Le peuple n’a pas besoin d’homme providentiel
par CHALOT
mardi 8 mars 2016
Quelle dérision !
Pendant que les partis de « gauche » de la gauche commencent à préparer les présidentielles - électoralisme à peine déguisé oblige - des militantes et des militants du mouvement social agissent sur le terrain dans des comités unitaires.
Ces collectifs se construisent sur un objet précis : la défense d'un hôpital public de proximité, le droit au logement, le refus du regroupement forcé des communes.....
Il y a une césure entre ces deux catégories de militants : les « institutionnels » -même s'ils refusent ce label- et ceux du terrain.
Je fais partie de la deuxième catégorie , d'ailleurs si j'effectue un retour critique de ma vie politique : seul ce qui a découlé d'une action locale avec d'autres a donné des résultats positifs.
La coordination nationale des collectifs, même par thème est difficile, tant les situations sont diverses et les peurs de la « récupération » très vivaces.
Il faut dire que les vieux démons rôdent.
Prenons l'exemple de la coordination nationale de défense des hôpitaux et maternités de proximité.
Cette coordination joue un rôle irremplaçable.
Les informations données par le site sont intéressantes et utiles.
Ce site reflète la vie réelle de nombreux comités.
Au début j'ai transmis à cette coordination des nouvelles de notre action locale à Melun pour un hôpital public de plein exercice.
J'ai été désagréablement surpris par la conception centralisatrice de cette coordination :
les messages qui sont adressés sont filtrés, certains sont retransmis à tous, d'autres disparaissent.
C'est une conception « démocratique » très centralisatrice que je ne partage pas.
Comment voulez-vous que des comités qui se constituent spontanément sur les territoires et qui ont souvent un écho de masse puissent se reconnaître dans une coordination qui ressemble à s'y méprendre à un comité central - anti communistes primaires abstenez-vous cette coordination n'est pas « tenue » par des communistes !?
Aujourd'hui, à l'ère numérique on ne peut plus fonctionner comme dans les années 70 :
la circulation des idées et propositions est quasi immédiate et le peuple aspire à de la spontanéité.
D'autres « coordinations » pêchent elles dans une autre eau :
le RESF (Réseau d'éducation sans frontière) ne filtre pas les messages, par contre si un correspondant est trop redondant ou utilise le réseau à titre politique, il est rappelé à l'ordre... Cela se fait par douceur et tout revient dans l'ordre.
Le peuple, peu encarté et qui de toutes façons se met en mouvement quand il est certain que le combat en vaut la chandelle « s'agite » dans le sens positif du terme un peu partout, dans les quartiers et même dans ces petits villages menacés dans leurs existences.
La politique, au quotidien c'est cela et si un jour la cinquième république est enfin mise à bas pour laisser la place à une 6ème république sociale, ce sera sous l'effet d'une révolution menée par le peuple se débarrassant des édiles prisonniers de l'Union Européenne et de ses diktats.
Jean-François Chalot