La police tente de forcer le blocage des lycéens de Voltaire

par Dedalus
vendredi 11 avril 2008

Résultat : les policiers repartent en emportant les poubelles, l’établissement est fermé administrativement et les lycéens poursuivent plus que jamais le mouvement, aux côtés des enseignants et des parents d’élèves, plus mobilisés que jamais.






Ce matin, 7 h 15 au lycée Voltaire, Paris 11 : les lycéens préparent activement le blocage de l’établissement, prenant le relais de trois semaines de blocage par les professeurs. La police arrive et, alors que d’ordinaire les forces de l’ordre assurent une présence discrète, de manière à pouvoir éventuellement intervenir en cas de dérapages (qui ne se sont jamais produits), elles ont cette fois très visiblement décidé de jouer la carte de la tension et interviennent de manière plutôt musclée - et il semble que ce fut également le cas dans nombre d’établissements scolaires en mouvement dans l’Est parisien.

Cela commence par un relevé systématique des identités des lycéens, contrôle assorti de la menace pour chacun d’une plainte pour "vol de poubelles". C’est que les lycéens utilisent les poubelles présentes sur l’avenue de la République, qui longe la cité scolaire, pour marquer la réalité du blocage. Manu militari, les policiers écartent les poubelles, non sans manier l’insulte. En réaction, les "petits cons" s’assoient sagement devant l’entrée de l’établissement. La manœuvre semble déplaire à la commissaire qui donne l’ordre à ses hommes de déloger ces jeunes insolents, attrapant tel ou tel jeune par les pieds et le tirant sans ménagement sur le sol.

Très vite, et devant les protestations véhémentes des nombreux professeurs présents sur place, et bientôt de quelques parents appelés à la rescousse, les policiers renoncent et optent pour une nouvelle stratégie. Mais de toute évidence, l’objectif reste le même : créer la tension et obtenir le débordement violent. Postés en rang serré devant les lycéens, tel jeune qui s’attarde en dehors du périmètre défini par la commissaire, par exemple parce qu’il arrive sac sur le dos pour se rendre en cours, est aussitôt bousculé par trois ou quatre uniformes et ramené sans ménagement au sein du troupeau, provoquant aussitôt et inévitablement la réaction de lycéens, professeurs et parents de plus en plus énervés par ces provocations.

Face à l’escalade de la tension et à la menace d’un dérapage, le proviseur du lycée obtient du rectorat, en échange de la fermeture administrative du lycée, le départ de forces de police pour le coup créatrices de désordres. Les policiers remontent dans leur camion et quittent les lieux, non sans emporter avec eux les poubelles du quartier sous les huées de lycéens moqueurs et triomphants.

Au-delà du comportement des autorités qui, après des semaines de mépris pour des revendications qui s’expriment légitimement, jouant la carte de l’enlisement d’un mouvement qui au contraire ne fait que prendre de l’ampleur, jouent à présent celle de la répression et du dérapage dans la violence, il faut noter le sens aigu des responsabilités dont ont fait preuve les jeunes lycéens en ne répondant pas aux provocations des policiers. Parent, j’ai été très fier de leur comportement collectif irréprochable.

Bien entendu, de tels événements ne pouvaient que renforcer la colère et la détermination de tous ceux qui y ont assisté, comme de ceux qui arrivant ensuite ont pu mesurer l’ampleur de notre émotion devant ces pratiques inadmissibles. Nous appelons, en réponse, tous les parents, élèves et enseignants, à se mobiliser encore davantage pour une école publique de qualité, et notamment demain à partir de 17 heures, devant le lycée, pour une opération "Colère Noire" - lire aussi le tract...


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