La doyenne et l’impertinent
par Voris : compte fermé
vendredi 7 mars 2008
Elle ? Elle va avoir 98 ans le 6 mai, c’est la doyenne des candidates aux élections municipales. Lui ? Il tient davantage de Pierre Desproges que du politicien classique. J’ai choisi en toute subjectivité de vous faire le portrait de ces deux candidats très atypiques du Mouvement Démocrate. Elle, c’est Cécile Hamm. Lui c’est Philippe Meyer.
A la Garenne-Colombes, on dit que la colombe c’est elle ! Avec son regard bleu pétillant (hélas ! nous ne disposons que d’une photo en noir et blanc) et son parler direct, Cécile est devenue la mascotte de l’équipe de campagne. Cécile est placée en 34e position sur la liste du MoDem, "La Garenne de toutes de nos forces", menée par Christophe Conway. Mais elle n’ira pas tracter, même pas en tracteur qui pourtant est l’objet fétiche de François Bayrou, car elle a fait une chute l’année dernière et depuis elle sort peu de chez elle.
L’équipe de campagne a fait sienne la devise de Cécile "Un homme politique, c’est quelqu’un qui doit travailler pour le bien commun, pas pour son ambition personnelle". C’est aussi sur la foi de cette devise que Cécile a quitté un jour le camp socialiste, séduite par la démarche politique de François Bayrou : "Depuis que les femmes ont le droit de vote, j’ai toujours voté à gauche", nous a-t-elle raconté. "Mon mari était un socialiste convaincu, il a fait mon éducation politique... Mais, en 2007, vraiment, je ne pouvais pas voter pour Mme Royal : elle ne représentait pas mes idées". En lisant chaque jour la presse nationale, elle s’est rendue compte que pour elle le meilleur président ce serait François Bayrou : "Alors que les deux autres accumulaient des promesses qu’ils ne pourraient pas tenir, il avait un discours intelligent, réaliste et, en même temps, très humain", explique-t-elle. "Lui seul avait la hauteur de vue nécessaire pour être chef de l’Etat, pour incarner la France et son histoire. Enfin, c’est ce que je ressentais, moi qui ai passé mon enfance à 50 km de Verdun pendant la Grande Guerre, moi qui ai vécu la montée du fascisme, le Front populaire, la Seconde Guerre, le grand espoir de la Libération, sans oublier Mai-68... ».
Lire l’article de la journaliste Martine Bonnin sur le site du MoDem local.
Le Meyer d’entre nous !
Vous vous souvenez sans doute de cette expression "le meilleur d’entre nous" que Jacques Chirac employa à propos d’Alain Juppé ? Tant mieux car c’est sans rapport ici ! Je vais vous parler de Philippe Meyer, candidat impertinent et iconoclaste, un original admirateur de Pierre Desproches et dont l’humour l’en rapproche. Journaliste spirituel, il est aussi candidat à la mairie de Paris dans le 5e arrondissement.
"Nous vivons une époque moderne" puis "Le progrès fait rage", ces mots sont ceux de l’impertinent Philippe Meyer, journaliste sur France Inter. Son émission La Prochaine fois je vous la chanterai a été suspendue sur décision du Conseil supérieur de l’audiovisuel en raison de son entrée dans la campagne des municipales. L’émission reprendra à l’issue du scrutin. Enfin peut-être... parce que Philippe Meyer peut aussi être élu maire du 5e arrondissement.
Philippe Meyer a écrit plusieurs livres dont l’un porte un titre ironique qui ne laisse pas indifférent un poète amateur de calembours et de provocations : Du futur faisons table rase (Chroniques), aux éditions Gallimard.
Journaliste mais aussi chansonnier, Philippe Meyer est bien plus amusant que Jean Tibéri contre lequel il se présente. La preuve qu’il est drôle, c’est qu’il irrite Bertrand Delanoë chez lequel je n’ai pas perçu un grand sens de l’humour. Philippe Meyer affronte aussi la socialiste Lyne Cohen-Solal. Celle-ci a échoué trois fois dans ses tentatives d’arracher la mairie à Jean Tibéri, malgré les affaires de fraude qui ont entaché la réputation de ce dernier. Le candidat du MoDem est crédité par les sondages de 16 % d’intentions de vote (Ifop/Bi Consulting pour Parismatch.com). C’est largement suffisant pour se maintenir au deuxième tour et venir jouer les trouble-fête. Ou bien plutôt pour instiller un peu de fantaisie et d’humour au milieu de ce microcosme trop sérieux ? En cas de triangulaire UMP-PS-MoDem le 16 mars, Lyne Cohen-Solal arriverait en première position avec 43 % des suffrages contre 39 % à Jean Tiberi et 18 % pour Philippe Meyer.
Pourtant, en amoureux de Paris qu’il chante et qu’il défend dans ses livres, Philippe Meyer dit qu’il n’est "pas là pour s’amuser" mais "pour défendre un Paris libre comme celui de ses 15 ans et lutter contre un Paris-musée".
"Etonnant non ?"