Ils sont chauds du bonnet !

par C’est Nabum
lundi 4 novembre 2013

Ce n'est pas un lapin qui sortira du chapeau ...

Ce monde est fou.

Des bonnets rouges qui rêvent d'une révolution ? Que nenni, c'est une fausse jacquerie et une vraie manipulation réactionnaire. La Bretagne se prend pour la Vendée et les patrons découvrent les vertus de la manifestation. C'est le monde à l'envers et il se trouve des ouvriers pour croire que la dérégulation, la liberté de polluer, le refus des contrôles et des taxes serviront leurs intérêts.

Les gentils patrons ont remonté leur troupe. La Crise, c'est l'état et non toutes les erreurs accumulées par une filière agro-alimentaire qui a méprisé la nature, les animaux, les conditions de travail et les règles de bonne gestion. La Crise, c'est encore des lois qui entravent leurs profits, qui les poussent à délocaliser, qui ne leur permettent pas de s'enrichir comme ils l'entendent.

Alors, les gros bras lèvent le poing et font reculer un gouvernement à l'agonie, sans perspective, sans ligne de conduite, sans autorité et sans foi en l'avenir du pays. Ils le font reculer sur une réforme qui s'impose parce que nous ne pouvons continuer bien longtemps à multiplier les transports, à faire de nos routes les otages des camions, à agir comme si désormais nous ne savions pas que l'activité humaine menace la planète.

Les égoïsmes et les pensées archaïques défilent dans les rues de Quimper ; l'écotaxe a du plomb dans l'aile. L'écologie n'a jamais été aussi nécessaire, pourtant cette pensée politique est si mal représentée que nulle voix ne vient dire les paroles de sagesse. Tous les responsables politiques n'ont qu'un souci : leur maintien au pouvoir et aucun n'a une vision d'avenir.

La droite se lève pour soutenir une rébellion qui l'arrange, qui va dans le sens de son retour en grâce. Personne parmi ces joyeux hypocrites pour défendre une mesure qu'ils avaient initiée avec, on le découvre aujourd'hui, les habituelles magouilles, les invérifiables accords entre fripons et décideurs. Nous découvrons une fois encore un montage financier qui bénéficie aux coquins, aux margoulins, tout en se servant joyeusement dans la caisse publique.

Personne ne dénonce cela dans nos bonnets rouges de confusion. Personne ne songe vraiment à l'avenir. C'est la fuite en avant, le désir de continuer comme s'il n'y avait pas de réchauffement climatique, de bouleversements écologiques, de problèmes de santé. On feint de défendre la Bretagne ; on l'enfonce encore plus en maintenant une agriculture folle et nocive.

C'est la révolte du désespoir que la droite encourage alors que les dividendes de cette farce seront une fois encore pour le front national. Il n'y a plus de pensée politique, il n'y a plus de grand dessein. Les élus raisonnent en termes de coups médiatiques, de slogans qui font mouche, de postures à la mode. C'est désormais la chasse à l'impôt, la négation de la dépense publique, le refus de le redistribution.

Des élus de la République tiennent des propos inciviques, encouragent l'exil fiscal, comprennent la fraude, excusent les tricheurs, les menteurs, les voleurs pourvu qu'ils soient riches, puissants et respectables. Le petit peuple quant à lui, ne peut être que profiteur, fainéant, incapable et surtout trop payé … C'est cet état d'esprit qui est en marche et qui hurle sa colère dans les rues de Quimper ; c'est la contre- révolution, l'abolition de mai 1968, le désir fou du grand Nicolas premier qui plane sur sur tout ce cirque.

Les bonnets rouges frémissent, les bonnets rouges se prennent pour les nouveaux archanges de la liberté. Dans le même temps, les millionnaires du football vont à leur tour prendre le relais de la contestation des indécents, des vulgaires, des enfants gâtés. Toutes les valeurs sont inversées ; la douleur des hommes et des femmes qui perdent leurs emplois par milliers passera au second plan de cette mascarade des nantis.

La contre-révolution a toujours conduit à de grandes catastrophes sociales. Les pauvres salariés qui se fourvoient dans les rues de Quimper derrière leurs futurs bourreaux se trompent cruellement. Ils marquent un but contre leur camp. Bien sûr, tout ceci n'aurait pas lieu, si le pouvoir avait une vision et un guide, une pensée et un chef. Hélas, à ce niveau- là, c'est le grand n'importe quoi qui est à l'œuvre, c'est la faillite des énarques et des grands bourgeois.

Ces hordes beuglantes m'inquiètent. Elles sont l'avant-garde des forces nationales d'un ordre brun qui attend sournoisement son heure. Ce monde est fou et il va joyeusement à sa perte. Ce n'aura pas été faute de le dénoncer. Hélas, personne ne semble prendre en considérations l'urgence du moment …

Cassandrement vôtre.


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