Le pouvoir en voie de féminisation

par Altiplano
mercredi 1er mars 2006

L’année 2005 a-t-elle été l’année de la femme ? La réponse est positive, si l’on en croit une étude réalisée par l’Union interparlementaire, l’organisation internationale des parlements, dont l’objectif est d’œuvrer à "la paix et la coopération entre les peuples et à l’affermissement de la démocratie représentative".

En 2005, un parlementaire élu sur cinq était une femme. Ce chiffre porte sur l’analyse de résultats provenant de 39 élections parlementaires s’étant déroulées dans le monde. Depuis dix ans, cette féminisation du pouvoir se confirme, même s’il convient de la relativiser : en 1995, la proportion de femmes élues dans un parlement s’élevait à 11,3 %. Elle est passée à 15,7 % à la fin de l’année 2004, puis à 16,3 % à la fin 2005.



Dans neuf pays, plus de 30 % des candidats élus ou réélus à un mandat parlementaire sont des femmes. Les pays scandinaves, sans surprise, se hissent aux deuxième et troisième places : Suède (45,3 %) et Norvège (37,9 %). La première place revient... au Rwanda, où 48,8 % des membres (sic) de la Chambre basse sont des femmes, et le pourcentage est de 34,6 % au Sénat. Andorre, le Burundi, la Nouvelle-Zélande et la Tanzanie ont également envoyé au moins 30 % de femmes dans leurs parlements respectifs.

La France se classe au 85e rang avec 70 femmes élues à l’Assemblée nationale, soit 12,2 % des 577 députés (élections de 2002), et 56 femmes élues au Sénat sur 331 sièges, soit 16,9 %. Comme le font remarquer nombre de politologues et de femmes, ce classement n’est guère flatteur pour notre pays, qui s’emballe par ailleurs pour les embardées médiatiques de Ségolène Royal et bientôt pour celles de Françoise de Panafieu...

Le rapport souligne que certains pays qui élisent des femmes en nombre important depuis les années 1980 semblent avoir atteint un "plafond" en matière de représentation féminine. C’est le cas de Danemark et de la Norvège, "où se pose maintenant la question de savoir comment dépasser ce cap."

De tels résultats posent la question des quotas : "Sur les 39 pays ayant tenu des élections en 2005 à une chambre basse ou unique du Parlement, 15 ont mis en place des mesures spéciales comme l’application volontaire de quotas". Ces quotas ont été soit imposés aux partis politiques (Argentine, Bolivie, Honduras, Burundi, Libéria...), soit fixés en réservant des sièges aux femmes (Afghanistan, Tanzanie).

Les défenseurs de la parité y trouveront leur compte : "Dans les pays ayant introduit des quotas pour les élections de 2005, la moyenne de la représentation des femmes est proche du double de celle des pays qui n’ont pas recouru à ces mesures : 26,9 % contre 13,6 %."


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