Le bavardage politique éloigne le citoyen des urnes

par Michel DROUET
dimanche 20 juin 2021

Nous aurions tort de prendre à la légère l’abstention et de caricaturer les abstentionnistes.

Il n’est que d’écouter les réponses évasives des électeurs potentiels pour constater que la complexité qui préside à la répartition des compétences entre les différents niveaux de collectivités peut en décourager plus d’un.

Les élus eux-mêmes essayent de naviguer entre les différentes strates, en occupant parfois plusieurs mandats, sans toujours comprendre les enjeux démocratiques et entretiennent le flou en s’autosaisissant de manière opportuniste, lors des campagnes électorales, de compétences qui ne sont pas les leurs.

Faute de compétences clairement réparties et de discours structurés nous avons aujourd’hui l’impression que tout le monde, de l’Etat à la commune, en passant par l’intercommunalité, le Département, la Métropole va faire des pistes cyclables, résoudre la question du réchauffement climatique, celle de l’emploi ou des aides sociales, sans parler de la sécurité ou de l’immigration…

Pas moins de 500 000 élus (un pour 130 français !) président à nos destinées. Nous sommes sans doute les meilleurs au monde en ce domaine. A les entendre, ils semblent compétents pour tout mais naviguent souvent à vue dans ce labyrinthe d’intérêts croisés aux frontières incertaines et aux compétences toujours à la merci d’une réforme ou de la suppression d’une ressource financière décidés par l’Etat. Ils ne maîtrisent plus grand-chose, à part le discours électoral et les recompositions politiques parfois opportunistes qui complexifient les choix des électeurs.

On peut avoir au final la fâcheuse impression que le système qui génère tant de déperditions, de dépenses inutiles et d’incompréhensions serait moins fait pour les citoyens que pour un système politique bavard qui ne serait là que pour favoriser l’accession à ces différents postes de pouvoirs, d’hommes et de femmes « providentiels » avec des pouvoirs incertains, limités par la doxa économique.

Il ne s’agit donc pas de montrer du doigt et de stigmatiser les abstentionnistes, qui tendent par ailleurs à devenir majoritaires, et de mettre la poussière sous le tapis en attendant une nouvelle explosion sociale, mais de régler la question de la représentation territoriale et de son cadre en impulsant une nouvelle dynamique citoyenne dans notre pays.


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