La publication des parrainages

par beo111
vendredi 10 mars 2017

Je me suis rendu le 3 mars 2017 à la mairie de Guyancourt pour honorer le rendez-vous que j'avais obtenu au cabinet de Madame le Maire, Christine Le Tarnec. L'objet de ce rendez-vous était d'obtenir son parrainage pour la candidature de Charlotte Marchandise aux présidentielles de cette année.

Je fus comme prévu reçu par Madame Ballet, la directrice de cabinet, et Monsieur Perrot lui aussi du cabinet était présent. L'entretien n'a pas été très long, Madame le Maire ayant déjà envoyé son parrainage pour un autre candidat. Ce qui nous amène à plusieurs remarques, sur la forme et sur le fond.

Sur la forme d'abord, on ne comprend pas pourquoi Madame le Maire, sachant que de toute façon elle ne soutiendrait pas Charlotte Marchandise-Franquet, a demandé à sa directrice de cabinet de me recevoir, alors que du coup c'était une perte de temps, et pour elle et pour moi. Elle n'avait qu'à me répondre par courriel que c'était non et on en parlait plus.

Le fond, par contre, est plus intéressant. Il concerne la publication des parrainages.

Nous militants, qui soutenons des candidats hors parti, avons tendance à hurler avec les loups lorsqu'il s'agit de pester contre cette publication des parrainages par le Conseil Constitutionnel, alors qu'à titre personnel, et au vu de ma mésaventure, je trouve que c'est plutôt une bonne chose.

En effet, s'ils ne sont pas publiés, comment peut-on savoir que l'élu va honorer sa promesse de parrainage ? En fait on en sait rien, l'élu peut faire blablabla oui je vais parrainer le candidat que vous soutenez et puis en fait il ne le parraine pas, voire pire il en parraine un autre et on a aucun moyen de savoir ce qu'il en est vraiment.

D'autant plus que l'argumentation de ceux qui hurlent au scandale de ce changement récent de dispositif est tout de même assez légère : il faudrait que les parrainages restassent anonymes, pour que ces derniers puissent s'exprimer hors de toute menace des élus des échelons supérieurs. On parle de chantage à la subvention, en particulier.

Si cela est vrai, visiblement ça ne concerne pas Madame Le Tarnec qui a donné son soutien à un aparachick de bord opposé à la direction de la communauté de commune, du département, et de la région. Toute règle a ses exceptions me direz-vous, mais là la situation est assez cocasse, lorsque l'on sait que Guyancourt a environs 50% de logements dit sociaux, donc à priori - il faudrait certes contrôler ce qu'il en est vraiment - la commune est plutôt demandeuse d'aides financières.

Et puis surtout, franchement, que vaut le parrainage d'un élu qui ne peut l'affirmer publiquement ?

Enfin, les candidatures hors parti traditionnel sont-elles vraiment la cible des gros partis de gouvernement ? En 2017, au vu de la campagne où les gros partis de gouvernement auront du mal à trouver des voix hors de leur socle électoral, leur seule solution pour affaiblir les gros candidats dont l'électorat est friable n'est elle pas de favoriser des candidatures alternatives ?

Cela dit, si je comprends cette publicité des parrainages, cela ne veut pas dire que j'accepte en bloc les récentes nouveautés de cette collecte, par exemple pourquoi maintenant les parrainages doivent-ils être envoyés par les élus directement au Conseil constitutionnel, alors que par le passé les candidats qui pouvaient les présenter au dit Conseil ?

Moi je dis ça je dis rien, mais que se passera-t-il si au soir du 17 mars un candidat a 490 parrainages, et qu'une vingtaine d'élus soutiennent mordicus qu'ils ont pourtant envoyé au CC un parrainage le concernant qui n'a pas été publié ? Les français ne font pas confiance à leur classe politique, soit, mais quelle confiance accorder à un Conseil Constitutionnel lui même composé de politiciens professionnels en pantouflage, bref le sommet de cette même classe politique ?

Le problème de fond que l'on pourra nous opposer, c'est que la multiplicité des candidats pourrait rendre l'élection impossible. Mais ouvrez les yeux braves gens, la solution à ce problème a été trouvée par des chercheurs français qui ont mis au point la méthode du jugement majoritaire. Si vous voulez en savoir plus, laprimaire.org.

Bertrand Hugon,
du comité de soutien de Saint-Quentin en Yvelines à Charlotte Marchandise


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