La 5e : une république mortellement instable !

par syd93
jeudi 18 avril 2013

La stabilité. Voilà donc l’argument massue qui sort de la bouche des admirateurs de la Ve République. Il faut qu’ils portent l’argument, qu’il imprègne les esprits, coûte que coûte. « Il n’y a rien de mieux que le présidentialisme » poursuivent-ils. C’est la garantie ultime contre les crises politiques. C’est la garantie absolue d’une santé démocratique à toute épreuve. Examinons alors la Ve avec l’œil minutieux du clinicien soucieux de la santé de la démocratie. Prenons un point de départ : l’arrivée de la gauche au pouvoir dans les années 80. Pourquoi ce choix ? Parce que la Ve connaît sa première alternance politique, sa première respiration démocratique. Alors stable ou instable la Ve ? Garantie démocratique ou confiscation de la citoyenneté la Ve ?

Pour répondre, retraçons tout d’abord ses antécédents. Vous allez voir, c’est très utile pour poser sérieusement un diagnostic objectif.

Une auscultation basique nous permet de comprendre l’état clinique actuel de la démocratie sous le régime de la Ve. La simple écoute de la fonction cardiaque montre une inquiétante chute du rythme de participation lors des élections. La défibrillation quinquennale ne fait que masquer l’état de faiblesse générale de la démocratie.

L’imagerie indique, quant à elle, une inflammation généralisée de tous les organes de la Ve par un germe bien connu : le fric. Ce germe provoque des nécroses graves. Ainsi, des candidats à la fonction de chef sont tellement contaminés par le fric, qu’ils auraient dû voir leur comptes de campagnes invalidés. Ainsi, Jacques, n’aurait jamais dû être président. Nicolas, le gagnant de la compétition en 2007, s’est lui même fait contaminer par une souche mutante du germe fric connue sous le nom de « mamie Zinzin ». Ainsi, les ministres du budget sont eux aussi régulièrement terrassés par le germe néfaste.

Enfin, un électroencéphalogramme prouve la mort du lobe cérébrale « sénat ». Le parti socialiste avait toujours justifié son inaction sur la revitalisation de la Ve, par le biais du droit de vote des étrangers par exemple, du simple fait qu’il n’avait pas les commandes sur les synapses de ce lobe du cerveau de la Ve. Aujourd’hui il les a. Mais le lobe cérébral « sénat » ne réagit toujours pas. L’électroencéphalogramme est toujours désespérément plat !

Il n’est même pas nécessaire de passer par la procédure du diagnostic différentiel pour découvrir la maladie de la Ve république tellement les symptômes et les examens sont clairs. La Ve souffre d’une tumeur “hyperprésidentielle”. Elle agît simplement. Des cellules politiques, issues des deux écuries présidentielles, se dérèglent et n’ont plus qu’une seule et unique fonction : être élues, puis réélues, puis réélues à nouveau. Plus elles ont de mandats, plus elles en veulent. Ce dérèglement grave a pour conséquence de donner naissance à des cellules protéiformes qui phagocytent la démocratie. Peu importe de respecter ou nom ses engagements envers les citoyens. Peu importe d’avouer son impuissance face à la financiarisation de l’économie et de la politique, du propre aveu de Jospin hier, du propre aveu de Moscovici aujourd’hui. L’important c’est les postes et le semblant de pouvoir qu’ils confèrent. Y compris lorsqu’il s’agit de postes « fictifs » à l’image des sénateurs qui n’ont aucune influence véritable sur la vie du pays. Le poste, encore le poste, toujours le poste.

Les traitements initiés par les adeptes de la Ve ont, chaque fois, montré leurs limites. En réalité, leurs essais thérapeutiques ont tous échoué, comme le soulignent les antécédents de la maladie. Ainsi, l’habituation à la cohabitation ou le quinquennat n’ont apporté aucune amélioration. Pire, le mal s’est accru proportionnellement à l’augmentation des pouvoirs du président. L’instabilité de la Ve est désormais totale et engage son pronostic vitale de manière évidente.

Une solution thérapeutique existe cependant. Elle est radicale, mais elle a fait ses preuves chaque fois qu’il s’agissait de renforcer la démocratie et la citoyenneté en république. C’est la greffe de la 6e république pour remplacer en totalité ce corps mourant de la Ve et redonner vie à la démocratie citoyenne. Alors vite, la 6e République !

                 

Sydne93


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