Le gag du mois : Harlem Désir, candidat déclaré à la tête du PS - où est donc le principe d’exemplarité défendu par François Hollande ?

par Valerianne
samedi 9 juin 2012

"Rigueur – Devoir – Honneur" - "Charte de déontologie" : j’ai ainsi été séduite par le discours d’investiture de François Hollande, et par les valeurs de simplicité, de confiance et d’exemplarité qu’il défend.

J’ai apprécié que notre nouveau Président dise clairement qu’il ne nommerait comme Ministre aucune personne qui aurait par le passé été condamnée pour des actes contraires aux valeurs de la République.

J’ai aimé qu’il rappelle que "la confiance, c’est aussi l’exemplarité" et que "la loyauté, la compétence, et le sens de l’intérêt général seront les seuls critères pour déterminer ses choix pour les plus hauts serviteurs de l’Etat".

Et pourtant, au mépris de toute décence, Harlem Désir se déclare ouvertement candidat à la direction du PS.

Je rappelle pourtant que, le 17 décembre 1998, Harlem Désir, à l’époque Président de SOS Racisme, avait été condamné à dix-huit mois de prison avec sursis et 30.000 Francs d’amende pour recel d’abus de confiance. En effet, il avait perçu plus de 200.000 Francs de salaires fictifs de la part d’une association lilloise, ARFEM, pour une période allant de novembre 1986 à octobre 1987. Harlem Désir s’était étonné à l’époque d’être poursuivi, alors que l’ARFEM l’avait déclaré "Formateur permanent" et que des membres de cette association avaient affirmé qu’il n’avait jamais travaillé pour eux. Le Directeur de l’association à l’époque, avait d’ailleurs reconnu n’avoir jamais rencontré Harlem Désir ni Hayette Boudjemia (qui avait, elle, succédé à Harlem Désir, elle-même issue de SOS Racisme) : "J’ai été mis devant le fait accompli. Ce n’est que beaucoup plus tard que j’ai découvert les contrats de travail qui avaient été dissimulés dans le bureau du comptable". Le procureur de l’époque avait d’ailleurs conclu que "ces salaires ne correspondaient à aucune activité réelle". Hayette Boudjemia, également engagée comme "formatrice permanente", avait, elle, touché 730.000 Francs de salaires fictifs entre 1988 et 1992, argent qu’elle avait pris soin, parallèlement, de ne pas déclarer afin de pouvoir continuer à toucher des indemnités Assedic (qu’elle a dû évidemment rembourser). Elle a également été condamnée à dix-huit mois de prison avec sursis et 30.000 Francs d’amende, ainsi que les dirigeants d’ARFEM (qui se sont contentés, eux, d’une peine de prison avec sursis).

Dans ce cas de figure, on est bien loin de "l’injure publique" d’un Arnaud de Montebourg ou d’un 160 km/heure sur l’autoroute…

J’ai ainsi du mal à imaginer qu’un responsable politique qui a lui-même profité sans scrupules de l’argent public d’une association puisse devenir le responsable d’un des plus grands partis politiques de France.

C’est le genre de dérive que doit absolument combattre le PS, pour être un tant soit peu crédible, et je dirais même que doivent combattre tous les responsables politiques qui se respectent.

Espérons alors que le PS saura faire preuve de cohérence dans les valeurs qu’il a choisi de mettre en avant, et éviter ainsi de mettre à la place de Martine Aubry un candidat qui ne représente en rien les valeurs défendues aujourd’hui par le parti.


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