Le Bon (Bayrou), la Brute (Sarkozy) et le Truand (Hollande)

par Olivier Des Mots Crates
samedi 31 mars 2012

S. Genêt (MoDem 37) a composé avec beaucoup de talent l’image très juste autour de laquelle cet article est organisé. Nous pouvons en effet facilement exposer les faits qui justifient l’attribution de ces rôles respectifs à ces trois candidats.

Le Bon : (le courage de) François Bayrou
 
Alors que je compile progressivement sur mon blog les grands blocs qui fondent cette solide candidature (l’homme, les valeurs, les soutiens, le programme - à retrouver au fur et à mesure sur www.desmotscrates.com), je voudrais simplement citer ici les analyses récentes de sources variées. Ce qui est intéressant c’est l‘aspect comparatif de ces déclarations. Rien que les faits :
 
« Un meeting (le Zénith) réussi hier parce qu’on a pu apprécier la constance des positions de François Bayrou, voici un candidat qui n’aura pas changé  tout au long de sa campagne […]. On a pu apprécier aussi le courage de ses propositions. Les deux principaux candidats ont ouvert la boite aux promesses, la boite aux dépenses […] et on a aussi apprécié [..] la hauteur de la réflexion par exemple le passage sur la République […] était bien plus réussi que le même passage chez François Hollande à Ajaccio la veille… » Christophe Barbier, l’Edito iTele, 26/03/2012 
 
« François Bayrou est sans aucun doute le candidat le plus sérieux, le moins démagogue, le plus populaire, le plus cultivé, le plus ancré dans le terroir français et il ne décolle toujours pas. […] Dès 2007, il mettait en garde les Français contre les déficits et la dette. Cette fois-ci, il a ajouté à son arsenal de rigueur l'idée de produire français, reprise par tous ses concurrents. […] Rien n'y fait, les électeurs continuent à préférer soit les grandes gueules soit les camps bien tranchés. Les Français seraient-ils stupides ? » Sylvie Pierre Brossolette, Le Point, 30/03/2012
 
« Au milieu de tout ce double langage, le seul candidat qui a constamment parlé du besoin de réduire la dette et les dépenses de l’Etat est François Bayrou, un centriste. » The Economist, An inconvenient truth, 31/03/2012 
 
Les Français jugent François Bayrou comme le candidat le plus crédible pour respecter ses engagements (Étude TNS Sofres réalisée pour CQFD, le rendez-vous politique d’iTélé), ce qui est sans aucun doute lié au fait qu’il ait précisément exposé sa vision mais aussi son plan des 6 premiers mois. http://www.bayrou.fr/les-six-premiers-mois-de-presidence. A vous de lire si ça n'est pas déjà fait.
 
La Brute : (le bilan de) Nicolas Sarkozy
 
Plusieurs volumes ne suffiraient pas pour décrire la brutalité du bilan du Président sortant, qui s’ajoute bien entendu à celle de son langage et ses propos (chaque jour suffit à notre peine). Je m’attarderai donc sur trois chiffres récemment publies, et qui se sont vus repris autour d’un seul message clef qui les accompagnait dans les media « La France a réduit son déficit public, comme jamais, mais la dette a atteint un niveau record. »… Europe 1.fr, 30/03/2012
 
Chômage : 10% : C'est le taux de chômage de la France, en février. Nicolas Sarkozy s'était pourtant engagé, en 2007, à ramener le taux de chômage de la France à 5% à l'issue de son quinquennat. Cinq ans plus tard, l'Hexagone se retrouve avec un taux de chômage du double de ce qui était prévu. C'est un taux qui est comparable à celui de la fin des années 1990, où le chômage n'est pas passé sous la barre des 10% entre 1993 et 1999 selon les chiffres de l'Insee.
 
Chômage de longue durée : 38% : C'est le chiffre de l'augmentation du chômage de longue durée, signe d'une dégradation profonde du marché du travail. Les seniors sont les premières victimes, devant les jeunes dont le taux de chômage avoisine les 22%.
 
Emplois industriels détruits : 345.000 : C'est le nombre d'emplois industriels détruits pendant le quinquennat. Dans les secteurs marchands, ce sont quelque 190.000 postes qui ont été supprimés, un record sous la Ve République, d'après les statistiques de l'Insee.
 
Heureusement cette journaliste d’Europe 1 s’est aussi permise de commenter dans un autre article que « Jamais le bilan d'un chef de l'Etat n'a été si mauvais au cours de la Ve République. »
 
Est-ce suffisamment clair ?
 
Le Truand : (les promesses de) François Hollande
 
Sur ce terrain, l’information et les sources sont aussi riches, mais il y a encore un effet de « ni vu ni connu… ». Une nouvelle fois, je vous livre les faits :
 
« François Hollande ne dispose pas des ressources nécessaires pour financer ses promesses et réduire les déficits publics. C’est en tout cas la conclusion à laquelle parvient l’Institut Montaigne, en partenariat avec « Les Echos », après avoir évalué le rendement de toutes les recettes fiscales prévues par le Parti socialiste. Au lieu des 44,5 milliards attendus, le think tank n’en trouve que 38,6 milliards. C’est donc 6 milliards que le candidat socialiste devrait encore chercher pour respecter ses engagements. Pourquoi l’Institut Montaigne affiche-t-il un tel écart par rapport à l’équipe du candidat ? Les raisons sont multiples. Dans certains cas, le PS a « oublié » d’annoncer certaines mesures – impopulaires – alors qu’il en a bien intégré le rendement. C’est le cas notamment de la réforme des heures supplémentaires. Le PS n’a jamais dit qu’il supprimerait l’exonération de charges des salariés employés dans les très petites entreprises, mais l’a pourtant intégrée à ses chiffrages. C’est également le cas des droits de succession, qui seront durcis davantage que François Hollande ne l’a dit. La taxation des revenus du capital au même niveau que ceux du travail rapporterait, par ailleurs, nettement moins que prévu. » Les Echos, 16/03/2012
 
Il est aussi intéressant de faire du comparatif, et en plus des promesses de François Hollande, on peut aussi juger de leur efficacité. Le site www.revolution-fiscale.fr à partir duquel vous pouvez vous-même modifier les barèmes d’impôts, en proposer de nouveaux etc.… Cette simulation a été faite avec les propositions de Hollande et de Bayrou pour un résultat assez parlant.

Nous sommes à la croisée des chemins. Je considère comme un devoir de faire tout ce qui est possible pour contribuer à lutter contre l’intox, le parfum nauséabond de la manipulation médiatique des sondages, les oublis involontaires des journalistes, les scenarii interdits de deuxième tour. Je demande à chacun d’entre vous d’en faire de même, et de partager ces informations, par Internet avec vos voisins, les journaux locaux. Parlez, empêchez les sondages d’influencer votre vote.
 
Pensez au vote utile, mais pas contre un candidat ou un autre, pensez au vote utile pour la France. 

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