L’alliance du populisme contre l’alliance des droites : les enjeux et les perspectives

par Fares egho
vendredi 29 octobre 2021

Quels sont les enjeux réels actuels du conflit qui a éclaté il y a quelques jours entre les deux courants qui divisent le courant nationaliste souverain et conservateur en France.

Le rassemblement national est fidèle à sa fibre populaire de faire le grand rassemblement entre la droite patriotique et souveraine, et la gauche patriotique et souveraine, autour des enjeux capitaux qui taraudent le pays depuis cinquante temps y compris l’immigration, la mondialisation, le néolibéralisme, la désindustrialisation et la survie du modèle français unique basé sur la laïcité et le refus du communautarisme et les lobbys. Le défi c’est de rassembler le populisme de droite et le populisme de gauche, c’est-à-dire mettre ensemble Philippe de Villiers et Arnaud Montebourg ou Jordan Bardella et Georges Kuzmanovic, ou François-Xavier Bellamy et Michel Onfray etc.. Belle perspective souhaitable et voulue par les patriotes sensibles à l’avenir de leur pays.

Par contre, le projet d’Éric Zemmour et Marion Marechal est plus modeste et moins ambitieux (et les amis de l’auteur du suicide française en 2014 le diront projet réalisable), c’est la volonté de rassembler la bourgeoisie patriote (au sein de LR, c’est-à-dire les courants de Laurent Wauquiez et Bruno Retailleau et Éric Ciotti etc.) et la classe populaire et patriotique (la sociologie de RN sans le courant de Florian Philippot).

Mais, sur la forme et le style il y a une autre divergence entre les deux personnalités qui prétendent accéder à la fonction suprême en 2022. Entre le style Trumpiste et Zemmourien fait de buzz et de sorties et dérapages continus et le style de Marine Le Pen qualifié de classique dans le sens positif du terme (style politique, rassembleur et beaucoup du terrain à la rencontre des français).

En deça de cette divergence de stratégie et de style, il y a un accord entre les deux courants souverainistes et conservateurs sur les thématiques qui concernent le contrôle de l’immigration et la lutte contre le déclin français.

Quelle est la personnalité des deux courants qui va séduire le plus les Français dans les six mois à venir ? C’est l’avenir qui va nous le dire. Modestement, je voudrais essayer de faire une lecture personnelle sur ces deux stratégie et deux styles chez le courant souverainiste et conservateur.

D’abord, il ne faut pas oublier dans cette bataille politique un enjeu principal qui est de dépasser le premier tour et d’achever définitivement le destin national du parti de l’ex président Nicolas Sarkozy, les Républicains, en le transformant en un parti des notables locaux. Car ce parti devient un grand obstacle devant un vrai clivage entre deux alternatives pour le pays. Il est devenu « en même temps » déguisé.

Pourquoi j’analyse la scène qui se joue sous nos regards de cette manière ? Je crois profondément que l’enjeu de ce duel pour cette échéance c’est le deuxième tour, étant donné que les électeurs français dans leur majorité ne sont pas encore prêts à rompre avec la doxa progressiste et droits-de-l’hommiste qui domine depuis 1968 et qui empêche l’élection d’un président de droite souverainiste et conservateur au sens propre des mots, car tous les présidents issus des partis dits de « droite » qui ont hérité de l’héritage de De Gaulle (d’Estaing, Chirac, Sarkozy) ont gouverné la France en menant une politique du robinet tiède, c’est-à-dire une politique centriste baptisée en 2017 par le candidat Emmanuel Macron avec l’expression célèbre « en même temps ».

Alors, la perspective lointaine de deux candidats souverainistes c’est l’élection présidentielle de 2027 et pas 2022. Pour Marine Le Pen, c’est la revanche de son fiasco de 2017, elle a acquis beaucoup d’expérience depuis 2017, et elle a travaillé assidûment les dossiers économiques, et devient une vraie bête politique. Son but c’est de consolider l’avenir du parti et de faire la relève pour les échéances à venir. Pour Éric Zemmour, c’est de fonder un groupe solide à l’assemblée nationale autour d’un parti (vox populi) qui peut ressembler à l’ancien parti RPR de 1986 et qui peut facilement siphonner les cadres et les militants non centristes du LR, et aussi de passer le cap aux jeunes talents pour les échéances à venir.

La dernière sortie de Zemmour au (Face à la rue) lundi dernier avec Morandini prouve cette modeste lecture. E. Zemmour ne prétend pas devenir président, mais de clarifier l’échiquier politique en préparation de l’échéance de 2027 et la relève des jeunes va se charger du reste. 

Ce qui fait que le public de CNEWS va de nouveau voir son idole polémiste avec la majestueuse présentatrice de (Face à l’info), Madame Christine Kelly.

 


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