Alors que le gouvernement est, très logiquement, au plus bas dans les sondages, entre matracage fiscal, oubli de la question sociale, naïveté confondante sur les questions de sécurité et cacophonie permanente, l’UMP devrait être au zénith. Mais le visage qu’offre l’ancienne majorité est peu ragoutant…
Virage néolibéral confirmé
Jean-François Copé avait tiré le premier en août en annonçant qu’il souhaite baisser les dépenses publiques de la bagatelle de 130 milliards d’euros,
assez pour provoquer une crise comparable à celle que traverse l’Espagne. L’objectif pour lui était de baisser les impôts et taxes de 65 milliards, dont 40 milliards de charges sociales. Il manquait juste un détail : où le président de l’UMP pourrait donc bien trouver une telle somme, 13% de la dépense publique ? En outre, il est peu crédible de promettre l’inverse de ce que l’UMP a fait au pouvoir, à savoir une hausse de 50 milliards des prélèvements.
François Fillon, décidemment en manque d’inspiration, lui a emboité le pas plus d’un mois après
en disant préparer un programme « de vraie rupture » affirmant n’avoir « pas réalisé la rupture promise ». Il promet donc une baisse du coût du travail, la fin des 35 heures, la réduction du nombre de fonctionnaire, la fusion régions-départements… Il faut quand même un sacré culot pour l’ancien Premier Ministre de critiquer in fine la politique qu’il a menée pendant 5 ans. Si elle ne lui allait pas, il pouvait toujours démissionner. Il faut croire qu’entre ses idées et les ors de la République, il a choisi les seconds.
Querelle de coqs
Malgré le ras-le-bol fiscal actuel, il est donc peu probable que l’UMP soit crédible sur ce sujet. En outre, de telles propositions seront totalement ridiculisées quand la crise reviendra. A croire que tout leader politique de droite en mal d’inspiration se réfugie derrière la baisse des impôts. Et outre le vide sur le fond, la guerre des chefs fait rage. Après un premier épisode désastreux lors de l’élection du président de l’UMP, qui avait vu les camps Copé et Fillon tricher à qui-mieux-mieux, trois boules d’ego s’affrontent déjà en vue de la primaire prévue en 2016 pour désigner le candidat à la présidentielle.
François Fillon n’a pas peur du ridicule quand il dit «
qu’à part Sarko, il n’y a pas énormément d’alternative à droite ». On pourrait lui rappeler qu’il existe un Jean-François Copé, qui, parti de très loin, a quand même réussi à lui empêcher de prendre l’UMP,
même si cela a été au prix d’une tragédie démocratique pour le parti. Bien sûr, il y a des chances que le président de l’UMP soutienne Nicolas Sarkozy s’il se décidait à y aller. Mais dans le cas contraire, Fillon ne sera pas seul. Et en appeler aux sondages pour les départager est quand même assez stupéfiant. A moins de considérer que l’ancien sarthois, confortablement exilé à Paris les préfèrent aux véritables élections, qui semblent lui faire un peu peur.