Le pouvoir bat de l’aile

par C’est Nabum
mercredi 21 octobre 2015

Dépression sociale

Air rance …

Il a suffi d'un conflit social de plus, de trop, diront certains, pour que tombent les masques d'un pouvoir qui n'a jamais su sur quel pied danser. Élu en se prétendant de gauche, le chef de l'Etat, en expert de la synthèse, a proposé une gestion hybride, parfaitement synthétique, prenant au pied de la lettre son soi-disant talent.

Plus personne n'est d'ailleurs dupe des contorsions que n'ont cessé de pratiquer des socialistes, fondamentalement formés au lait d'un libéralisme dont ils ont été abreuvés dans leurs grandes écoles. Ces gens-là ignorent tout du peuple, ne font semblant de le connaître qu'aux approches des élections avant de retourner bien vite faire des ronds de jambe aux grands patrons.

Comment le leur reprocher ? C'est dans leur culture de bourgeois, c'est dans les gènes d'une caste qui s'accroche au pouvoir des deux côtés d'une répartition des rôles aussi artificielle que dépassée. La représentation nationale ne représente qu'elle-même ; elle ne porte les valeurs que d'une infime minorité de la population, ignorant tout des conditions de vie et de souffrance d'une grande majorité de ses concitoyens.

Ils peuvent s'étrangler devant la montée de l'extrême droite, ils peuvent s'indigner du nombre des abstentionnistes, ils peuvent réclamer une pédagogie civique dans les écoles, ils ne seront jamais à l'image de ceux dont ils sont censés défendre les droits. Le pouvoir les a isolés dans une suffisance de baron ; péremptoires et hypocrites, ils vivent en marge du peuple, bénéficiant de droits et d'avantages qui discréditent tout ce qu'ils peuvent affirmer

Alors, il n'est pas surprenant qu'un conflit aérien provoque le crash. À prendre depuis si longtemps de la hauteur, le premier trou d'air a créé la grande décompression. Même si la violence physique ne peut être admise, une pauvre chemise déchirée, blanche de surcroît ne justifie pas l'infamie d'une perquisition et d'une saisie de corps à six heures du matin. La véritable délinquance financière a droit à bien plus d'égards dans ce beau pays qui a oublié la nuit du 4 août.

Le chef d'une bande organisée continue de pérorer, de faire la morale, de prétendre à retrouver son trône et vous voudriez que ses concitoyens donnent encore crédit aux règles de droit ? Vous affirmez des règles déontologiques que vous bafouez à la première élection régionale venue, envoyant au front un ministre de la guerre qui va mettre la Bretagne à feu et à sang pour combattre la guérilla des bonnets rouges et vous réclamez le respect du dialogue ?

La belle blague que voilà ! Et votre volte-face des derniers jours après avoir condamné, méprisé les pauvres gens débordés par leurs émotions et leur colère est aussi ridicule que vos propos précédents, défendant la force injuste de la finance. Plus rien ne tient chez vous. Que vous soyez d'un camp ou de l'autre, vos prises de position sont calculées, mesurées en fonction de vos intérêts électoraux, de votre image, de l'air du temps.

Parlons-en de l'ambiance actuelle … L'Air est rance et ça ne s'arrange pas. L'air est vicié et vous faites tout pour favoriser le pourrissement actuel car, d'après vos calculs respectifs, le score de la haine favorisera vos chances de succès. Qu'importe que vous gouverniez ensuite sur un pays exsangue, ravagé par le racisme, la peur, la pauvreté et la misère, l'essentiel pour vous est de garder ou de prendre la place.

Air Rance est en vol plané. Il n'y aura pas d'atterrissage. Le cargo France va s'écraser, le ver est dans le fruit ; vous êtes responsables, messieurs et mesdames, nos représentants. Vous n'avez jamais pris conscience des dégâts, de la perte de confiance, des pourrissements nés d'une constitution autiste, des ravages de la crise économique, de l'acculturation massive que vous avez favorisée en cassant notre école, de la réalité d'une ethnicisation massive des quartiers.

Continuez et le pire sera certain. Laissez un ancien représentant d'une grande banque d'affaires cracher son mépris pour le peuple réel, laissez croître encore plus d'injustice et plus d'inégalité, laissez les uns se servir et les autres se contenter des miettes, laissez aller cet avion qui n'a plus ni pilote ni plan de vol. La montagne s'approche, c'est le peuple qui est parti aux toilettes vomir ce mépris que vous leur inspirez.

Désespérément vôtre.


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