La LCR n’est plus, vive le NPA !

par Mathieu Soliveres
samedi 14 février 2009

Petite "révolution" à gauche avec la création du Nouveau Parti Anti-Capitaliste (NPA), événement le plus claironné de l’hiver. Que n’a-t-on lu, que n’a-t-on vu, que n’a-t-on entendu sur le très médiatique et déjà mythique congrès fondateur du NPA, qui se tenait le week-end dernier en Seine-Saint- Denis ?

On nous assure, sans rougir, que la vierge, la vivace et la jeune organisation surgira avec fracas des cendres encore fumantes de la Ligue communiste révolutionnaire, section française de la IVe Internationale. La naissance du tant attendu Nouveau Parti Anti-Capitaliste (NPA) qui veut rassembler au delà des militants de la Ligue Communiste Révolutionnaire « tous les écologistes, les syndicalistes, et les contestataires » de gauche a pour ambition de peser dans le paysage politique français en frappant fort dès les européennes de juin prochain.

Sillonnant les plateaux de télévisions, Olivier Besancenot, leader charismatique de ce mouvement naissant nous assure que derrière les slogans se cache un « vrai programme révolutionnaire » chiffré. A siècle nouveau, mouvement et programmes rénovés ? On aimerait le croire.

Au chapitre « institutions », rien de vraiment nouveau, le NPA propose la suppression du Sénat et demande à ce que le peuple soit plus souvent consulté pour prendre des décisions relatives à la gestion de l’Etat, le jeune parti semble encore naviguer entre auto-gestion et le populisme.


Le NPA reprend des "marottes" de la LCR et appelle au grand soir de la finance
avec la création d’un service public de crédits placé sous le contrôle des usagers et des salariés, la levée du secret bancaire, la fin des paradis fiscaux, ou encore l’interdiction des parachutes dorés. Smic à 1 500 € net, sans penser à l’inflation, et interdiction des licenciements, propositions financées par « une ponction sur les 100 milliards d’euros de bénéfices annuels des entreprises du CAC 40 »... sans penser aux délocalisations des sièges sociaux à l’étranger.

Alors que je commençais me trouver des points communs avec le NPA, notamment concernant le volet « Famille » où les propositions progressistes sont intéressantes, je sursaute en apprenant que le parti d’Olivier Besancenot se dit favorable à « l’appropriation des grands moyens de productions par l’État ou les collectivités locales », ce qui n’est pas sans rappeler ce qui se fit dans les pays de l’Est.

A quelques semaines des européennes, le NPA déçoit en se prononçant simplement pour une harmonisation par le haut de chacune des conquêtes sociales de chaque État membre, ainsi que« pour une Europe moins technocratique et plus démocratique ».

Les nombreux militants de gauche qui espéraient trouver au NPA une véritable alternative au Parti Socialiste seront sans doute déçus, avec un programme quasi-inchangé, le Nouveau Parti Anticapitaliste risque d’accoucher d’une formation politique aussi étroite que l’ancienne LCR.

La LCR n’est plus et le NPA veut s’inscrire désormais dans une nouvelle logique de contestation, mais au fond, peut-on « sérieusement dépasser le trotskisme et se positionner dans le nouveau siècle quand on fonde, à l’arrivée, un petit parti communiste révolutionnaire ? Il est permis d’en douter... »

Mathieu SOLIVERES

www.mathieusoliveres.fr


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