Le microscopique Guéant et les Tartuffes de la gauche

par Alexandre Gerbi
vendredi 10 février 2012

Les étranges histoires de civilisations de Claude Guéant ont permis à la gauche de se livrer à un superbe numéro de tartufferie. On applaudit bien fort la performance, mais ne devrait-on pas plutôt s'en scandaliser ?

Certains, en particulier à gauche, poussent des cris scandalisés devant les propos de Claude Guéant, comme hier devant ceux de Brice Hortefeux, de Nadine Morano, de Gérard Longuet ou de Nicolas Sarkozy.

Or les mêmes belles âmes, en particulier à gauche, n’ont pas de mots assez sucrés et laudatifs pour glorifier Charles de Gaulle alias « Le Général »…

Las ! Guéant, Hortefeux, Morano, Longuet, Sarkozy et tant d’autres ne sont que des petits joueurs, des émules minuscules et édulcorés de Charles de Gaulle, dont les conceptions et les agissements présidèrent à la naissance du régime actuel. Une idéologie au nom de laquelle fut décidé et organisé, il y a cinquante ans, le largage de l’Afrique ou plutôt de ses populations. Par la mise en place d’un apartheid à l’échelle intercontinentale, tremplin du néocolonialisme. Le tout au mépris de la démocratie et des principes républicains les plus fondamentaux (Affaire gabonaise, Loi 60-525, Affaire algérienne). Une tragédie incommensurable dont notre époque et notre société sont le produit catastrophique. La France de 2012, monde de plus en plus clivé, est la projection des prophéties manichéennes et autoréalisatrices de Charles de Gaulle…


« Les Arabes, les Kabyles, les Mozabites, les Juifs ? Ces gens-là ne font pas partie de notre peuple. »

« Les Arabes, ce n'est rien. Jamais on n'a vu des Arabes construire des routes, des barrages, des usines. Après tout, peut-être n'ont-ils pas besoin de routes, de barrages, d'usines. Ce sont d'habiles politiques. Ils sont habiles comme des mendiants. »

« On a prétendu faire des Nègres de bons Français. C'est beau l'égalité, mais ce n'est pas à notre portée. Vouloir que toutes les populations d'Outre-mer jouissent des mêmes droits sociaux que les métropolitains, d'un niveau de vie égal, ça voudrait dire que le nôtre serait abaissé de moitié. Qui y est prêt ? Alors puisque nous ne pouvons pas leur offrir l'égalité, il vaut mieux leur donner la liberté ! Bye Bye, vous nous coûtez trop cher ».

« Essayez d'intégrer de l'huile et du vinaigre. Agitez la bouteille. Au bout d'un moment, ils se sépareront de nouveau. Les Arabes sont des Arabes, les Français sont des Français. Vous croyez que le corps français peut absorber dix millions de musulmans qui demain seront vingt millions, et après-demain quarante ? Si nous faisons l'intégration, si tous les Arabes et Berbères d'Algérie étaient considérés comme Français, comment les empêcherait-on de venir s'installer en métropole, alors que le niveau de vie y est tellement plus élevé ? Mon village ne s'appellerait plus Colombey-les-Deux-Eglises, mais Colombey-les-Deux-Mosquées ! »

« Avez-vous songé que les Arabes se multiplieront par cinq, puis par dix, pendant que la population française restera presque stationnaire ? Il y aurait deux cents, puis quatre cents députés arabes à Paris ? Vous voyez un président arabe à l'Elysée ? »

Fin de citation.

Alors, de grâce, Messieurs les scandalisés, Mesdames les belles âmes, en particulier de gauche, cessez tant de tartufferie. Cessez de vous indigner des sorties misérables et indigentes d’un Guéant, d’un Hortefeux, d’une Morano, d’un Longuet, d’un Sarkozy ou d'un autre.

Ou alors, soyez enfin cohérent(e)s et dites-nous enfin toute la vérité sur le largage de l’Afrique et de l’Algérie en particulier par Charles de Gaulle et ses alliés, en cette année 2012, cinquantenaire de l’indépendance algérienne et d’élection présidentielle. …


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