Jean-Marie Le Pen et ses promesses de parrainages insuffisantes : info ou intox ?

par Algy
jeudi 22 février 2007

Jean-Marie Le Pen a déclaré dimanche dans l’émission « Le Grand Jury sur RTL et LCI » avoir rassemblé entre 450 et 500 promesses de parrainages en vue de la présidentielle. Autant dire que le candidat de l’extrême droite, si l’on en croit ses propres dires, n’est nullement certain d’entrer officiellement dans la course à l’Élysée. A moins que cela ne fasse partie des coups de bluff du FN, dans la droite ligne des discours de victimisation auxquels Jean-Marie Le Pen nous a habitués. Une manière pour lui d’exister médiatiquement car l’idée d’une campagne présidentielle sans lui irait à l’encontre de la nécessaire représentation de l’ensemble des courants de pensée qui traversent l’opinion de l’électorat français.

Mais si l’on apportait quelque crédit à cette information, il faudrait se demander à qui profiterait ce scénario d’une campagne sans Le Pen.

L’analyse conduirait peut être à considérer que l’avantage n’irait sûrement pas au camp socialiste et à Ségolène Royal. En effet, il faut reconnaître que le vote Le Pen constitue un risque d’effritement ou contribue à l’effritement, selon la manière dont on se positionne, du vote Sarkozy ; d’où les tentatives réitérées de séduction du candidat de l’UMP à l’égard de l’électorat de droite passé au FN. Pour les stratèges les plus cyniques, le très hypothétique scénario du pire consistant sans doute à imaginer un deuxième tour opposant Ségolène Royal et Jean-Marie Le Pen, duquel la candidate sortirait aisément victorieuse.

Mais même en comptant sur ces sombres calculs, peut-on réellement imaginer que le PS serait prêt à demander à certains de ses élus de parrainer Le Pen si celui était véritablement menacé par cette éviction prématurée de la campagne ? Pas sûr. Si la liste des parrainages rendue officielle par le Conseil constitutionnel ne rend publiques que les 500 premières signatures, il n’est peut être pas évident pour des élus, des maires de gauche en particulier, d’assumer devant leurs administrés le fait d’apporter leur soutien à Jean-Marie Le Pen et ceci même pour défendre le respect des principes démocratiques...

En attendant, même s’il faut éviter de trop multiplier les scénarios de politique-fiction, qu’on le veuille ou non, pour le bon fonctionnement de la démocratie, il faut reconnaître, malgré toute l’antipathie que peuvent susciter le FN et son président, une campagne présidentielle sans Jean-Marie Le Pen est aujourd’hui impensable, inconcevable.


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