La pauvreté aux mille visages

par CHALOT
jeudi 10 novembre 2016

Si la pauvreté n’a pas mille visages, elle en a de nombreux, très différents.

Il y a tous ceux qui sont SDF, qui vivent ou survivent dans des squats de fortune, ils sont de toutes origines.

Un homme ou une femme peut très vite devenir SDF : il suffit qu’il perde son emploi et qu’il soit expulsé de son logement ou qu’il l’abandonne.

Nous rencontrons dans nos permanences des personnes qui ont préféré laisser leur domicile plutôt que d’attendre l’huissier.

Un ancien entrepreneur nous a contactés : il vit dans le seul bien qui lui reste : « grosse voiture »….Il n’a plus rien et aujourd’hui il a le RSA, ce n’est pas avec ce « revenu » qui est nettement sous le seuil de pauvreté qu’il trouvera un logis, même un studio… Les bailleurs ne sont pas prêts à lui faire confiance.

Nous le suivons et l’accompagnons. Nous avons bon espoir parce que nous n’en avons qu’un à suivre.

Une personne qui élève seule sa fille et ne dispose que d’un RSA vient de perdre son fils de 25 ans dans un accident de moto.

Le rapatriement du corps - il habitait à 150 km de là - et les obsèques pourtant modestes ont coûté plus de 6000 Euros dont 1500 à sa charge.

La compagnie des pompes funèbres lui met pression… Cette compagnie refuse l’échelonnement or si cette femme est poursuivie elle perdra le bénéfice du plan de surendettement qu’elle a respecté jusque-là.

De plus en plus de retraités, même propriétaires n’arrivent plus à joindre les deux bouts, il ne leur reste presque rien… et je ne parle pas des locataires.

Les bénévoles se battent mais parfois ils désespèrent.

Les professionnels font aussi de leur mieux mais c’est la hiérarchie et les contraintes budgétaires qui ne suivent pas.

Des familles qui ont de grosses dettes de loyers ne répondent plus aux courriers...

Certaines ne se déplacent même pas lorsque la commission départementale de prévention des expulsions les convoque…. S’ils répondaient une solution pourrait être trouvée permettant d’échapper à l’expulsion.

La seule solution consisterait à ce qu’un travailleur social se présente au domicile de la famille pour tenter de la convaincre.

Mais cela n’est pas prévu dans le cahier de charges…..

Voici différents types de familles, il y en a d’autres.

Une responsable associative digne de confiance m’a expliqué que des SDF placés dans des hôtels en Seine et Marne devaient laisser leur place à des réfugiés.

Quelle erreur ? Quelle monstruosité ?

Une telle politique risque d’opposer des populations de pauvres entre eux !

Comment agir ?

Comment combattre la pauvreté ?

Toutes ces questions et d’autres sont au cœur du colloque du 18 novembre à Vaux-le-Pénil.

Jean-François Chalot


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