Lavrilleux révèle le caractère mafieux de l’UMP

par Laurent Herblay
samedi 30 août 2014

« Si on m’exclut de l’UMP, (…) je parlerai  » : c’est ainsi que Jérôme Lavrilleux, qui a été directeur adjoint de la campagne présidentielle de 2012, a réagi à la menace de sanction de la part de la commission des recours du parti. Une déclaration aussi effarante que révélatrice.

Chantage public
 
Il affirme : « pour le moment je me tais. Mais si on m'exclut de ce parti auquel j'appartiens depuis vingt-cinq ans, alors je reprendrai ma liberté de parole et je parlerai. (...) Ça se réglera devant les tribunaux. J'ai déjà pris plusieurs avocats. (…) Je suis en vacances. Je ne vois pas pourquoi je les annulerais pour répondre à une convocation qui m'a été envoyée au tout dernier moment. Et puis avant d'être entendu, j'aimerais bien qu'on me fasse parvenir le dossier fondant les motifs de mon exclusion. Curieusement, on ne me l'envoie pas. Tout simplement parce qu'il n'existe pas (…) la sagesse serait qu’on oublie toute cette procédure ». Il rappelle qu’il « n'a pas été poursuivi par la justice, n'a pas été mis en examen et encore moins été condamné... contrairement à d'autres qui ont toujours leur carte à l'UMP ».
 
Bien sûr, on peut comprendre qu’il ne souhaite pas porter le chapeau dans cette affaire, ce qui n’est pas totalement injuste. En effet, il serait foncièrement anormal qu’il soit sanctionné et pas Nicolas Sarkozy, qui est au moins indirectement responsable des énormes abus qui ont abouti à ce que sa campagne coûte 11 à 17 millions d’euros de plus que le seuil maximal de 22,5 millions, grâce au maquillage des comptes du parti majoritaire. Mais en même temps, cette déclaration pose doublement problème. D’abord, ce faisant, Jérôme Lavrilleux confirme qu’il y a des dossiers très embarrassants à l’UMP, et donc que les dirigeants de ce parti se sont sans doute mal comportés ces dernières années. Et cela montre qu’il a couvert des comportements répréhensibles, ce qui en dit long sur l’éthique des patrons de ce parti.
 
Une ombre pour Don Sarkozy

Cet épisode en dit long sur l’UMP, qui offre un spectacle détestable aux citoyens. Voici des barons mafieux pris la main dans le pot de confiture, qui continuent à se disputer et se menacer publiquement d’une manière digne d’une série télévisée plutôt que des serviteurs de l’Etat digne de diriger, servir et représenter le pays. Comment imaginer une seconde faire confiance à un parti qui offre un tel spectacle depuis deux ans et demi entre élections truquées, comptes truqués, menaces publiques de procès. L’UMP n’a que faire de la France. Ce parti offre le spectacle dégénéré d’un parti sans foi ni loi dont les dirigeants n’ont plus aucun respect pour la loi, l’éthique ou la démocratie, prêts à tout pour le pouvoir et leurs réussites personnelles. Il n’y a rien de bon à attendre de ce parti, dont le bilan de 2002 à 2012 parle déjà de lui même.

 Bien sûr, le bilan désastreux de François Hollande et les résultats des élections européennes font penser à l’UMP que son tour devrait revenir en 2017. Mais ils devraient se méfier : le spectacle qu’ils donnent depuis 2012 est tellement choquant et révoltant que le balancier pourrait bien ne pas revenir…

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