La débandade en marche
par olivier cabanel
mardi 18 février 2020
Ça va trop vite, on n’arrive plus à suivre... décidément cette République n’est plus en marche, elle court, elle galope, au risque de se casser la figure... les ministres démissionnent à tour de bras, les députés marcheurs prennent des claques, ou claquent la porte...
Prenons le cas d’Agnès Buzyn...
Interrogée le 15 février sur l’antenne de France Inter, elle affirme, droite dans ses bottes, qu’il n’est pas question qu’elle quitte son ministère, avec tous les problèmes qu’elle essaye de gérer : entre la réforme des retraites, le virus chinois, et la grogne dans les hôpitaux, pas question de déserter, et à Benjamin Griveaux qui espérait son soutien, elle avait déclaré « je ne pourrais pas m’engager auprès de lui ». lien
Et 2 jours plus tard, elle déclare qu’elle aime trop Paris pour ne pas accepter de s’y présenter, afin de « sauver la capitale »... voire surtout de sauver « En Marche ». lien
Elle va même plus loin, affirmant « j’y vais ! j’en ai envie »... lien
Espérons pour sa réussite électorale que les doutes concernant ses liens avec Big Pharma ne finissent par aboutir. lien
En tout cas, pour son remplaçant, Olivier Veran, l’affaire ne semble pas très bien engagée. Lien
Auparavant on se souvient de la démission fracassante de Nicolas Hulot, réalisant tardivement qu’il n’était que la caution environnementale d’un gouvernement qui n’en avait que l’apparence. lien
Sans oublier le départ du ministre de l’intérieur, Gérard Collomb, préférant régner sur Lyon et sa banlieue... malgré la pression insistante du président de la république : Collomb a dû la présenter à 2 reprises pour l’obtenir enfin. lien
Et quid de ces députés LREM, obéissant aux ordres du gouvernement, lorsqu’ils refusent la prolongation de congé lors du décès d'un enfant, obligés de faire marche arrière ?
Ils ont avalé une belle couleuvre, lorsque Macron, après leur a reproché leur « inhumanité » ... pour leur faire ensuite subir une séance de « câlinothérapie » afin de les faire rentrer dans les rangs. lien
Bref, lors de ce rétropédalage laborieux, le 1er ministre est allé jusqu’à déclarer : « tous ceux qui iront chercher la responsabilité ailleurs, sur Muriel, en interne ou en externe, je leur dis merde ». lien
La débandade, c’est aussi l’affaire Griveaux, pris dans la tourmente d’un vidéo porno... et comme l’écrit H16 sur le blog « le vaillant petit économiste » : « l’actuelle tempête politique relative à la pathétique chute de Benjamin Griveaux, candidat à la mairie de Paris, donne encore une fois une bonne indication de la politique française. L’affaire en elle-même montre que, finalement, Griveaux est un homme très commun, qui trompouille sa femme ou fricote à droite, à gauche, tout en tenant un discours moralisateur, ce qui (...) n’est pas très cohérent politiquement et risque de lui attirer des ennuis ». lien
Ajoutons pour la bonne bouche que Benjamin Griveaux... c’est aussi l’école DSK... dont il a été collaborateur entre 2003 et 2007... faut-il y voir un lien de cause à effet ? lien
Faisons un détour par la nouvelle porte-parole du gouvernement, Sibeth Ndiaye, laquelle assume de mentir pour protéger Macron... puis qui affirme que sa parole a été tronquée. lien
Mais pour revenir à l’affaire Griveaux, c’est aussi l’occasion d’évoquer un épisode aussi grivois, et peu connu, lors des premiers pas de Castaner en politique.
Nous sommes en 1995, c’est la première boulette de sa carrière politique...
Pour descendre son adversaire lors d’une municipale, à Avignon, il est à l'origine, avec quelques autres, d'une BD à caractère pornographique, pour se moquer de la candidate RPR de la droite, Marie-Josée Roig. L’ouvrage a pour titre « la dinde enchaînée »...
Les auteurs sont un certain Michel Becker, un autre a pour nom Alain Moretti, et le dernier étant Thomas Pierre... Michel Coviaux en sera le dessinateur... et c’est notre futur ministre de l’intérieur qui sera chargé de la diffusion à 35 000 exemplaires.
Suite à la plainte déposée par la candidate RPR avignonnaise, les juges concluront qu’il s’agit bien d’une bande dessinée véritablement pornographique. lien
Qu’importe, la tentative de déstabilisation échouera, et Marie-José Roig sera élue.
Rappelons-nous aussi que Castaner, avant sa carrière politique, avait un passé plutôt trouble, lorsqu’il fréquentait le milieu marseillais, ami d’un certain Christian Oraison, appelé dans le milieu « le grand blond », un caïd des Alpes de Haute Provence, abattu par plusieurs balles de 9mm en aout 2008... lien
Et si on évoquait la personnalité insolite d’Aurore Bergé ?
Serait-elle le porte poisse de la République ?
Lors des primaires de la droite, la militante girouette soutient Sarközi, pas de bol, c’est Fillon qui gagne... qu’à cela ne tienne, elle soutient Fillon... on connait la suite... plus tard, elle se met du coté de Pécresse, avec le succès que l’on sait... puis elle soutient Copé... raté ! puis Juppé... caramba encore raté... et maintenant Macron.
Elle n’a pas hésité à déclarer au sujet de Gérard Collomb : « j’aime vraiment bosser avec lui parce que c’est un mec qui fait de la politique ».
Une autre fois, elle a qualifié les français de « parfois un peu schizophréniques »...
C’est aussi elle qui a dit un jour : « nous pouvons légitimement demander un effort générationnel à celles et ceux à qui on paye les retraites, parce qu’ils en ont la capacité ».
Pour clore le sujet, rappelons qu’elle a suggéré que la redevance TV soit payée par tout le monde, même par ceux qui n’ont pas la télé. lien
Au passage, on peut aussi s’inquiéter de l’incohérence de la pensée de la ministre du travail, Muriel Pénicaud lors des prises de paroles, laquelle, à plusieurs reprises, en a fait la démonstration. lien
Mais le champion en la matière n’est-il pas le chef de l’état ?
Benjamin Coriat le juge frappé de schizophrénie, affirmant qu’il promet tout... et son contraire, et donne des exemples :
« On a surtout l’impression qu’il met en avant des perspectives car il sait qu’elles n’auront aucune chance de voir le jour, comme s’il pouvait dire demain : regardez, j’ai tenté, mais personne n’a suivi ».
Un autre exemple : « sur les perturbateurs endocriniens, la France a voté en faveur d’une régulation extrêmement soft, alors même qu’il n’y a pas si longtemps, c’est la France qui a bloqué cette disposition ». lien
Le sociologue Pierre Bourdieu propose sa vision : « le néolibéralisme reprend les plus vieilles idées du patronat, sous un message chic et moderne. C’est une révolution conservatrice qui veut imposer un retour à une forme de capitalisme sauvage et cynique, qui organise l’insécurité et la précarité, qui se réclame du progrès mais qui glorifie l’archaïque loi du plus fort ». lien
Un autre, le psychiatre Adriano Segatori, va plus loin, déclarant que Macron serait un psychopathe...
Se basant sur sa biographie, il affirme que « cette psychopathie s’est construit à partir de la grave agression sexuelle subie par son professeur de français, devenue son épouse depuis, alors qu’elle avait 39 ans, et lui 15.
Cela aurait bloqué le développement de l’intéressé en pleine adolescence à cause d’une opération de séduction à la fois psychique et physique. Ce qui s’est passé est la transgression d’un tabou, amenant à l’intéressé la conviction que tout est permis (...) le paradoxe veut qu’il semble pathologiquement normal, mais nous sommes en plein narcissisme. Depuis sa jeunesse, Macron nourrit une ambition hors-norme ; il a besoin du regard et de l’admiration des autres pour compenser un complexe d’infériorité. Donc nous sommes confrontés à 3 paradigmes qui définissent un certain type de personnalité.
- L’idée qu’il n’existe pas de limite.
- Un sentiment d’omnipotence dès l’enfance, mais encore plus présent à l’âge adulte.
- Un narcissisme qu’il n’est pas interdit de définir comme malveillant.
Cela structure une psychopathie, car nous sommes confrontés à un individu qui, comme dans le cas d’Emmanuel Macron, est parfaitement définissable comme psychopathe ». lien
Quoi qu’il en soit, entre des menteurs assumés, des orateurs abscons, d’anciens délinquants, des amateurs de pornographie, des girouettes, et des psychopathes... la France est, sans aucun doute, dans de bonnes mains, et comme dit mon vieil ami africain : « si le crocodile a un pantalon, c’est qu’il a enfin trouvé où ranger sa queue ».
Merci aux internautes pour leur aide précieuse.
Le dessin illustrant l’article est de Placide
Olivier Cabanel
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