Le chant du cygne pour Rachida Dati ?

par Allain Jules
vendredi 5 décembre 2008

Partira, partira pas ? C’est la question qui est sur toutes les lèvres en ce moment, dans le petit microcosme médiatico-politique. Potins de rédaction, médisances politiques, après le énième départ de son cabinet qui porte à 17 membres, soit un record pour un Ministre de la République française. Fait unique donc, et premier vrai membre d’un gouvernement d’origine beurette, passez-moi l’expression. Comment faire pour remplacer ce symbole de l’intégration à la française ? C’est le casse-tête chinois de Nicolas Sarkozy, avant même qu’il ne rencontre le Dalaï Lama demain, 6 décembre à Gdansk, en Pologne, en marge de la célébration du 25e anniversaire du prix Nobel de la paix, attribué à Lech Walesa.
Rachida Dati, Garde des Sceaux, ministre de la Justice, serait donc dans la tourmente, elle qui fut, la chouchoute du président Sarkozy. Elle l’accompagnait auparavant, à tous ses déplacements, avant l’arrivée de son pire cauchemar dit-on, Carla Bruni-Sarkozy. Les deux stars ne s’apprécient pas selon la rumeur. Ce facteur non négligeable, joue-t-il en faveur de son limogeage probable ? Pourtant, selon ses proches, elle reste sereine. Voulant faire un petit « break » de 10 jours pour raison de maternité, avant de retrouver la place Vendôme, Rachida Dati ne perdra pas forcément au change. Son rapprochement avec le chef de l’Etat lui aurait permis de glaner l’une des mairies les plus conservatrices de France et de Navarre, le 7e arrondissement parisien.

Considérant que les émoluments et autres indemnités du maire se calculent par strate de la population, régis par le code des collectivités territoriales, avec plus de 50 000 administrés dans son arrondissement, la maire ne sera pas triste. L’égérie de Dior, selon ses détracteurs, émargera bien au dessus de 5000 euros mensuels. Et ça, pendant encore, 5 ans, jusqu’à la fin de son mandat. Sur ce plan donc, rien à signaler, contrairement à ses collègues qui risquent, comme elle, de prendre la porte au moment du remaniement ministériel annoncé pour janvier 2009. Au moment où Rachida ne trouverait plus grâce aux yeux de Nicolas Sarkozy, il semble que ce dernier, oubliant leur belle vacances aux Etats-Unis, pense de plus en plus à une autre...beurette qui pourrait remplacer l’élue parisienne.


Elles sont nombreuses ces filles d’immigrés maghrébins engagées en politique. Celle qui semble tenir la corde serait Fatine Layt, est plutôt issue de la société civile. Mais, elle a plutôt un profil de « wonderwoman ». Diplômée de Science Po, spécialiste de la finance, mariée au PDG de la Royal Air Maroc, concilier un poste de ministre tout en allant cultiver ses terres et retrouver sa famille à Marrakech tous les week-ends ou presque, serait incompatible avec la fonction. Il serait effectivement douteux qu’elle puisse accepter ce maroquin, aussi prestigieux soit-il. Elle n’a vraiment pas besoin de ça, ayant fait ses preuves depuis belle lurette.

Néanmoins, il existe une jeune génération de filles Arabes, brillantes et méritantes. Le président de la république n’aura vraiment pas besoin de sortir un nom d’un chapeau de magicien, pour le mettre en tête de gondole. Il y a une possibilité avec la sénatrice du PS, Bariza Khiari, énarque, qui peut céder aux sirènes de l’ouverture en trompe-l’oeil initiée depuis l’accession au pouvoir du président Sarkozy. Néanmoins, au sein de l’UMP, il se murmure même que la surprise du chef pourrait venir de Marseille, avec la protégée de Renaud Muselier, Myriam Salah-Eddine, adjointe UMP à la Mairie de la Canebière, ingénieur en génie civil surnommée l’étoile de la droite marseillaise. Pourquoi pas ramener son ancienne collègue, plutôt chiraquienne, Tokia Saïfi, ancienne secrétaire d’Etat sous le Gouvernement de Jean-Pierre Raffarin et actuellement, Députée européenne UMP ?

Paris reste en effet, le vrai vivier, tant, elles sont nombreuses à pouvoir prétendre à un tel strapontin. Ainsi, de mémoire surtout, en oubliant donc certaines, on peut citer dans une liste non-exhaustive, Lynda Asmani, conseillère de Paris, élue du 10e arrondissement. On ne peut oublier pour terminer, Jeannette Boughrab, fille de Harkis, est maître de conférence à l’Université Paris I Panthéon et à Science Po, âgée à peine de 35 ans...Le président a de la réserve, pour suppléer au symbôle de l’intégration, Rachida Dati.

>>>Allain Jules

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