« J’ai mal à ma gauche… »

par Idir Hamitouche
mardi 8 avril 2014

Une centaine de députés socialistes frondeurs s’organisent avant la déclaration de politique générale de Manuel Valls.

Jusqu’à quand durera ce porte-à-faux politique ? Telle est la question que en bon citoyen on est en mesure de se poser.
C’est une crise politique qui ne dit pas son nom – ou qui le dit à demi-mot. C’est simple, on est au bord de l’implosion du gouvernement et de l’Etat. Il suffit par exemple que Manuel Valls n’obtienne pas le vote de confiance des députés mardi pour que la dissolution s’impose. Et alors bonjour le pétrin politicien !

Une centaine de députés socialistes frondeurs ont signé une tribune qui s’intitule " les conditions de la confiance " pour réclamer un " contrat de majorité ". Représentants de différents courants dans le PS, néanmoins à gauche du parti, ils expriment leur inquiétude suite à la nomination de Valls au poste de premier ministre. La ligne politique de ce dernier, trop libérale, ne leur convient pas du tout.
Dans ce texte, ils demandent de revenir aux promesses faites par Hollande au Bourget en 2012. Promesses desquelles il s’est bien éloigné à leur goût. " Ne pas sacrifier la France à l’Europe libérale " pour paraphraser le président de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, mettre fin aux politiques d’austérité, et surtout " soumettre le pacte de responsabilité à la délibération, aux amendements et au vote des députés pour pouvoir le réécrire et le réviser " selon Pouria Amirshahi, un des députés frondeurs. " Si voter la confiance, c’est voter le pacte de responsabilité, alors je ne donnerai pas de chèque en blanc par mon vote " ajoutait-il. Des mesures en faveur des bas salaires et des petites retraites font parties aussi de ces principales motivations de ces derniers.

Alors, on se rend compte que le tableau n’est pas fameux et surtout pas très clair. Nombre de ceux appartenant à la grande famille de la gauche, et surtout ceux qui ont voté Hollande en 2012 doivent être déçus par l’immobilisme en fin de compte malgré les gesticulations du président et de son premier ministre de la situation qui dure depuis un bout de temps maintenant. En clair, après le sarkozysme, le hollandisme n’a rien apporté de neuf en vérité, peut-être quelques mesurettes qui ne pèsent pas lourd pour ne pas affliger un zéro pointé à la copie.

Comme je l’avais souligné dans le précédent article ( Où est la gauche… ) cette situation pourrait bien profiter si ils se montrent habiles à deux partis.
Le premier bien sûr et sans surprise est le FN. Il a déjà commencé à tirer son épingle du jeu lors des municipales. Toutefois à tout moment cette bulle de voix de mécontents qui se reportent sur lui ne pourra que faire pschitt tant son électorat véritable est minoritaire.
Le vrai gagnant serait le Front de gauche et la grande famille de la vraie gauche s’ils pouvaient réussir à recentrer vers eux tous les mécontents de gauche, socialistes et les écologistes.

Les élections européennes qui se profilent devraient être un bon baromètre de ce déplacement des plaques politiques en France.

I.H.


Lire l'article complet, et les commentaires