Immigration : On swingue entre le tango, et la Valls !

par Aimé Mathurin Moussy
jeudi 29 novembre 2012

Après en avoir à plusieurs reprises repoussé la publication, le ministre de l'intérieur, Manuel Valls, a finalement présenté en conseil des ministres, mercredi 28 novembre, conformément à la promesse de campagne de François Hollande, sa circulaire. Il veut clarifier les critères de régularisation des étrangers en situation irrégulière. Donnant au final un texte très bordé, voire mitigé, qui ne résoudra qu'une partie des situations des quelque milliers de personnes sans titre de séjour qui vivent en France.

Cette La circulaire permet enfin des possibilités nouvelles de régularisations pour les mineurs isolés. Ceux-ci pourront désormais, dit le texte, obtenir un titre de séjour même s'ils se trouvent à l'écart d'une prise en charge de l'aide sociale à l'enfance (ASE). Les règles de régularisation sont aussi assouplies pour les jeunes majeurs. Mais cette possibilité ne sera vraiment ouverte que s'ils sont entrés en France avant l'âge de 16 ans.

 Des lues, vues entendues, et réchauffées

Lors de la séance des questions au gouvernement à l’Assemblée nationale le 18 janvier 2006, le ministre de l'Intérieur de l’époque, Nicolas Sarkozy, avait confirmé que son prochain projet de loi sur l'immigration proposerait la suppression des régularisations de clandestins qui ne prouveraient pas dix ans de présence sur le territoire national. Valls est donc dans la droite lignée de la politique de droite. Lui, au lieu de dix ans, a coupé la poire en deux : cinq ans. Aujourd’hui sur France Info, le Président du Gisti, disait que cette circulaire n’a rien apporté de nouveau. Bien au contraire, elle renforce les atteintes liberticides et arbitraires pratiquées à l’encontre des sans-papiers.

 Comme je l’ai mentionné dans plusieurs de mes articles, l’immigration est un enjeu majeur dans le contexte actuel de globalisation financière et d’accélération cinétique de la concentration du capitalisme libéral et outrancier. Alors que les marchandises et les informations circulent de plus en plus vite et plus librement, les êtres humains eux, voient leurs déplacements, devenus vitaux en raison de la misère économique qu’ils subissent, être limités, réduits, exclus. Eux qui sont la résultante des politiques économiques et institutionnelles, qui ne leur donnent aucune autre possibilité, que de subir. Ils sont les victimes des dictatures tant économiques que politiques. Leur accès aux zones de richesse est rendu quasiment impossible par les Etats acteurs du capitalisme libéral, de la mondialisation. De nombreux candidats africains à l’immigration vers l’Europe voient leurs espoirs se briser le long des portes de l’Union européenne, par ces pratiques scélérates.

Face aux ravages de la crise, et la montée en puissance des partis souverainistes, nationalistes, xénophobes, l’Europe n’ouvre plus ses portes aux Africains, bien au contraire. Les Etats Schengen,  s’emploient même, à vouloir changer les directives de libre circulation, afin de repousser les candidats à l’immigration loin de leurs Etats respectifs.

En France, les politiciens de droite comme de gauche, ont les mêmes visées et les mêmes pratiques. Ils sont complices de certaines pratiques, allant de la barbarie à la présomption de culpabilité. Cette langue de bois, ne pouvant pas continuer longtemps, ils l’ont mise sur le tapis, lors de présidentielle de 2012, par l’entremise de Marie Le Pen et Nicolas Sarkozy, avec la proposition d’une loi, sur la présomption de culpabilité. Cette pâtisserie, qu’on fait consommer aux populations, a eu lors des confrontations pour la présidence de l’Ump, son paroxysme. Une viennoiserie dont seule la droite a le secret, avec le fameux pain au chocolat de Copé, a vu le jour. Avec , pour visée, les étrangers. Cette posture de se braquer contre les immigrés, l’a boostée à plus d’un titre dans l’électorat ultra conservateur. Voilà, qui reflète la fébrilité dans laquelle plonge la classe politique.

  La Vallskozy, ou faire de la droite à gauche 

Notre gouvernement actuel adopte en la matière des postures et des attitudes n’ayant rien à envier à un parti d’extrême droite. Toute démagogie semble électoralement payante, on n’a qu’à voir la popularité grandissante de Manuel Valls dans l’opinion. Etre anti immigrationniste, paye en grade, puisque cette posture vous permet de marquer les esprits conservateurs, dans l’arrière pays. Le corps électoral est composé en grande partie de retraités, et d’ouvriers, qui voient d’un mauvais œil l’étranger. Il a conservé le même quota d’immigrés à régulariser par an ; il se vante même du record d’expulsions qu’il va effectuer, d’ici la fin de l’année.

Le constat est certes affligeant, car on ne peut que, avec ces pratiques désespérer. Il faut tout faire, pour ne pas permettre que certains politiciens fassent l’amalgame, entre terrorisme et immigration ; qu’on ne mélange non plus incivilité et ethnicité. Il faut redonner à l’humain, tout son caractère initial, comme acteur économique. Il est consternant qu’une marchandise bénéficie plus de liberté de circulation qu’un être humain.

Bien entendu, il ne s’agit pas de laisser l’Europe accueillir toute la misère du monde, mais là n’est pas la question. Il faut prendre le mal à la racine. Pourquoi tant de gens choisissent-ils, de quitter leur famille, leur contrée, leur pays, pour rejoindre dans des conditions pénibles le continent européen ?

Aimé Mathurin Moussy  


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