêt à ce que rien ne change. Le changement, ce n'est pas pour maintenant ….

Stupéfiantement leur.


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