La dissidence Française

par moua
mardi 31 mars 2015

Ceci est une petite digression sur la dissidence française. Cela m’a pris comme ça, un soir, alors qu’une fois n’est pas coutume, je bullais devant la télé. Devant le conformisme des intervenants, devant leurs certitudes exprimées en binaire et donc en totale adéquation avec l’air numérique de leur temps, une envie de rédiger une note sur la dissidence me vint. En première instance, il est intéressant de noter que le conformisme est auto entretenu et auto réalisateur. Le média de masse en est un instrument auto-régressif permettant son instauration mais là n’est pas le sujet. Par définition, ou plutôt étymologiquement, le mot dissidence vient du latin dis-sedere, « se séparer de » et donc, en clair, l’usage commun veut que « le dissident » soit celui qui diverge de la pensée commune, donc de la pensée communément admise, ou encore de la pensée du plus grand nombre…

Mais ce sujet peut être traité à différents niveaux d’intelligibilité. Nous pouvons par exemple considérer simplement le titre « la dissidence française » comme un groupe, et par conséquent, par essence, un oxymore. Mais au-delà, une dissidence dite française, institue d’ors et déjà une notion de nation, et donc, derechef, une notion idéologiquement orientée, à l’instar d’une dissidence roumaine ou afghane. Il est donc possible de dédier un article entier au biais instauré par la dénomination de « dissidence française » mais là n’est pas l’objectif encore que ce biais a une importance réelle et véritable ; importance sur laquelle, le lecteur qui aurait du temps, pourrait réfléchir…sans doute, cela ferait’il de lui, et immédiatement, un dissident ?

Dans le langage internet, la notion de dissidence regroupe un peu tout et n’importe quoi ; des courants de pensée politiquement en marge, aux théories délirantes…bref que chacun y trouve son compte…mais il y a cette notion de dissidence qui transparait dès lors tous sont absent des mass-médias. Il y a quelques éléments sur lesquelles je voudrais humblement attirer l’attention du lecteur et surtout, sa réflexion.

1/La dissidence est un outil d’ingénierie sociale.

Je laisse le soin au lecteur de se renseigner sur l’ingénierie sociale, ses tenants, ses aboutissants et les grandes lignes de son histoire. Pour lui mettre le pied à l’étrier, je l’invite à se renseigner sur la société Fabienne, l’institut Tavistock, les projets MK-Ultra et Monarch’, et biensûr en lisant quelques auteurs tel que Gustave le Bon, Edouard Bernays, Della Luna, Cioni etc…

Pour résumer, l’objectif de tout système est la perpétuation du système, son équilibre. Dans le cas de notre belle démocratie, il faut un système de domination (ex : l’argent sous différentes formes coercitives, paralysantes ou autres), des techniques d’adaptation (ex : syndicats), il faut une illusion de démocratie (ex : le vote) et biensur et avant tout, une conservation de l’ordre social, condition sinequanone de la perpétuation du système. Il faut donc canaliser un mécontentement potentiel et le laisser s’exprimer sur les réseaux sociaux par exemple, tout en gérant son importance pour ne pas qu’il empiète sur la vie réelle. Car celui ou celle qui a compris le mécanisme de l’ingénierie sociale, a compris que celle-ci repose sur la décérébration de la population, sur sa lobotomisation, sur la destruction de son esprit critique…bref, sur le mass-média. Par conséquent, celui qui pense, qui réfléchit, qui recherche la vérité qui lui correspond, va sur internet. En clair, la conscience politique et l’esprit critique quitte le réel et vient mourir dans le virtuel. Ainsi, si à titre individuel, l’enrichissement peut être énorme ; à titre collectif, le monde réel, source potentiel de changement systémique se vide de sa substantifique moelle. En clair, un anticonformisme réel se mut en conformisme virtuel…le réel s’appauvrit de sa conscience renforçant ainsi le système en place. Le dissident auto-proclamé devient malgré lui un allié objectif du système dont il se pense dissident par appauvrissement de la conscience du monde réelle. Mais pire encore, le système sait ou pourchasser, surveiller, noyauter et canaliser la conscience de ce pays…..et oui, ici, sur le net.

Pour conclure sur ce point qui nécessite de mon point de vue une réflexion approfondie, il est vitale de revenir aux fondamentaux et comme l’avait très bien exprimé Guy Debord, l’ordinateur à l’instar de la télévision permet de rassembler isolément.

2/La dissidence permet de tuer la dissidence.

Ce second item est anecdotique mais il semble à propos de toujours garder à l’esprit que la dissidence permet au système de tuer la dissidence. En effet, que l’on accorde peu de crédits aux versions officielles semble légitime si l’on considère l’information comme un outil de domination. Mais entre une altération de la vérité et une contre vérité, le pas est malheureusement continu et il augure de passer d’une réalité proche de la vérité à une idiotie. Prenons un exemple pour illustrer ce propos. Entre un ufologue agnostique et un reptilien, le niveau de gris est continu mais où est la frontière ? Il semble très important de savoir s’arrêter dans la conjecture, c’est une des difficultés majeures du dissident. Mais au-delà de cela, le système fonctionne classiquement en binaire. En effet, l’ingénierie sociale réclamant une absence d’esprit critique, réclame donc, par essence, une absence de mesure dans la réflexion et donc un classement binarisé en noir ou blanc. Exemple : dans une guerre, le cas classique impose un « gentil » et un « méchant » à l’instar des dessins animés décérébrant qui attaquent dès l’enfance les cerveaux malléables de nos enfants. En conséquence, et même si la grande majorité de la « dissidence autoproclamée » tentent une description en niveaux de gris, le média de masse se servira de la « dissidence » la plus sombre pour discréditer l’ensemble. En clair, le reptilien sera l’outil de discrédit de l’ufologue agnostique. Il est donc de la responsabilité des « dissidents auto-proclamés » de croiser les sources, de les vérifier, mais surtout de bien préciser dans quel référentiel ils travaillent comme par exemple, la raison, la foi, etc…il n’y a rien de pire que de confronter des points de vue en les exprimant dans des référentiels différents.

3/La dissidence n’est actuellement pas dissidente.

Il s’agit de ma vision personnelle et donc du paragraphe le plus idéologique. Pour débuter, il est logique de considérer que tout parti politique ne peut en aucune manière être considéré comme dissident pour la simple raison qu’il participera au jeu démocratique. Ceci a, de ce fait, une conséquence immédiate, c’est qu’il est totalement inutile et idiot de reprocher à n’importe quel mouvement politique des accointances supposées ou effectives avec le système dont il est une émanation. Je pense biensur à certains mouvements politiques tels que le M’pep, le PRCF, L’UPR etc…

Lorsque les internautes « avertis » pensent dissidence, ils pensent par domaine ou discipline (politique, économie, nourriture, égyptologie), mais également par rang. En effet, dans une société libérale tel que la notre ou la concurrence est reine et ou le classement est omniprésent, il est naturel, mais conformiste de vouloir classer. Ainsi, aujourd’hui, je pense que si l’on fait un sondage de quel personnage est le plus représentatif de la dissidence, le duo Soral-Dieudonné arrive en tête. Malheureusement, une telle domination dissidente, d’une part tend à occulter les autres lignes, mais cette ligne est‘elle vraiment de la dissidence. Concernant le premier point, il suffit d’évoquer quelques noms tel que Gouget, Joyeux, Drac, Werlet, Brague, Bricmont, Seba, Chouard et beaucoups d’autres et de constater que si 99% des internautes connaissent le duo Soral-Dieudo, il n’en est pas de même de la majorité des hommes et femmes précités…et par conséquent, le dégoût du conformisme médiatique conduit tout droit vers un conformisme dissident. La question qui demeure est de savoir si ce conformisme dissident est vraiment dissident. A cette question hautement idéologique, chacun sera susceptible d’y apporter son point de vue, mais s’agissant de ma note, c’est le mien que je vous expose içi.

Si il n’y avait qu’un seul mot pour caractériser notre société, quel serait-il ?

Ma réponse : Capitalisme.

Aussi simple que soit cette réponse, cela implique que tout apprenti dissident se doit de connaitre le système dans lequel il évolue. Or, force est de constater que beaucoup de dissidents autoproclamés ne connaissent pas le capitalisme ; ou du moins, le connaissent très superficiellement. Combien évoquent les rapports sociaux lorsqu’il parle capitalisme ? Très peu, pour ne pas dire aucun. Et pourtant, la clé est là !

Il est par conséquent illusoire de critiquer le système en place, de désirer son renversement, sans en comprendre les mécanismes sous-jacents, ses appuis idéologiques et/ou théologiques.

Il n’est pas ici question de débattre du capital et de son polymorphisme, je pense personnellement que le plus fin connaisseur du capital reste Marx, et il est assez amusant de constater que la grande majorité des gens qui parlent du capitalisme n’ont pas lu Marx, mais se permettent néanmoins de le citer.

Pour en revenir au duo Soral-Dieudonné, loin de moi l’idée de leur casser du sucre sur le dos et j’en reparlerai dans le point 4. Mais quelques exemples suffisent, je pense, à susciter la réflexion.

Quelques questions suffisent à susciter, je l’espère, la réflexion et à comprendre que quel que soit le domaine étudié et sa problématique, la cause des causes demeure toujours et encore le capital sous toutes ses formes (financières, politiques, théologiques etc…).

A titre personnel, je considère qu’il n’y a dissidence que si et seulement si, il y a remise en cause du capitalisme. Dans le cas contraire, il s’agit au mieux de curiosité intellectuelle plus ou moins digne d’intérêt, et au pire, d’un allié objectif du capital (ex : veganisme, féminisme, antiracisme, antifascisme etc…). Je suis parfaitement conscient que cela en fera sans doute hurler plus d’un mais je suis ouvert au dialogue et à l’échange.

4/Les bienfaits de la dissidence.

Malgré ces réserves sur la dissidence et sur ses fondements idéologiques, il est clair que cela vaut mieux que la lobotomisation sociétale actuelle. Malgré les dangers et les dérives, l’esprit critique s’affute, et la raison guide les pas de l’apprenti dissident. La binarisation ambiante évolue en sagesse, en humilité, en compréhension nuancée et en quête perpétuelle de l’inaccessible vérité. Des personnes comme Soral et Dieudo ne sont pas, en ce qui me concerne, fondamentalement dissident, mais ont le mérite de susciter interrogations, questionnements et permettent d’accéder via leur site à d’autres personnalités, courants de pensée. Seul écueil, percevoir ces personnages encensés comme détenteur de sagesse et donc comme finalité de la quête alors qu’ils ne doivent en être qu’une simple étape.

Bonne nuit…


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