La réaction s’arme contre le mariage pour tous !

par CHALOT
jeudi 25 octobre 2012

Les premières manifestations locales ont eu lieu contre le mariage pour tous. La droite cléricale la plus réactionnaire qui soit fourbit les armes... Pendant ce temps là, la droite institutionnelle participe à ce combat d'arrière garde en utilisant son positionnement.

Jeudi 18 octobre 2012, les administrateurs de la Caisse nationale des allocations familiales (Cnaf) « ont émis un avis défavorable sur le projet de loi visant à ouvrir le mariage aux couples de personnes de même sexe ».

Les résultats du vote sont édifiants et étonnants

11 personnes ont voté contre ( 3CGT, 2 CFTC, 5 UNAF et une personne qualif iée. Le vote de la CGT est étonnant, j'espère qu'il est motivé pour une question de procédure ! Mais même avec cette argumentation, le choix de cette centrale est « ahurissant »même si dans un communiqué : « La CGT tient à préciser que son vote ne signifie aucunement un quelconque rejet du mariage homosexuel. »
L'UNAF (Union Nationale des Associations Familiales) a pris position contre avant même que se réunisse son CA convoquée pour le lendemain. Il s'agit là d'une conception particulière de la démocratie. L'UNAF qui est censée représenter toutes les familles prend là un positionnement partisan qui le classe dans le camp de la réaction.
Ce choix risque de poser des problèmes au sein d'associations pluralistes comme la CSF qui risque de ne pas comprendre le positionnement du président de l'UNAF issu de ses rangs ou de Familles Rurales, première association familiale en nombre d'adhérents
 

8 voix ont voté pour (3 F0 3 CFDT, 2 personnes qualifiées)


2 prises d’acte (2 CGC)


12 « n’ont pas pris part au vote » (6 Medef, 2 Upa, 3 Cgpme, 1 Profession libérale).


Pour le CNAFAL (Conseil National des Associations Familiales Laïques), cela appelle plusieurs remarques :


"1) La CNAF, établissement public national, n’a pas qualité pour dire le droit. Elle est chargée d’appliquer la loi dans le champ du versement des prestations sociales, et de la politique familiale. Et, elle le fait plutôt bien et avec la plus grande neutralité. Alors pourquoi et sous quelle pression, avoir pris position ?
2) Le CNAFAL s’interroge sur la prise de position de l’UNAF effectuée ce même jour, le 18 octobre, alors que son président avait convoqué un CA extraordinaire le 19 octobre pour qu’une orientation soit débattue. Curieuse démocratie que de se prononcer contre, la veille d’un CA dont le seul ordre du jour était l’étude du projet de loi de mariage pour tous !
3) Les 5 voix de la la délégation UNAF qui s’est prononcée sans l’avis du CA ont permis un vote défavorable du CA de la CNAF. De qui se moque-t-on dans cette affaire ? La sagesse aurait voulu que l’UNAF ne prenne pas part au vote ; ce qui n’a pas été le cas. Le porte-parole du CNAFAL a d’ailleurs protesté le lendemain au CA de l’UNAF du 19 octobre, en vain !
4) Cela pose également et par ricochet, la question de la représentativité de l’UNAF. A qui fera-t-on croire que l’ensemble des familles adhérentes de l’UNAF sont contre le mariage pour tous ?
Rappelons que l’UNAF a la mission de représenter l’ensemble des familles et de formuler des avis en conséquence. Le CNAFAL est obligé de constater régulièrement, depuis 4 ans, le développement de pratiques anti‑démocratiques et d’une dérive inquiétante. C’est la raison pour laquelle le CNAFAL réclame une réforme profonde de l’UNAF, de son fonctionnement, et de ses missions."


Sur le mariage pour tous, les avis sont divers y compris au sein des associations familiales ou de solidarité. C'est une question de société et il n'y a pas au niveau du débat des réactionnaires d'un côté et des progressistes de l'autre mais des niveaux de conscience différents. Comme l'expliquait un responsable de Familles Rurales : les jeunes et généralement les moins de 40 ans sont pour le mariage pour tous alors que les plus vieux sont contre.
Ce débat qui est l'un des débats actuels doit se poursuivre dans le pays.
Mais en tout état de cause, la droite cléricale ne veut pas le débat, elle cherche le combat sur les bases les plus réactionnaires qui soient où pointe chez certains une homophobie réelle ou latente.

Jean-François Chalot

 


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