L’héritage empoisonné de Nicolas Sarkozy

par AJ
lundi 19 octobre 2009

Essayons-nous un temps à la politique fiction. Nicolas Sarkozy, fort d’une majorité présidentielle élargie et du report de voix des électeurs du centre (à la faveur de la campagne progressiste qu’il a mené), est triomphalement réélu au deuxième tour des élections présidentielles, aux dépens de Martine Aubry qui consacre ainsi la quatrième défaite consécutive des socialistes à une élection présidentielle. La faute à une absence de leadership criante, et de divisions idéologiques persistantes. Ce scénario écrit d’avance serait-il prophétique ? En prenant compte du schéma politique actuel, la réélection de Nicolas Sarkozy ne constituera qu’une simple formalité.

 Ce dernier dispose effectivement d’un atout fondamental à sa disposition : sa majorité présidentielle élargie réunit en son sein des villiéristes, des chasseurs, des chrétiens-démocrates, des fédéralistes, des libéraux, des sociaux-libéraux et des radicaux. Une mosaïque politique, aux divergences internes masquées et contenues par le leadership de Nicolas Sarkozy, dont ce dernier pourra retirer un excellent score au premier tour des élections présidentielles. A la faveur d’une bonne performance au premier tour, Nicolas Sarkozy espère pouvoir ainsi créer une "dynamique de premier tour" et ainsi pallier un réservoir de voix à sec (cf. l’UMP peaufine sa stratégie à l’approche des régionales).

Si cette stratégie est parfaitement recevable dans l’optique des échéances présidentielles de 2012, n’amorce-t-elle pas un déclin prévisible de la droite répubicaine au profit de l’opposition après le retrait de Nicolas Sarkozy ? L’éclatement du parti sera inévitable en l’absence d’un leader susceptible d’assurer la fédération des courants aussi diverses que ceux qui composent aujourd’hui la majorité présidentielle.

Or, un parti miné par des clivages idéologiques internes (le PS l’a prouvé), n’inspire pas confiance dans la perception de l’électorat. Et la personnalité de Nicolas Sarkozy laisse à penser qu’il ne se contentera pas de régner en vieux monarque subordonné à son premier ministre comme le fut son prédécesseur au cours de son deuxième mandat, et ne permettra ainsi pas à une personnalité d’émerger et de s’assurer une légitimité de leader à droite.

En assurant l’unité de la droite républicaine, Nicolas Sarkozy met ainsi en péril l’apparente solidité dont bénéficiait l’UMP. Le coup politique que constitue le rassemblement de CPNT et du MPF aux côtés de la Gauche Moderne et du Nouveau Centre pourrait en réalité se retourner contre l’UMP. Attention d’ailleurs à ce que la scission n’intervienne pas très rapidement...dès 2012.
 
 
Retrouvez ce billet dans son contexte original sur le blog d’Alex Joubert, http://lenouvelhebdo.com 

Lire l'article complet, et les commentaires