La première (grande) erreur de François Hollande ?

par Brath-z
mardi 14 février 2012

Quand François Hollande détruit une stratégie médiatique savament menée en une interview.

On nous le claironne depuis une vingtaine de jours : le candidat du Parti Socialiste (PS) François Hollande aurait donné soit-disant une impulsion nettement de gauche à son début de campagne ; son fameux discours prononcé au Bourget le 22 janvier dernier en témoignerait. Une opération de communication rondement menée, avec mise en exergue de trois phrases reprises partout, trois courtes phrases mais particulièrement incisives, témoignant, aux yeux de tous les commentateurs d'un engagement nettement à gauche :

"Dans cette bataille qui s’engage, je vais vous dire qui est mon adversaire, mon véritable adversaire. Il n’a pas de nom, pas de visage, pas de parti, il ne présentera jamais sa candidature, il ne sera donc pas élu, et pourtant il gouverne. Cet adversaire, c’est le monde de la finance."
François Hollande, discours du Bourget, 22 janvier 2012

Ces trois petites phrases avaient d'ailleurs suscité, outre moult commentaires qui en faisaient le "marqueur" de l'orientation de la campagne socialiste, de violentes réactions de la part des milieux financiers, notamment de la City de Londres au travers de Marketwatch.com, qui avait publié d'ailleurs un communiqué accusatoire.



Face à cette agression caractérisée, le candidat socialiste se devait de réagir ! Ce qu'il a fait hier lundi 13 février en accordant une interview au Guardian. Accrochez-vous, la réplique est digne d'un Jaurès !


"The left was in government for 15 years in which we liberalised the economy and opened up the markets to finance and privatisations. There is no big fear."
("La gauche a été au gouvernement pendant 15 ans durant lesquels nous avons libéralisé l'économie et ouvert les marchés à la finance et aux privatisations. Il n'y a pas de grande peur à avoir.")
François Hollande, entrevue au Guardian, 13 février 2012


Moins d'un mois ! La grande "entrée en matière" du candidat socialiste, l'acte majeur de son début de campagne, qui témoignait aux yeux de tous les commentateurs de son engagement sans fard à gauche toute, marqueur idéologique de son programme, le fameux "discours du Bourget", n'aura pas tenu un mois avant d'être renié par François Hollande.
Et tout ça parce qu'il avait suscité quelque émoi à la City de Londres.
C'est beau, très beau.

Cet article est une reprise d'une note de mon blog.


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