L’insolente révolution bourgeoise
par Robert GIL
samedi 28 mars 2015
Pour ceux qui ne l’auraient pas remarqué, la révolution a commencé en France il y a une bonne vingtaine d’années, les signes avant-coureurs ont été nombreux, mais personne n’y a fait réellement attention. Ou plutôt si, certains l’ont vu mais n’ont pas été entendus. Cette révolution silencieuse et pernicieuse, avance par étape, mais plus son enracinement est profond, et plus son offensive devient globale. La révolution ne se fait pas en un jour, c’est un processus long. Et comme le dit Warren Buffet : « la guerre des classes existe et c’est la mienne qui est en train de la gagner ».
Alors que dans les pays en colère, les opprimés et les exploités réalisent que ce sont les nantis et les riches qui coutent le plus cher, en France le pouvoir a réussi à retourner la vindicte populaire sur les plus faibles. A croire, que le retraité, la femme de ménage, le fonctionnaire ou le chômeur sont devenus les ennemis des classes populaires. Les plus riches ont même réussi à faire passer les services et les biens communs comme des tares du système afin de se les approprier ! En France la classe dirigeante crie haut et fort : moins de partage, moins de démocratie, moins de liberté… et ça marche !
Pourtant, la classe ouvrière est plus importante aujourd’hui qu’à l’époque de Marx, mais il est évidement plus facile de jalouser son voisin plutôt que de s’en prendre aux véritables responsables qui restent invisibles et bien à l’abri derrière les portes de leur conseil d’administration ! L’on a réussi à insérer dans la tête des gens qu’il y a une catégorie qui mérite et que les autres n’ont que ce qu’ils méritent. Quant à ceux qui osent contester ou qui refusent de rentrer dans « le moule », ce sont des « problèmes ». Mais ne vous faites pas d’illusions, pour le système, vous deviendrez forcément un « problème » un jour ou l’autre !
La casse du code du travail, la destruction des services publics, la réforme des retraites et bientôt la destruction de la sécurité sociale, rien n’arrête la révolution de la bourgeoisie. La méthode dure de la droite ou douce du parti socialiste vise le même but, la concentration des richesses entre les mains d’une minorité. A force d’expliquer qu’il n’y a pas d’autre alternative, que nous vivons dans un monde global, l’idéologie dominante a réussi à nous faire croire que nous vivons du mieux qu’il est possible, et même que nous vivons au-dessus de nos moyens. Par contre il n’est pas question de remettre en cause le luxe et le faste dans lequel eux-mêmes évoluent. Ils ont réussi ce tour de force de faire la révolution des riches avec l’assentiment et l’approbation des plus démunis !
Le système est bien rodé, les élections maintiennent une illusion démocratique, mais remarquez bien que lorsqu’ils arrivent au pouvoir les différents partis s’empressent de nous faire croire qu’ils sont prêts à faire le maximum pour notre bien être, mais que malheureusement la conjoncture économique ne le permet pas : alors ils continuent la politique précédente … plus ou moins vite, en plus ou moins pire ! Les classes dirigeantes se donnent les moyens de leur utopie : nous domestiquer ! C’est pour cela qu’ils font la révolution !
Une vraie gauche a, normalement, le devoir de porter des projets nouveaux, pas de rafistoler ce qui a été détruit. Il faut redonner l’espoir et la confiance à nos concitoyens afin qu’ils se réapproprient leur avenir. L’abolition de l’esclavage, la journée de 8H, les congés payés, les retraites et la sécurité sociale … ; ça c’était de l’utopie à l’époque ! Et pourtant ! Donnons nous aussi les moyens de rêver ! Donnons-nous les moyens de réaliser nos rêves ! Ne nous trompons pas d’adversaires, ne nous trompons pas de colère, mais soyons réalistes : le PS n’est pas à gauche !
Plus des trois quart de la population supporte de plein fouet les effets de la crise, pendant qu’une petite classe de privilégiés fait bombance, donne des réceptions, et étale sa fortune dans les magazines peoples. Pour ceux qui produisent les richesses, le chômage, les carrières interrompues et les revenus en dessous du SMIC aliment une retraite de misère. Pour d’autres qui ne produisent rien et encaissent les bénéfices leur soif de pouvoir alimente les guerres, la corruption et la pauvreté.
Nous ne pouvons pas continuer à transférer la richesse de la nation à ceux qui sont au sommet de la pyramide économique – ce que nous avons fait depuis environ trente ans – tout en espérant qu’un jour, peut-être, les avantages de ce transfert se manifesteront sous la forme d’emplois stables et d’une amélioration des conditions de vie de millions des familles qui luttent pour y arriver chaque jour. Cet argent n’atteindra jamais le bas de la pyramide. Nous sommes fous de continuer à y croire.
Robert GIL sur Conscience Citoyenne Responsable
« Rendez les choses aussi simples que possible, mais pas plus simples »… Albert Einstein
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