Julien Dray, règlement de comptes

par gilles VADASZ
mercredi 28 novembre 2007

J’ai beaucoup aimé ce livre qui a fait vibrer plusieurs orientations auxquelles j’adhère parmi les thématiques fondamentales de réflexion d’un renouveau socialiste qui est devenu crucial.

Je commencerai par la dernière phrase de son livre : « il faut changer ou mourir ».
Oui changer est absolument nécessaire.
Le Parti socialiste doit changer, c’est évident pour le militant que je suis.

Etre socialiste, c’est mettre en exercice un contrat social, un nouveau contrat social qui se déclinerait en 3 idées force :

- une démocratie étendue,

- une justice accessible,


- la sécurisation des individus.

1) Etre socialiste, c’est vouloir développer de nouveaux réflexes démocratiques : c’est accepter, encourager la participation des citoyens, c’est aussi favoriser toutes les formes d’équilibre des pouvoirs et, de là, leurs contrôles respectifs.
Le temps où les citoyens manquaient d’information est révolu : nous sommes au contraire dans un monde d’informations surabondantes, même si les filtres de présentation de ces informations sont en partie verrouillés (je pense surtout au problème de la télévision, voir plus bas).
Il est évident que face à un monde qui bouge sans cesse, la France à besoin de réformes : on ne pourra pas en faire l’économie, mais être élu avec 53 % des voix n’autorise pas à vouloir imposer de force ses vues : le paternalisme politique et l’autoritarisme réformateur n’ont plus de place dans une démocratie moderne.

Or, l’hyperactivité présidentielle est une des formes de ce déni de démocratie qui a abouti à la crise du 21 avril 2002, crise qui n’a été que partiellement résolue au printemps 2007 :
elle illustre la tentative d’imposer l’apparence de l’action à l’action elle-même, un peu comme si on avait doté une lanterne magique d’un mince paravent qui en tournant sans cesse masque la vacuité de ladite lanterne. Ce qui en fin de compte n’est qu’un mensonge.
Chirac aura été sclérosant par son absence d’action, Sarkozy est sclérosant par son apparence d’action.

En outre, le contrôle des élites politiques devient un enjeu majeur et la prise en compte des propositions Balladur risque d’accentuer la dérive autocratique du régime politique français.

Je vous renvoie à l’analyse faite par Mary-Anne Cohendet.

2) Etre socialiste, c’est vouloir plus de justice :

- une justice socio-économique : cœur du sytème de pensée de la gauche, la justice économique est et doit rester le credo fondamental du projet socialiste ;

- une justice médiatique : je suis scandalisé par la couverture des grèves par les grands médias télévisuels et le matraquage publicitaire des actions de l’exécutif : il ne peut y avoir de justice quand le libre accès aux idées est bafoué de la sorte ;

- une justice accessible à tous : demandez aux magistrats et professions de la défense, je n’ai pas l’impression que la réforme de la justice mise en œuvre ce mois-ci démocratise son accès.

3) Etre socialiste, c’est aussi avoir en tête la prise en compte du fait sécuritaire : j’en viens à ce qui est un des grands points d’achoppement du socialisme.
Dans la pyramide de Maslow , la sécurité est en 2ème position : sans sécurité des individus, d’une société, d’un état, il n’y a pas de développement possible : on s’épuise en luttes stériles.
Pourquoi y aurait-il une opposition entre l’idée socialiste et l’idée sécuritaire ? pourquoi ne pas accepter que ce sont deux facettes d’un même besoin de sécurité à partager entre tous les individus d’un groupe social.
La sécurité des personnes est plurielle : économique, juridique, idéologique, culturelle (et médiatique), autant de moyens d’accéder à la Sécurité sociale au sens le plus large du terme.

http://www.parti-socialiste.fr/

http://bertranddelanoe.net/vlog-paris/


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