Le 12 et le 19 juin, #ToutsaufMacron

par Laurent Herblay
lundi 13 juin 2022

 

Finalement, le choix qui se présente à nous pour les législatives est simple : donner, ou non, une majorité à la main de Macron. Voulons-nous, ou non, cinq années de plus où l’hôte de l’Elysée pourra faire ce qu’il veut, avec une armée de députés aux ordres, les rares rebelles ayant été exclus ou réduits au silence ? Pour moi, la réponse est évidente : tout doit être fait pour tenter de mettre en minorité Macron.

 

L’horreur au carré

C’est bien ce que représenterait une majorité macroniste, à bien des égards. D’abord, quelques jours après le fiasco de la finale de Ligue des Champions, ce serait une prime à l’incompétence arrogante, mensongère de cet exécutif qui fait de l’irresponsabilité un mode de conduite, personne n’ayant été sanctionné pour la gestion désastreuse de cet évènement. Voulons-nous de ces gens pour gérer les Jeux Olympiques de 2024, qui laissent notre pays devenir un coupe-gorge effrayant jusqu’aux champions de MMA, où la répression frappe les spectateurs et non les voyous, et qui se défaussent de toute responsabilité  ? Quelle image allons-nous donner de notre pays si ces gens-là sont reconduits au pouvoir ? Quel curieux pays qu’un pays qui leur redonnerait le pouvoir après un tel fiasco et de tels mensonges  ?

 Sentant que sa majorité ne tient qu’à un fil, Macron a donné une interview à la presse régionale pour tenter de mobiliser son électorat âgé et aisé. Sur le fond, il dit « porter cinq objectifs : l’indépendance, le plein emploi, la neutralité carbone, les services publics pour l’égalité des chances et la rennaissance démocratique avec la réforme institutionnelle  », sachant qu’il avait également fait de la santé et de l’éducation des priorités. Encore une fois, il se moque du monde : c’est bien parce que son bilan est désastreux dans tous ces domaines qu’il en fait des objectifs ou des priorités. L’indépendance ? Macron a laissé filer Alstom, Alcatel ou Technip… Le plein emploi ? Avec près trois millions de chômeurs, le même niveau qu’il y a 10 ans, 40% de plus qu’il y a 15 ans, nous en sommes à des années-lumières sans jeu statistique. La neutralité carbone ? Son bilan est plus que limité en la matière. Les services publics ? Ils n’ont cessé de se dégrader comme le montre la situation dramatique de l’hôpital et de l’éducation nationale aujourd’hui…

 Bref, rien n’est crédible dans ses objectifs, sans « argent magique ». C’est sans doute pour cela qu’il a cru bon annoncer un gadget qui a pu occuper les titres des médias, une énième « nouvelle méthode », reposant sur un « Conseil National de la Refondation », qui rassemblerait les différents partenaires économiques et sociaux, ainsi que de simples citoyens tirés au sort. Rien ne va dans cette annonce, pour le moins paradoxale la veille d’élections législatives, qui vont donner des représentants du peuple légitimes avec qui échanger et discuter. En faire un nouveau CNR est un gadget de communication ridicule de la part de quelqu’un qui ne cesse de déconstruire l’héritage du Conseil National de la Résistance. Enfin, vu le traitement bien cavalier des iinstances comparables mises en place sous son premier mandat (Convention Climat ou Grand Débat), il est clair qu’il s’agit de simples gadgets de communication…

 Pour couronner le tout, Macron ne cesse de fuir les campagnes électorales. Après avoir utilisé la guerre en Ukraine pour se déclarer à la dernière minute et en faire le moins possible, il a procédé de la même manière pour les législatives, tardant à nommer son gouvernement, lui permettant de ne rien annoncer de clair depuis le 24 avril, y compris sur le pouvoir d’achat. Cela lui permet de faire des annonces de principe pour plaire à un plus grand nombre, tout en se laissant la possibilité de décevoir une fois les élections passées. C’est ce qui explique le report après les législatives du dépôt du projet de loi sur le pouvoir d’achat, dont on peut déjà deviner qu’il ne sera pas très ambitieux. Nul doute que le Macron au pouvoir, avec une majorité, sera bien moins conciliant et enjoleur qu’en campagne, d’autant plus qu’il pourra justifier l’austérité par la montée des taux. Soignants et enseignants n’ont rien à en attendre. Une majorité donnerait à Macron la possibilité de continuer à détruire tout ce qu’il y a de bien dans notre pays.

 Pour tout cela, il est critique de voter et soutenir les candidats opposés à Macron. Je pense notamment aux députés sortant François Ruffin, Julien Aubert ou NDA, mais aussi à des candidats qui seraient un vrai apport pour l’Assemblée : Fatiha Agag-Boudjhalat, Georges Kuzmanovic, David Cayla, Charles-Henri Gallois ou Florian Philippot. Et au premier tour, je souhaite la plus grande réussite à tous les candidats de République Souveraine ou de l’alliance Union Pour la France Patriotes-Generation Frexit-DLF.


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