Immigration : la préférence nationale se cache derrière les régularisations

par Laurent Watrin
jeudi 10 août 2006

Un immigré qui obtient des papiers en règle ne peut pas toujours travailler. L’information, reprise notamment par les antennes de France Info et de France Inter la semaine dernière évoque le cas de cette jeune Mauritanienne installée dans les Vosges et illustre l’incohérence de nos lois.

A Saint-Dié-des-Vosges, une immigrée africaine va obtenir sa carte de séjour et un permis de travail dans quelques jours. Aïssata Ba, d’origine Mauritanienne, remplit les conditions d’intégration à la Nation : elle parle français, son enfant est né en France et scolarisé en Lorraine.

Avec le soutien d’un comité de sans papiers, cette jeune femme a fini par se voir reconnue par l’administration. Aïssata avait même décroché une promesse d’embauche, chez un imprimeur de la région. Mais elle va devoir pointer au chômage ! Le patron qui voulait l’embaucher (en même temps que d’autres personnels) a en effet reçu une lettre officielle de la Direction du travail et de l’emploi qui a rappelé les règles en vigueur : un poste qualifié doit aller en priorité à une personne de nationalité française.

Ce qui veut dire que les services de l’Etat régularisent une immigrée et l’obligent à s’inscrire aux Assedics et d’envisager une formation. Pas la peine de voter Le Pen : la préférence nationale est déjà appliquée !

Cette affaire risque de conforter certains "bons Français" qui, comme je l’ai déjà entendu, affirment "qu’on donne des papiers aux immigrés pour qu’ils profitent de nos allocations". En l’occurrence, Aïssata n’avait pas demandé ça. Elle voulait juste travailler. Ce serait possible, si nous n’avions pas des lois absurdes.


Lire l'article complet, et les commentaires