L’UMP va-t-il continuer à payer les ardoises de Nicolas Sarkozy ?

par menou69
vendredi 13 septembre 2013

Le "Sarkothon" a réussi, mais les ennuis financiers ne sont pas terminés pour l'UMP, d'autres ardoises de son ex-mentor doivent être réglées .....

Grâce à une souscription nationale inédite, l'UMP a épongé la dette consécutive à l'invalidation début juillet du compte de campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy. Le "Sarkothon a fini par récolter ces 11 millions dont Jean-François Copé s'est targué d'avoir été à l'origine de la plus grande levée de fonds de l'histoire de la Vème République.

Légalement l'UMP n'était pas obligé de régler cette facture : le réglement en revenait au candidat. Mais le parti n'avait nullement l'intention de se mettre à dos l'ancien président, d'ailleurs Nicolas Sarkozy lui avait bien fait comprendre en confiant un jour à l'un de ses visiteurs : "L'UMP, c'est moi qui l'ai fait vivre, vous me devez bien ça !"

Suite à cette belle réussite du "Sarkothon" bien sûr Nicolas Sarkozy s'est empressé de remercier ce peuple de droite qui peste contre l'augmentation des impôts et des taxes du gouvernement de gauche mais qui dispose encore assez d'argent pour venir au secours d'un parti dont le candidat n'a pas respecté les règles de la République. (Voir vidéo)

 

Et tout cela sur le dos de l’État (c'est "nous" l'État !) puisque, au bout du compte, les généreux donateurs de l'UMP vont pouvoir bénéficier de la réduction d'impôt sur le revenu prévue pour les dons aux partis politiques. Car c'est la loi : tout don à une formation politique offre une réduction d'impôt sur le revenu dans la limite de 66% de la somme donnée.

 

Selon une estimation globale, sans tenir compte des cas particuliers, le renflouement de cette opération pourrait coûter jusqu'à 7,26 millions d'euros à l'État. En ce qui concerne, l'ancien locataire de l'Élysée, il bénéficiera de 5 000 euros d'abattement fiscal pour les 7 500 euros qu'il a versé au "Sarkothon". Bonne opération pour lui en somme, ce geste sauve un peu son honneur à moindre prix !

Mais l'UMP est en grande difficulté financière, le parti est endettée pour la somme abyssale de 44 millions d'euros. Comme nous l'indique RTL il ne veut plus payer pour Nicolas Sarkozy. L'UMP ne veut pas prendre en charge les frais d'envoi de sa lettre aux donateurs qui ont aidé à rembourser les 11 millions.

Cette lettre a été envoyée par email ce lundi à hauteur de 100 000 exemplaires. Seulement certains donateurs n'ont pas accès à internet, le nombre est évalué à 32 000 personnes pour qui le courrier doit être posté. A 46 centimes le timbre, cela représente un budget d'à peu près 15 000 euros, sans compter le prix des photocopies, que la trésorière de l'UMP, Catherine Vautrin, préfèrerait ne pas avoir à payer, compte tenu du budget plus que serré du parti.

"Ce n'est pas énorme, mais ça, plus ça, plus ça, au final, ça fait beaucoup !" a-t-elle déclaré. Et d'ajouter : "Nous allons en discuter rapidement avec l'association des amis de Nicolas Sarkozy. Nadine Morano, trésorière de l'association, a déclaré qu'ils avaient de l'argent, nous allons voir…".Finalement l'association des amis de Niolas Sarkozy aurait accepté de faire le chèque.

Mais le journal satirique "Le Canard enchaîné" souligne que ce n'est pas une ardoise mais trois que l'ex-président à laissé à son parti. A peine sorti de la première ardoise des 11 000 000 euros, deux autres se profilent à l'horizon.

Selon Le Canard les deux autres sont plus problématiques, car il s'agit en effets de "pénalités" qui visent personnellement Nicolas Sarkozy et qui lui sont imposées par le Conseil Constitutionnel après l'invalidation de ses comptes de campagne. Alors que Jean-François Copé s'était engagé à régler ces deux ardoises, le parti s'interroge aujourd'ui de la légalité de cette action.

La première ardoise s'élève à 153 000 euros et représente l'avance forfaittaire sur les frais de campagne que l'État avait versé à chaque prétendant à l'Élysée, que Sarkozy a donc perçue et qu'il doit rembourser.

La seconde ardoise est plus ennuyeuse pour l'ancien locataire de l'Élysée. C'est une sanction de 363 615 euros, à caractère personnel, infligée au candidat pour avoir dépassé le plafond légal des dépenses autorisées.

Selon Le Canard un ancien membre du Conseil Constitutionnel aurait déclaré : "En principe, personne n'a le droit de payer cette somme à sa place". Le journal Libération a alors contacté la trésorière de l'UMP à ce sujet , mais elle n'a pas donné suite. Le Canard enchaîné, lui a eu plus de chance, Catherine Vautrin a avoué sa gêne et son incapacité à dire si l'UMP a le droit de payer pour Nicolas Sarkozy : "Il faut attendre qu'on consulte des spécialistes. Pour l'instant on ne sait pas...." a-t-elle déclaré au journal satirique.

Si cela est faisable, il serait normal que ces sommes soit réintroduites dans le revenu fiscal de l'ex-président !

Je pense que les adhérents de l'UMP vont moyennement apprécier si on leur demande de mettre encore la main à la poche pour Nicolas Sarkozy. Ils se diront peut-être que ce dernier a quand même les moyens financiers avec ses émoluments versés par l'État, ses déplacements avec les transports et les hébergements gratuits etc, etc....ainsi que ses conférences qu'il a donné dans le monde entier et qui ont été confortablement rémunérées.

D'ailleurs il s'apprête à en donner une de ces conférences rémunérées, fin septembre à Cannes, devant des clients étranger du groupe indien Tata (Tata Consultancy Services) un groupe spécialisé dans l'informatique. Une intervention qui devrait durer une heure et pendant laquelle Nicolas Sarkozy parlera de la crise économique et reviendra sur son rôle d'ancien président.

UMPéistes et sympathisants ne vous endettez pas pour Nicolas Sarkozy et puisqu' il a besoin et qu'il compte sur vous pour revenir sur la scène politique en 2017 obligez-le à payer lui-même ses ardoises !

 

Sources : Le Figaro, Le Figaro, RTL,Le Nouvel Obs, Libération, Le Lab E1,


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