La mouvance anarchique vous salue bien !
par C’est Nabum
mercredi 9 janvier 2013
Seuls ceux qui filent droit seront respectés.
NDDL et Compagnie ...
Monsieur Le Procureur de la République prend de très haut ceux qui osent s'opposer à la marche inéluctable du progrès qui détruit la planète. Il évoque pour décrire la horde hirsute et rebelle des manifestants au projet de Vinci et de notre cher Premier Ministre, le terme bien senti de « Mouvance Anarchique ». On se rappelle avec un brin d'indignation l'étiquette de crypto-anarchiste qui fut servi en un autre pouvoir pour d'autres personnes ne vivant pas comme les braves gens.
Nous constatons ainsi une dérive sémantique pour qualifier le refus de se conformer à la pensée inique et néanmoins unique des tenants d'un système délirant, déshumanisé, destructeur pour les humains et la planète. Il ne fait pas bon essayer d'émettre une voix discordante dans ce concert de désinformations, dans cette avalanche de publicités et d'injonctions à la consommation, dans cette fuite en avant vers l'abîme !
Oser prétendre qu'un autre monde s'impose c'est se voir retourner le mépris et le dénigrement, la force injuste et disproportionnée de la loi au service de l'état, le rouleau compresseur des médias serviles et les horions des moutons conditionnés. C'est ainsi, il ne doit plus y avoir de place pour d'autres conceptions du monde, le système capitaliste a triomphé, c'est là le dogme d'un cinquième république vendue pour toujours au système économique.
Les décroissants, les libertaires, les indignés, les militants tiers-mondialistes, les syndicalistes en lutte, les ouvriers en conflit, les « désobéisseurs civils » ne sont plus désormais que des bandits de grand chemin, des voyous, des casseurs, des preneurs d'otage, des délinquants en puissance, des vauriens, des inconscients, des gens incapables de saisir la complexité d'un monde en pleine transformation... Il n'y a plus de place pour le débat, la discorde, la controverse. Celui qui s'écarte du droit chemin de la gentille obéissance, de la consommation imposée, de la religion Travail - Famille - Dodo sera mis au banc des humains, chassé de l'autoroute du bon sens, réduit au silence, condamné aux coups de matraques et plus si affinité.
Il faut courber l'échine, se taire, fermer les yeux et accepter la farce des pouvoirs qui se succèdent sans rien pouvoir changer à la destruction progressive, programmée, planifiée des droits syndicaux, de la protection sociale, de la sécurité de l'emploi, de la protection des travailleurs. Tout est mis en œuvre pour faire de notre terre, un vaste espace marchand où les humains ne seront désormais que des pions jetables pour les maîtres de la finance, des très bientôt esclaves de nos temps si modernes.
On nous endort avec des mots préfabriqués vendus par des experts en communication des masses. Liberté d'entreprendre, régulation des marchés, libre concurrence, mérite, mobilité, esprit d'initiative et autres billevesées et coquecigrues d'un catéchisme qui se récite dans les écoles de commerce. On nous anesthésie avec un discours qui dissimule une réalité bien différente faite d'accords secrets, de coups bas portés aux salariés, de magouilles honteuses et d'entorses permanentes avec la régularité. C'est la loi de la jungle qui domine ce système où sont broyés presque tous les humains.
Mais, malheur à celui qui refuse cette mascarade, à celle qui crie son désespoir, à ceux qui manifestent leur colère, à tous ceux qui se dressent contre les patrons voyous, les délocalisations, les reculs des droits, honte à ceux qu'on pousse sur le bord du chemin, qu'on jette à la rue, qu'on expulse ou bien qu'on enferme. Les damnés de la terre sont désormais les plus nombreux mais ils sont si bien dressés qu'ils ignorent désormais la force du plus grand nombre.
Vous n'avez plus le droit de refuser la mascarade, vous ne pouvez plus penser autrement, vous ne devez plus lever le petit doigt. Et encore moins un poing rageur. La bien-pensance ne veut que des moutons serviles, des bons petits soldats de la mondialisation, des encore-citoyens qui oublient de voter, des plus vraiment égaux qui obéissent à toutes les injonctions de Bruxelles, de la loi, du FMI, des agences de notation. Et si par malheur vous n'aviez pas compris le message, vous voilà Anarchiste, bon pour les geôles d'un pouvoir de plus en plus autoritaire et liberticide. qui ose nous laisser croire qu'un gouvernement socialiste dirige ce pays de liberté !
Anarchiquement vôtre.