La dette de Sarkozy 3
par Prometheus
vendredi 3 février 2012
La droite est morte, vive l'extrême droite !
Sarkozy n'aura pas réussi grand chose en cinq ans, mais il a quand même le mérite d'avoir construit quelque chose. La plus grande, et la plus rapide voie de circulation, une vraie autobahn qui permet aujourd'hui à l'extrême droite de foncer à des vitesses jamais vues.
Avec perspicacité Marine Le Pen a su analyser la situation, et adoucir l'image de son parti. Demain le FN s'imposera à droite, là où l'UMP dérivera de plus en plus.
Le Front National sera le parti de droite incontournable des années à venir.
Non content d'avoir privilégié l'endettement, les allègements d'impots pour les plus riches, et les entreprises. Notre président a donné un dernier cadeau à son pays bien aimé :
Le Front National.
Petit parti sans grande envergure, incapable d'être à la mesure des enjeux économiques du 21ème siècle, dirigé par un vieillard bruyant et vindicatif. Ce parti avait autant d'avenir que tous les partis d'extrême. Résumé en une phrase "J'existe mais je ne dirigerai jamais".
Pourtant comme dans toute organisation il suffit d'un changement pour tout faire basculer. Ce changement, choquant au demeurant, car incarné par la famille même de son ancien leader aurait pu être vu comme un point final. En effet était-ce un parti ou une rente familiale ? Dans quel pays des militants acceptent de verser leurs cotisations pour enrichir une famille ?
La nomination de la fille de Jean Marie Le Pen aurait donc du anéantir le FN, la raison, et le bon sens l'auraient voulu. Mais impossible n'est pas français !
Et c'est tout l'inverse qui s'est produit ! La question que tout le monde devrait se poser c'est pourquoi ?
Elle est blonde !
Effectivement mais ça devrait plutôt l'handicaper dans le cas qui nous intéresse. Non Marine Le Pen n'est pas blonde, pas intellectuellement en tous les cas. Elle a prouvé qu'elle savait observer, analyser, et tirer profit des opportunités. Par bien des qualités elle est au-dessus de la majorité des hommes, et des brunes.
Et je dirai même au dessus, des petits hommes mariés avec des brunes...
On ne peut pas seulement expliquer la percée du front national par deux crises mondiales. La crise des années 70 avait produit l'alternance. Et même aujourd'hui François Hollande reste le mieux placé pour les présidentielles.
Non, aux 600 milliards de dette de notre président, nous lui devons aussi un cadeau formidable : le renouveau du national socialisme ! Vous pouvez l'appeler fascisme, nazisme, nationalisme, ce que vous voulez. Le plus important est de comprendre l'essence de cette politique. Laissez de coté les chambres à gaz, les croix gammées, et les saluts hitlériens car nous n'en sommes pas encore là. Au contraire il faut comprendre le coté attractif, et séduisant d'une politique nationale premièrement, et sociale deuxièmement. Du travail aux nationaux, des allocations aux nationaux, une redistribution des richesses aux nationaux. Et que faire des immigrés ? Soient ils acceptent de travailler pour les nationaux pour trois fois rien, soient ils dégagent. La France tu l'aimes ou tu la quittes !
Ce slogan n'est pas l'exclusivité du FN, ce slogan a été repris par l'UMP en début de mandat. Sarkozy a su banaliser ces deux termes pour laisser un boulevard à Marine Le Pen. Nous avons dans le sac à malices du président : le débat national, la supression des soins gratuits aux sans papiers, l'abaissement des naturalisations, l'augmentation des expulsions, la condamnation sans démission de ministres pour propos racistes, ... Mais si ce n'était que ça, aujourd'hui accroché à son parti, il ne semble pas prêt à lacher le pouvoir ni à le partager. Son image dégueulasse, ou ses fautes de comportement comme disent les analystes sont des indicateurs très forts pour expliquer une chose : Sarkozy est déjà battu. Son parti, sa création l'UMP ne tardera pas à imploser suite aux différentes affaires de corruption, et de réglements de compte. Que restera-t-il à ce moment là ?
Le danger n'est pas imminent, Marine Le Pen lorsqu'elle deviendra la leader d'un parti incontournable d'opposition à la gauche ne pourra pas gouverner sans faire consensus. N'oublions pas que rien ne se crée, rien ne se perd, tout se transforme. Nos anciens députés UMP résisteront, lutteront sûrement, des figures nouvelles émergeront, mais il restera un fait indéniable c'est que le FN gagnera de plus en plus d'élections, il aura de plus en plus de poids dans l'opinion dégoutée et incrédule. Là où l'intéret commun passe superbement bien dans un manuel de science politique, la réalité est qu'en fait elle est la dernière des priorités d'un député qui souhaite garder son mandat, et les privilèges s'y attachant : retraite, remboursement de frais, logement et voiture de fonction, ... Nous assisterons à un glissement vers l'extrême droite plus par besoin de survie politique que par conviction.
C'est là qu'apparait généralement le mirage du front républicain.
Un front républicain de députés UMP ? Ils vont se rallier à qui ? A Bayrou ? Villepin ? Aucun poids politique, ce n'est pas eux qui va leur faire garder leur jeune et jolie secrétaire. Il restera la gauche. Et je les vois mal devenir brutalement socialiste ; la blondeur de Marine est nettement plus séduisant.
La mégalomanie, et le désir de toute puissance de notre ex-président auront conduit son parti l'UMP à être lié à son destin, et à sa survie politique. En d'autres temps, la droite se serait transformée, relevée mais aujourd'hui telle une loi darwinienne, l'animal le plus faible laissera sa place à l'animal le plus fort. Non entaché par des affaires de corruption, pas assez critiqué par l'opposition qui ne croit pas en sa victoire, avec une nouvelle image et un discours économique surréaliste mais en phase avec l'opinion. Le Front national gagnera, oui, il gagnera. Le processus sera plus ou moins lent mais il sera irréversible. Un second tour Marine Lepen - Hollande n'est pas impossible, et des chiffres de plus de 20% aux législatives non plus.
Vous aussi avez détesté les cinq ans de Sarkozysme ! Dites vous qu'il n'aura été qu'un président médiocre, navrant et sans vision. Et comme tous les petits hommes face aux situations catastrophiques il a préparé le terrain pour encore plus de catastrophes.
Demain sera pire qu'hier.