« L’ignorance, voilą le plus grand danger » (Raymond Aron)
par Deojuvante
mardi 18 juillet 2006
Ne vous est-il jamais arrivé de vous retrouver confronté à des attitudes catégoriques, tranchées et souvent injustes à propos des Etats-Unis ? Peut-être en êtes-vous vous-même le protagoniste ? Voici quelques lignes pour tenter (bien que l’exercice soit quasi impossible en France) de redorer la bannière étoilée.
Les USA ne laissent pas indifférents. Leur puissance militaire , économique et culturelle fait souvent peur. Mais pour autant , les Etats-Unis d’Amérique sont-ils tous des alliés de G.W. Bush ? L’américanisation des esprits est-elle en marche ? Est-ce grave ? Il conviendrait d’abattre les préjugés et les approximations à leur sujet. Je vous proposer de lire ce passage d’André Kaspi , dans Les Etats-Unis d’aujourd’hui : mal connus, mal aimés, mal compris. D’un vaste pays presque vide, ils ont fait, en moins de deux siècles, le réservoir agricole, l’usine, la banque du monde. Ils ont inventé, diffusé et commercialisé des machines et des méthodes qui ont révolutionné notre époque. Chemin faisant, ils ont répandu, à la surface de notre planète, une culture, contestée certes mais adoptée par le plus grand nombre. Ils ont, dans des circonstances dramatiques, assuré la survie de la liberté, de la démocratie et des Droits de l’Homme.
Et malgré ce bilan magnifique, ils devraient encore faire preuve d’humilité ? C’est beaucoup leur demander ! Alors ils chantent à tue-tête leurs vertus. Cette prétention à l’universalisme, ce mélange d’insolence et de fraternité, cet appel aux grands sentiments et à l’interêt égoïste ne nous rappellent-ils rien ? C’est peut-être aussi ce qui décrit le mieux l’attitude des Français, leur référence aux grands principes de la Révolution, la fierté, voire la suffisance, qu’ils affichent et que bon nombre d’étrangers leur reprochent. Voilà deux nations qui ont, l’une comme l’autre, vocation à incarner les grandes aspirations de l’humanité, à parler au nom de tous, à transcender, par les valeurs qu’elles défendent, les vicissitudes de la conjoncture. Deux nations qui pourtant ne pèsent plus du même poids ! L’Amérique s’étonne que la France puisse exprimer les mêmes prétentions qu’elle. La France cesse d’être le phare de l’humanité et croit que les USA lui ont volé ce rôle.
Une meilleure connaissance des uns et des autres apaisera-t-elle les tensions ? Il faut le souhaiter et le tenter, même si l’on court le risque d’échouer !