Jean Pierre Masseret sauve l’honneur de la gauche !
par CHALOT
lundi 7 décembre 2015
Jean-Pierre Masseret, tête de liste socialiste dans le grand est, tient tête à son parti, le PS et à sa direction : il ne retirera pas sa liste…..
Dérisoire ! parce que la digue qu’a édifiée la droite contre le FN, plus que fissurée, est prête à céder… les voies de passage sont tellement nombreuses qu’elles ne peuvent pas être colmatées.
Honteux, car c’est une décision bureaucratique prise par la direction du PS, sur injonction de Matignon qui cache à peine le projet de Valls de jeter les bases d’une recomposition politique avec la droite dite classique.
Jean-Pierre Masseret sauve l’honneur de la gauche… Espérons qu’il aille au bout.
Retirer une liste c’est à la fois disparaître du paysage politique régional pendant six ans, c’est à la fois trahir ses mandants et à la fois donner raison à ceux qui mettent dans le même sac l’ex UMP et le PS.
Pour faire échec au FN, il faut changer de politique.
Pour faire échec au FN, il faut que la gauche, la vraie, celle qui ne renonce pas change de logiciel.
On n’intervient pas dans les quartiers tous les cinq ou six ans pour y distribuer des tracts qui ne sont pas lus.
On y milite de l’intérieur et à l’intérieur en nouant des liens avec la population en difficultés, en la défendant face aux expulsions et en menant des campagnes d’éducation populaire.
Dans de nombreux quartiers populaires, les taux d’abstention sont à un niveau jamais atteint.
Pourquoi voter quand les élections ne changent rien à la vie quotidienne ?
Pourquoi voter alors que l’on ne connaît ni les enjeux, ni les candidats ?
Ce sont des questions que l’on nous pose régulièrement.
Le FN est dangereux, certes et il faut le combattre mais il ne suffit pas de le dénoncer et d’affirmer que c’est un parti d’extrême droite si en face on n’est pas capable de proposer une alternance.
Depuis des années et la situation s’est encore aggravée, la politique de la droite puis de la « gauche » c’est :
- L’augmentation du chômage ;
- Les attaques contre la sécurité sociale et l’accès aux soins ;
- Le mal logement ou le non logement pour des dizaines de milliers de familles ;
- Le développement massif de la pauvreté….
La gauche de la gauche a parfois des analyses justes mais ne va pas jusqu’au bout.
Pourquoi ne dit-elle pas que la France devrait quitter l’Union Européenne qui constitue un carcan ?
Un tel langage serait audible et compris.
Pourquoi cette gauche de la gauche, ou la gauche tout simplement ne participe pas massivement aux mobilisations contre l’austérité, pour le droit au logement, contre les fermetures d’hôpitaux de proximité ?
Elle se contente bien souvent d’envoyer une petite délégation, se réservant les manifestations « politiques ».
La politique, camarades ! c’est cela et surtout cela : la vie des gens.
Je ne sais pas si Jean-Pierre Masseret ira jusqu’au bout, il a déjà montré du courage et mérite pour cela notre soutien et nos encouragements.
Ce qui est certain, c’est qu’au-delà des échéances régionales, il faut changer de braquet et de terrain.
On ne changera pas la société sans le peuple.
Jean-François Chalot