Jean Moulin... 17 juin 1940

par Françoise PETITDEMANGE
lundi 10 juin 2013

A quelques jours de l'anniversaire de l'appel du 18 juin 1940 lancé par Charles de Gaulle depuis Londres, il est peut-être intéressant d'évoquer la résistance que Jean Moulin a opposée à des officiers de l'armée allemande, le 17 juin, la veille même de l'appel.

Le premier acte de la tragédie, qui s’est déroulé à Chartres, le 17 juin 1940, paraît avoir été effacé par le second acte qui s’est passé à Caluire, dans les hauteurs de Lyon, et qui est, lui-même, d’ailleurs, toujours narré d’une manière qui masque bien des éléments, alors que les deux actes concernent un même être, authentique dans sa haute fonction administrative comme dans sa trajectoire de résistant.

Quel est donc ce premier acte de résistant du préfet d’Eure-et-Loir, Jean Moulin ?

Ce 17 juin 1940, deux officiers allemands font irruption dans la préfecture, à Chartres. L’un d’eux lui dit :


« Des femmes et des enfants, des Français, ont été massacrés après avoir été violés. Ce sont vos troupes noires qui ont commis ces crimes dont la France portera la honte. »

À partir d’un « protocole », rédigé par l’armée allemande, qui devait être signé par le général allemand au nom de cette armée, et par Jean Moulin au nom du gouvernement de Vichy, les événements vont s’enchaîner.

À la Kommandantur où il a dû se rendre pour signer ce papier, le préfet Jean Moulin se trouve face à trois officiers allemands. Tandis que d’autres auraient signé pour être quittes avec cette “simple formalité”, Jean Moulin, lui, refuse, déontologiquement et humainement, d’apposer sa signature au bas d’un papier relatant des actes, non prouvés, et délibérément attribués à des troupes noires.

Plus tard, le préfet notera le comportement des officiers allemands face à son refus de signer, et notamment de l’un d’entre eux…
« Alors, avec une force peu commune chez un petit bonhomme de cette espèce, il me projette violemment contre la table. Je titube un peu pour rétablir mon équilibre, ce qui déchaîne les rires des trois nazis. Comme je ne me résous pas à me pencher pour prendre la plume, je reçois entre les omoplates un coup qui me fait chanceler. C’est l’officier qui se trouve derrière moi qui m’a frappé violemment avec la crosse de son arme, etc. »

Toute interprétation, soigneusement confrontée à la réalité des faits et à des documents fiables, est bonne à dire ou à écrire, même si elle n’est pas bonne à entendre ou à lire. Car l’histoire n’est pas l’idéologie et c’est l’idéologie faite de blancs dans les textes et de mensonges dans les propos, qui met la France, actuellement, à genoux.

Pour de plus amples développements, cf. la vidéo ci-dessous.

Françoise Petitdemange

 


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