La tentation italienne de Nicolas Sarkozy !

par Pelletier Jean
lundi 5 février 2007

Une bien étrange préface passée sous silence.

La presse s’est fait l’écho de la publication du livre de Nicolas Sarkozy «  Témoignages », lequel a bénéficié d’un marketing efficace et innovant. Il est possible de le commander sur Internet et de recevoir ainsi un exemplaire dédicacé par l’auteur lui-même.

Le livre marche bien, il connaît même des éditions en langues étrangères, signes indiscutables du succès.

D’ailleurs celui-ci en lui rapportant légitimement des droits d’auteurs accroîtra naturellement sa contribution au budget de l’Etat via l’ISF (Impôt sur le fortune).

L’édition italienne de ce livre a retenu l’attention d’un blogueur averti : Mehdi Ouraoui, qui nous rapporte sur son site :

http://desmotsetdebats.blogs.liberation.fr/discours/2007/02/le_prfacier_fas.html

une information tout à fait étonnante :

Le candidat Nicolas Sarkozy à l’élection présidentielle a confié la préface de son livre à un personnage bien sulfureux Gianfranco Fini.

J’imagine que Nicolas Sarkozy n’a pas fait ce choix à la légère, le spectre de la vie politique italienne lui offrait un large choix de préfaciers honorables à droite, j’aurais pu moi-même lui en conseiller plusieurs.

Celui-ci a commencé sa carrière politique en Italie en adhérant au Front de la jeunesse, formation d’extrême droite dont il deviendra en 1977 le président.

Poursuivant sa fulgurante carrière dans les franges extrême droitières de l’Italie des années 80, il succède au non moins sulfureux Giorgio Almirante comme secrétaire national du MSI (Movimento Sociale Italiano), parti issu directement d’une nostalgie affichée au fascisme et regroupant les héritiers de Mussolini.

C’est en 1995 qu’il tentera de redonner des couleurs à ce parti d’extrême droite en le rebaptisant « Alliance Nationale. ».

Certes il fera une vraie carrière politique aux côté de Silvio Berlusconi en occupant différents portefeuilles ministérielles qui lui conféreront une notabilité installée.

Mais pour autant, en opérant ce choix, Nicolas Sarkozy envoie un signal fort sur son positionnement politique et qui n’est pas neutre. Certes, il envoie aux électeurs du Front national un message d’encouragemment, mais je ne pense pas que les électeurs de François Bayrou apprécieront un tel compagnonnage et ils lui créeront quelques difficultés dans les calculs de reports de voix au deuxième tour qu’il sera bien obligé de faire.

Nicolas Sarkozy a bien le droit de s’afficher littérairement en compagnie de qui il veut. Mais tout de même, de ce fait, ses citations intempestives sur Blum et Jaurès paraissent bien déplacées, ainsi que ses rodomontades contre l’appellation « Sarko facho » et son irritation à l’égard de Renaud et de sa chanson.

Je veux bien croire qu’il soit souple, mais, là, le grand écart est total. Gare à la rupture musculaire !


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