Le réchauffement au cœur de la confusion

par C’est Nabum
samedi 7 novembre 2015

Ces mots qu'on galvaude.

Quand on ne possède que les mots pour décrypter le monde, les hommes et leurs défauts, il est légitime de se mettre en colère quand leur usage est détourné pour des desseins peu avouables. Ainsi les « oxymoristes » politiques transforment-ils la fange en miroir aux alouettes en nous grisant de notions creuses sous le couvert de jolis termes ronflants. La nouvelle espérance collective qu'on désigne sous la prometteuse étiquette de « Développement durable » appartient à cette merveilleuse illusion comme si le développement et la croissance pouvaient être éternels.

Aujourd'hui, les mêmes travers provoquent les mêmes maux pour le bon plaisir de nos habituels profiteurs de tous grains et de basse moralité. Dans leurs officines médiatiques, ils soupèsent chaque terme d'une expression avant que de la lancer sur le marché de la duperie. Ils trompent, ils leurrent, ils feintent pour atténuer les maux à venir, pour faire avaler la pilule aux plus nombreux.

Une de leurs plus belle réussites est ce terrible et inquiétant « Réchauffement Climatique » transformé pour les besoins de tant de mauvaises causes en une plaisante et distrayante promesse de soleil à gogo. Il est vrai que mes concitoyens se sont lancés dans une course effrénée vers ce « toujours plus » de soleil et que le filon semblait porteur. La menace prend les formes d'une promesse pas si désagréable que ça ; la chaleur, les humains aiment ça !

Alors le « Réchauffement Climatique » a fait florès. Il n'inquiète que les spécialistes de la spécialité qui se désespèrent de voir leurs mises en garde tomber dans les eaux chaudes promises pour nos côtes quelque peu érodées. Cette formule, « c'est du nanan », le bonheur prend la place de la menace. Les doigts de pied en éventail, nous nous dorerons la pilule.

Le commun des pollueurs, des voyageurs incontinents qui aiment à se réfugier fiscalement dans les pays chauds, des gaspilleurs inconscients, se réjouit de voir son thermomètre remonter de quelques degrés. Plus de douceur, plus de quiétude, une bonne chaleur et un ensoleillement garanti, les vacances toute l'année et les jeunes et jolies dames en tenues affriolantes pour ne pas détonner dans cette perspective enchanteresse. Que demander de plus pour finir ses jours ? Après eux le déluge, mais de cela ils n'ont cure !

Effectivement, l'idée n'est pas déplaisante et peut séduire, alors que, pour préparer la conférence sur le climat, des écologistes avisés n'en finissent pas d'alerter une société inconsciente, une opinion publique indifférente, une classe politique incapable de saisir l'urgence du problème..

Le fourbe se dévoile et annonce la couleur pour les décennies à venir. Il s'offre une mise en bouche qui est déjà bien amère pour ceux qui eurent à en souffrir. Lui, sait ce qui attend notre planète. Ce « réchauffement climatique » est une belle plaisanterie qui dissimule une réalité redoutable, brutale et parfois fatale. Les ciseleurs de mots à gogos se sont bien gardés de nommer un chat, un chat, surtout quand il se pare d'un pelage noir de sinistres augures.

Car, la formule réelle, celle qu'il ne fallait pas asséner à ce peuple si sensible est beaucoup plus explicite, la traîtresse ! Il eût fallu nous servir « Dérèglement Climatique ! » Cette fois, nous eussions mieux compris ces petits épisodes que dame nature s'est offerts en guise de galops d'essai. Tempêtes, ouragans, tsunamis et raz de marée, neige exceptionnelle et autres précipitations d'abondance, rivières qui débordent, plages qui s'effondrent, banquise qui fond ne sont que des entraînements avant les belles calamités à venir.

Les nations pourront alors faire assaut de superlatifs pour décrire les cataclysmes à venir. Les télévisions se régaleront de leurs audiences dopées par les drames lointains jusqu'à ce que le désastre frappe à notre porte. La solidarité et les élans de générosité vont s'épuiser dans ces répétitions à venir et rien n'indique que nous pourrons couvrir les frais de toutes les catastrophes qui s'enchaîneront dans l'allégresse générale des vendeurs d'écrans publicitaires.

À Kyoto ils n'avaient rien compris, à Copenhague ils se sont donné du temps pour réfléchir. À Paris, ils auront sans doute trouvé une autre formule rassurante pour éloigner ce « Dérèglement Climatique » si effrayant, en le grimant, le temps de quelques profits à faire, d'un autre habit de lumière. Ils nous vendront des accolades et des moratoires, des jolis clichés et des déclarations de principes. Puis rien ne se passera vraiment.

Comment continuer à faire confiance à ceux qui ne sont que les représentants de commerce des responsables de la catastrophe qui pointe à l'horizon ? Ce sont les mêmes individus qui vendent des centrales, encouragent la mondialisation, fabriquent des armes, voyagent en avion à longueur d'années, prônent le libéralisme sauvage qui viendront, la mine triste, feindre de vouloir agir. Ces vieillards cacochymes, comment peut-on croire qu'ils se soucient de l'avenir de la jeunesse ? La planète brûle, ce sont les boutefeux qui se chargent de proposer des solutions éventuelles. La belle farce que voilà !

Dérèglement vôtre.


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