La spectaculaire dégringolade de Hollande

par Grégoire Duhamel
mercredi 23 novembre 2011

Ce phénomène est-il conjoncturel ou durable ?

Les récents sondages sont formels : en un mois seulement, l'écart des intentions de vote au premier tour ont chutés de 15 points entre François Hollande et Nicolas Sarkozy (39 % contre 24 % à la mi-octobre) (30 % contre 29 % aujourd'hui). A cette glissade de "Babar", Benoît Hamon a une explication : "après la primaire, il était logique qu’il y ait des ajustements ». Le directeur de campagne de François Hollande, pierre Moscovici, approuve : « Il y a un réajustement qui était logique ». 

 

En réalité, la signature de l’accord entre le PS et les verts, tout comme une absence de réactivité lors du G 20 de Cannes, ont produit des effets ravageurs sur l'opinion en cela que ces deux évènements appuient là où ça fait mal. 

Parce que ce qui va coller à la peau du candidat Hollande dans les six prochains mois sera le péché, réel ou inventé, de "mollesse" ou d'indécision. On sent bien que l'UMP s'engouffre avec gourmandise dans ce travers, évoqué en premier par... Martine Aubry et Ségolène Royal durant les primaires !

 

Pour ce qui concerne le contrat électoral sur le nucléaire, il s’agissait incontestablement d’un accord d’appareils, le candidat Hollande n'y étant manifestement pas ou peu associé, d'où les cafouillages sur le Mox et l'EPR (l'accord initial contredisait ce qu'avait dit François Hollande sur le sujet). Ceci ne fait que conforter le doute qui s'installe chez certains quant à la solidité du candidat François : imagine-t-on un Mitterrand écarté d'une négociation (par ailleurs peu glorieuse) aussi cruciale ? 

Sur le chapitre du G-20, disons que l'angoisse générale liée à une récession internationale pénalise mécaniquement le candidat qui n'est pas au pouvoir, et avantage celui qui est au cœur de l'action.

Le politologue Stéphane Rozes prescrit la médication suivante : « François Hollande doit retrouver le lien exclusif avec les Français, sans que l’appareil fasse écran. Il doit construire son propre récit, comme Nicolas Sarkozy l’a fait avec ce costume de sauveur qu’il a revêtu. »

Saura-t-il, tel le karatéka, utiliser l'attaque de l'adversaire pour y puiser sa propre réplique ? Nous le verrons, car rien ne dit aujourd'hui que ce mauvais début du candidat de gauche augure d'une adhésion massive à son rival.


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