Le divorce est consommé !

par CHALOT
lundi 4 février 2013

Le Conseil Supérieur de l'Education réuni mercredi 9 janvier 2013 a largement rejeté le projet de décret de Vincent Peillon sur les rythmes scolaires.

Ce dernier n’a obtenu que 5 voix, celles de l’Association des Régions de France, de l’Association des Départements de France, de l’Association des Maires de France et de la Ligue de l’Enseignement. (23 voix ont voté contre (FO, FSU, CGT, SUD, SNALC, PEEP…), 30 se sont abstenus (CFDT, FCPE, SNPDEN, UNEF ) et 14 refus de vote (UNSA…)

Malgré le rejet du projet de décret, ce texte est sorti.....

Les enseignants sont en colère, ils le montrent dans la grève et dans la rue....

Quant aux socialistes, qu'ils soient enseignants ou parents, ils expriment le rejet de la politique de ce gouvernement.

Ils ont du mal, les élus municipaux comme ceux de Paris ou d'ailleurs qui veulent relayer et appuyer la loi de refondation de l'école et le décret sur les rythmes scolaires... Les professeurs des écoles inquiets à juste titre ne boudent pas ces réunions, ils les investissent.

Comme l'a dit une militante socialiste lors d'une réunion sur le projet de loi Peillon, tenue à Malakoff le 24 janvier :

« J'ai l'impression qu'on est est en instance de divorce »

Les militants socialistes n'en peuvent plus, ils n'arrivent pas à cautionner une politique anti sociale : la première pilule amère à avaler fut ce vote au parlement en faveur de la ratification du traité de Bruxelles et les conséquences qui en ont découlé : une austérité renforcée, la mise sous tutelle d'un gouvernement qui ne peut déroger à la « règle d'or ».... il a forgé sa propre prison, et doit en assumer l’entière responsabilité.

Cette pilule passe mal, très mal, quant aux autres c'est pire : le dé tricotage du code du travail avec l'aide de la CFDT qui n'est plus un syndicat ouvrier indépendans, les licenciements massifs... Le gouvernement « socialiste » étant incapable d'imposer un Non même aux entreprises que l’État subventionne depuis des décennies.... et qui achète pour la police (domaine régalien !) des véhicules japonais, alors que PSA licencie.

Au lieu de changer de politique et d'écouter les familles en difficulté et les salariés menacés de licenciement, le gouvernement multiplie les cadeaux au patronat comme ces 20 milliards d’allègement des cotisations « patronales » ;

Au lieu de conduire une politique même timide d'éradication de la pauvreté, le gouvernement décide de n'augmenter les minimas sociaux que de 2%, même pas tout de suite, mais en septembre.

Le divorce est consommé avec presque tous les militants socialistes qui ne sont pas dans les cabinets ministériels, les conseils généraux ou régionaux...

La direction nationale du PS a décidé de contrôler les listes aux municipales, il lui faut ne voir qu'une tête... Mais là aussi rien n'est joué car de nombreux maires socialistes, désorientés par l'acte III de la décentralisation qui contraint aux regroupements même quand les élus y sont opposés, prennent leurs distances ou n'osent pas se réclamer de la majorité parlementaire.

Personne ne regrette Sarkozy car la majorité de la population n'ignore pas qu'avec lui, c'est tout l'édifice républicain et les derniers acquis nés de la Libération qui auraient sauté. Mais peut-on nous citer une seule décision politique actuelle, bonne pour le peuple, qui tranche vraiment d’avec celles du gouvernement précédent ?

Un divorce c'est une séparation et une autre vie. Les militants socialistes opposés à cette politique gouvernementale ne jouent pas les « pleureurs », le découragement n'est pas de mise.

Les enseignants socialistes doivent être à côté de leurs collègues contre la loi de Refondation de l'école rejetée par la profession et les syndicats.

Des militants socialistes participent au combat pour l'application du droit au logement ou pour la défense des hôpitaux publics menacés par la plateforme public-privé et la fameuse complémentarité qui vise à supprimer des services et spécialités dans le secteur public.

Aujourd'hui ce qui est à l'ordre du jour, c'est la mobilisation sociale pour un changement de politique. Dans cette bataille à mener, on retrouvera les militants de toutes les organisations politiques de gauche, y compris des socialistes, les syndicalistes et les militants associatifs du mouvement social.

Jean-François Chalot


Lire l'article complet, et les commentaires