La République des casseroles

par olivier cabanel
lundi 12 septembre 2016

À quelques petits mois des présidentielles, les esprits s’échauffent, et alors que dans le camp de la droite, on tente en vain d’élever le débat, à gauche, un certain désarroi se met en place...chez les verts, il y aura 4 candidats, et au FN, une seule, à moins que le menhir ne mette sa menace à exécution...

Mais il ne faut pas occulter la volonté de certains de souhaiter un Break présidentiel.

Il ne s’agit pas ici d’évoquer un moyen de transport qu’utiliserait un éventuel président, mais plutôt du concept rencontré de plus en plus souvent sur les réseaux, consistant à faire un break sur la présidentielle...de ne plus vouloir de président en quelque sorte...

L’écœurement citoyen qui a gagné nombre de français, considérant la classe politique comme devenue plus un problème qu’une solution, à en effet donné naissance à un concept radical : « nous ne voulons plus de président »...

Dans la logique d’une tendance de plus en plus évoquée, consistant à ne plus se rendre dans les bureaux de vote, ou de réclamer que le vote blanc soit juridiquement pris en compte, ils sont en effet de plus en plus nombreux à ne plus souhaiter avoir un président de la république.

Utopie ?

C’est à voir...

Il existe pourtant aujourd’hui quelques pays qui, de gré ou de force, existent démocratiquement, sans avoir à leur tête un gouvernement...ou un président...

L’Espagne, par exemple, n’a pas de gouvernement depuis un certain temps, et ça ne semble pas être un réel handicap...

En effet, cela fait plus de 8 mois que nos voisins ibériques sont privés de gouvernement et le 20 septembre prochain, ce pays atteindra ses 9 mois de non gouvernance. lien

La croissance espagnole est quasi de 3%...son chômage a chuté depuis 2010 et va vers les 20%...les exportations ont atteint un record historique absolu, consommation et investissement sont en plein boom...

Nos voisins belges ont connu il y a peu une longue période de 541 jours sans gouvernement, et le pays ne s’en est pas pour autant plus mal porté...lien

De plus, en 2014, rebelote, le pays s’est retrouvé plongé dans la même crise, sans que pour cela la vie de nos voisins outre-quiévrain en souffre réellement. lien

L’Italie pourrait bien bientôt connaitre pareille crise, depuis que le mouvement 5 étoiles accumule des succès, prenant récemment les villes de Rome et de Turin, fragilisant considérablement le gouvernement de Matteo Renzi, lequel pourrait bien être renversé : il a prévu pour octobre un référendum qui pourrait bien lui être fatal. lien

Avec l’effondrement des partis traditionnels et l’émergence des partis extrémistes, cette situation va se reproduire de plus en plus souvent, et pourquoi pas bientôt en France ?

En effet, ces breaks présidentiels sont finalement une bonne affaire : pas d’interférence politique, pas de débats sans fin, une stabilité de la fiscalité propice aux affaires...

En fin de compte, avec une économie libre de fonctionner et de prospérer avec un gouvernement de techniciens, ou un gouvernement de transition, quand la politique est absente, l’économie prospère.

En France, le premier parti du pays s’appelle « les abstentionnistes », qui loin de l’image de « mauvais citoyens » que les partis au pouvoir tentent de leur accrocher, sont en réalité des femmes et des hommes qui ne croient plus à la politique...lien

Lors des dernières régionales, l’abstention représentait en France plus de 50% dans certaines régions. lien

Quelle légitimité aurait un élu si plus de la moitié des électeurs, contestant ce système, décident de ne plus se rendre dans les urnes ?

Rien d’étonnant dès lors que certains appellent à faire un « break présidentiel ».

Il est vrai que choisir entre la peste et le choléra n’a jamais été une situation enviable...

Sarközi a entamé la course des primaires avec un certain nombre de casseroles...

Comme je l’ai évoqué, il y a déjà un certain temps, c’est bien la France, par le biais d’un agent secret, et sur ordre de l’Élysée, qui aurait mis fin aux jours de Kadhafi, car ce dernier menaçait de révéler au grand jour le fait qu’il avait financé la campagne de l’ex-chef de l’état. lien

...Juppé à déjà connu la mise en examen... Hollande a passé la totalité de son mandat à renier la plupart de ses engagements...et MLP, tout en soufflant discrètement sur les braises d’un racisme ambiant, se trouve mal embarquée avec une nièce qui lui fait de l’ombre, et un père qui menace de se porter candidat. lien

Au-delà du portrait anti-européen que la cheftaine du FN veut se donner, il faut quand même savoir deux ou trois choses...

Le 16 avril 2014 la député européenne elle n’a pas voté contre la directive sur les travailleurs détachés...

Le 28 mais 2015 elle n’a pas voté contre le TAFTA...et cerise sur le gâteau, le 14 avril 2016 elle a voté pour la directive européenne qui protège les banques d’affaire, et fragilise les lanceurs d’alerte.

Bien sur, de nombreux français, portés par l’idée qu’ils ont essayé en vain la droite, puis la gauche, sont tentés par l’expérience frontiste, et son message séduisant, mais ce vote ne serait-il pas celui du désespoir, dont nos voisins teutons savent à quoi il les a mené dans les années 40, et s’ils regardent de près la réalité lorsque des élus FN accèdent au pouvoir, ils devraient réaliser qu’il y a une distance entre le discours et les actes.

Quant aux verts, on ne peut qu’espérer que Michelle Rivasi soit finalement désignée pour représenter ce parti qui a beaucoup à se faire pardonner...en tout cas, Michelle Rivasi n’a jamais eu à rougir de ses actions, elle n’a jamais failli sur le dossier nucléaire, et sur tous les problèmes écologiques...du Lyon-Turin à NDDL, en passant par les boues rouges de Gardanne, on ne peut en dire autant de Cécile Duflot qui, au sujet du Lyon-Turin, projet pharaonique de 30 milliards, affirmait qu’elle « était motivée par le contexte économique, et non par des objections de principe  » ? lien

C’est pourtant elle qui est la favorite des sondages dans les rangs des écolos...

Un sondage récent affirme que 8 français sur 10 ne veulent pas d’une candidature hollandaise, et 7 sur 10 en pensent de même pour la candidature de Sarközi. lien

Il faut découvrir les enregistrements clandestins de Buisson pour découvrir l’étendue du mépris que l’ex président porte au peuple, et on sait ce que Hollande pense des « sans dents ». lien

Et puis il est vrai que depuis plusieurs dizaines d’années, la politique nous propose les mêmes candidats...qu’ils aient failli, ou pas.

De Gaulle dénonçait le « régime des partis »...vidéo...avait-il une vision lucide ?

Certains préconisent le tirage au sort pour désigner celui qui mettrait en œuvre les volontés du peuple...

C’est ce que l’on peut découvrir dans le blog d’Étienne Chouard, qui citant Jacques Testard, compare l’élection traditionnelle et l’élection par tirage au sort, la première étant définie comme inégalitaire et corruptrice, et la seconde exactement son contraire. lien

D’autres contestent les 500 signatures de maires nécessaires à pouvoir être candidat, proposant qu’ils soient remplacés par 200 000 signatures de citoyens... est-ce une bonne idée ?

Cette république a beaucoup à se faire pardonner, tout comme celles qui l’ont précédé : quid de ces anciens ministres, et autres présidents qui profitent d’avantages à vie ?

Les français n’ont-ils pas envie de tourner la page pour choisir une 6ème République ?

Les guignols avaient humoristiquement fait le bilan de ce que l’ex président recevait chaque mois dans une courte vidéo jubilatoire : « l’assistanat vu par Nicolas Sarközi ».

En effet, pendant que la pauvreté touche plus de 14% de la population, nos élus, députés, sénateurs, ont un train de vie démesuré... et bien sur au frais du contribuable.

Est-ce compatible avec ce que vivent la majorité des citoyens...

Dans d’autres pays, tout se passe autrement... le nombre de député est plus raisonnable, leurs salaires plus décents, leurs frais remboursés sur justificatifs... mais pas en France.

 Quid de cette assemblée nationale désertée, ou peuplée de femmes et d’hommes qui somnolent ?

Quid des milliers de conseillers, pour la plupart énarques, qui pantouflent dans les ministères ?

Quid de ces 15 000 hauts fonctionnaires qui, avec 30 000 euros mensuels, vivent au crochet des français ? lien

N’est-il pas inconcevable que des candidats à l’élection souillés par des affaires juridiques puissent encore prétendre à diriger le pays ?

Alors pourquoi pas un break présidentiel ?

Comme dit mon vieil ami africain : « la corruption est dans l’homme comme l’eau est dans la mer  ».

Le dessin illustrant l’article est de Bidu,

Merci aux internautes pour leur aide précieuse.

Olivier Cabanel

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